L'éducation améliore l'intégration des réfugiés au nord-est du Brésil

Articles d'actualité, 15 juillet 2010

© HCR/J.Galvao
Juan Carlos dans une salle de classe de son école à Natal, au Brésil.

NATAL, Brésil, 15 juillet (HCR) Juán Carlos s'est parfaitement intégré dans l'école où il est scolarisé depuis maintenant un an dans la ville de Natal, au nord-est du Brésil, au bord de la côte atlantique. Il aime beaucoup étudier, et particulièrement l'anglais, les sciences sociales et l'histoire. Il est entouré de nombreux amis.

Ce jeune garçon âgé de 12 ans est l'un des cinq Colombiens qui étudient à l'Ecole Newton Braga dans le cadre d'un programme financé par le HCR visant à faciliter l'intégration des réfugiés. Juan Carlos et ses parents ont fui depuis la ville colombienne de Cali il y a quatre ans et ils ont obtenu le statut de réfugié en Equateur avant de rejoindre Natal en 2008.

« Je sais que toute ma famille est très heureuse », a-t-il indiqué, en ajoutant : « La partie la plus difficile a été l'apprentissage de la langue portugaise. » Les Brésiliens parlent portugais mais les Colombiens parlent espagnol.

Cependant, Juan Carlos parle désormais couramment le portugais, ce qui l'aide à s'intégrer et améliore encore ses chances d'avoir un avenir meilleur. Carlos Alves, le directeur adjoint de l'école Newton Braga, a indiqué que les étudiants réfugiés s'étaient bien intégrés et qu'ils avaient les mêmes résultats que les élèves brésiliens.

Dans une ville près de Natal, Marta Gesênia, âgée de 31 ans, est une autre réfugiée colombienne ayant bénéficié de la réinstallation. Elle vient tout juste d'inscrire sa fille Oriana en école maternelle avec le soutien du Programme de solidarité pour la réinstallation, qui est mis en œuvre par le Gouvernement brésilien depuis 2004 avec le HCR, la société civile et le secteur privé.

Andrés Ramirez, le délégué du HCR au Brésil, a expliqué le soutien du HCR pour ce projet. « Chaque réfugié, que ce soit un enfant, un adolescent ou un adulte, a le droit à l'éducation », a-t-il indiqué, ajoutant que l'éducation « leur permet de revenir à un rythme routinier et de construire un avenir meilleur. »

A Rio Grande do Norto, la région dont Natal est la capitale, le HCR s'attache à promouvoir l'accès à l'éducation en coopération avec le Centre des droits de l'Homme et de la mémoire populaire (Centro de Direitos Humanos e Memória Popular) ainsi que des écoles comme Newton Braga.

L'accès au programme d'éducation peut également aider à l'intégration des parents réfugiés car cela leur libère du temps et leur permet de chercher un travail. « L'avantage pour moi de laisser ma fille dans une école maternelle fiable est que j'aie du temps à consacrer à mes études et à l'entretien de ma maison ainsi qu'à participer à des formations professionnelles assurées par le programme pour la réinstallation », a noté Gesênia.

« Les enfants s'intègrent plus facilement, ainsi que les familles, car les parents participent aux réunions et aux événements organisés à l'école », a indiqué Claudia Gibson, la principale de l'établissement scolaire public, Centro Municipal de Educação Infantil Soraia.

Le HCR vient en aide à 62 réfugiés à Rio Grande do Norto, pour la plupart des Colombiens. Le Brésil fournit un logement à environ 4 300 réfugiés originaires de 76 pays.

Par Janaína Galvão à Natal, Brésil

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Après plus de quarante ans de guerre civile, la Colombie recense l'une des plus grandes populations de personnes déplacées au monde. Plus de deux millions de personnes ont été contraintes de fuir leurs maisons ; beaucoup d'entre elles ont quitté des régions rurales éloignées pour aller chercher une sécurité relative dans les villes.

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L'UNHCR travaille en collaboration avec les autorités dans une dizaine de communes à travers la Colombie afin de s'assurer que les droits des personnes déplacées soient respectés, y compris leur accès aux services de base : la santé, l'éducation et la sécurité.

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La violence sévissant dans plusieurs régions de la Colombie menace l'existence des populations indigènes dans le pays. Voici le témoignage de l'un de ces groupes, les indigènes Tulé.