Débat sur l'asile et l'Islam au nord de la Somalie

Articles d'actualité, 5 octobre 2009

© HCR/A.Webster
Des déplacés internes somaliens au Puntland. Des chefs religieux participent avec le HCR à informer les communautés locales sur les principes de l'asile.

NAIROBI, Kenya, 5 octobre (HCR) Plus de 40 chefs religieux originaires de la région du Puntland au nord de la Somalie ont pris part un débat organisé par le HCR sur le droit des réfugiés et de l'asile, un débat qui aidera à faire connaître les droits et les besoins des réfugiés et des déplacés somaliens.

Cet atelier a eu lieu samedi dernier à l'Université d'Etat du Puntland dans la ville de Garowe. Des fonctionnaires et des membres du personnel du HCR étaient également présents. Lors de ce groupe de travail a été étudiée l'intégration des concepts de l'asile et de la protection dans la loi islamique, la charia. Le HCR prévoit d'organiser des ateliers similaires avec des chefs religieux et des fonctionnaires locaux dans d'autres régions de la Somalie.

« A la fin de cet atelier, nous avons travaillé sur un communiqué conjoint qui a été envoyé aux médias locaux », a indiqué Mohamed Salah, chargé auxiliaire de protection pour le HCR à Garowe. « Cela favoriserait une meilleure sensibilisation de la population [locale d'accueil] qui continue à aider ses frères et ses s?urs ayant besoin d'assistance après avoir fui leurs maison du fait de la guerre », a-t-il ajouté.

Avant la réunion de samedi, le HCR a donné à chaque participant une copie d'une étude comparative rédigée par un professeur de droit de l'Université du Caire, le Professeur Abu Al-Wafa. Cet ouvrage dont le titre est « Le droit à l'asile entre la charia islamique et le droit international des réfugiés : étude comparative » a été utilisé comme point de départ pour les discussions.

Cette étude, publiée par le HCR, explique que la tradition de générosité propre à l'Islam et se poursuivant depuis 1 400 ans en faveur des personnes fuyant la persécution a eu davantage d'influence sur le droit international des réfugiés appliqué de nos jours que toute autre source historique.

Dans la préface qu'il a rédigée pour cet ouvrage, António Guterres affirme que ce livre montre que, plus que toute autre source historique, la loi et la tradition islamique sous-tendent le cadre juridique appliqué de nos jours et sur lequel le HCR base ses activités mondiales en faveur de dizaines de millions de personnes déracinées, y compris le droit pour toute personne de rechercher et de bénéficier de l'asile face à la persécution ainsi que les interdictions de renvoyer dans une situation dangereuse ces personnes ayant besoin d'une protection.

Le HCR estime que les chefs religieux en Somalie devraient être impliqués dans les efforts visant à sensibiliser les communautés hôtes aux besoins et aux droits des personnes déplacées internes et des réfugiés. L'agence pour les réfugiés a également conçu une brochure contenant des messages clés sur l'asile et traduite en somalien, basée sur des citations du Coran. Des milliers de brochures ont été distribuées depuis début septembre aux personnes déracinées, aux communautés hôtes, aux hommes d'affaires et aux personnels des autorités locales.

« Les Somaliens sont croyants ; ils suivent scrupuleusement leurs chefs religieux locaux quand il s'agit de l'interprétation des textes islamiques. Toute initiative engageant des chefs religieux en Somalie a un profond impact sur la population », a indiqué Mohamed Salah du HCR.

L'atelier s'est tenu alors qu'un nombre croissant de déracinés, spécialement des Somaliens et des Ethiopiens, arrivent dans le nord de la Somalie en quête d'abri pour échapper à la pauvreté, au conflit ou à la persécution. Nombre d'entre eux tentent la traversée du golfe d'Aden vers le Yémen. Parfois, leur présence crée des tensions avec les communautés locales.

Par Roberta Russo et Esther Mwangi à Nairobi, Kenya

• FAITES UN DON •

 

• COMMENT NOUS AIDER • • RESTEZ INFORMÉS •

Le rythme d'arrivée des réfugiés somaliens au Kenya est alarmant

Les trois camps de Dadaab, dont la capacité d'accueil était initialement prévue pour 90 000 personnes, comptent désormais une population d'environ 250 000 civils somaliens, ce qui fait de ce complexe accueillant des réfugiés l'un des plus grands et des plus surpeuplés au monde. Le HCR craint l'arrivée de dizaines de milliers d'autres réfugiés en 2009 dans cette région isolée située au nord-est du Kenya, alors que la situation continue à se détériorer dans leur pays en proie à des troubles.

Les ressources, comme l'eau et la nourriture, se réduisent dangereusement dans les camps surpeuplés, avec parfois 400 familles se partageant l'usage d'un robinet d'eau. Il n'y a plus de place pour monter de nouvelles tentes, et les nouveaux arrivants doivent partager des abris déjà surpeuplés avec d'autres réfugiés.

Début 2009, le Gouvernement kényan a donné son accord pour allouer des terres supplémentaires à Dadaab, ce qui permettra d'héberger quelque 50 000 réfugiés. Les photos ci-après montrent les conditions de vie dans le camp de Dadaab en décembre 2008.

Le rythme d'arrivée des réfugiés somaliens au Kenya est alarmant

Kenya : largages aériens pour les camps de réfugiés affectés par les inondations

Ce week-end, l'UNHCR a commencé, avec l'aide de l'armée américaine, le largage aérien d'urgence d'environ 200 tonnes de biens de secours destinés aux milliers de réfugiés affectés par de graves inondations dans les camps de réfugiés de Dadaab au nord du Kenya.

Ces largages aériens offrent un spectacle impressionnant. Un avion cargo C-130 a largué, à chaque rotation, 16 tonnes de bâches en plastique, de moustiquaires, de tentes et de couvertures, au-dessus d'un site préalablement évacué de toute présence humaine et animale. Des réfugiés ont ensuite chargé le matériel dans des camions pour l'acheminer vers les camps.

Dadaab, un complexe de trois camps accueillant quelque 160 000 réfugiés, principalement originaires de Somalie, a été coupé du monde par un mois de fortes pluies qui ont emporté la seule route permettant de relier les camps isolés depuis la capitale kenyane, Nairobi. Le transport aérien s'est avéré la seule solution pour faire parvenir les secours vers les camps.

L'UNHCR a transféré 7 000 réfugiés parmi les plus touchés depuis Ifo vers le camp d'Hagadera, à quelque 20 kilomètres plus loin. 7 000 autres réfugiés ont été transférés vers un nouveau site, appelé Ifo 2, situé plus en altitude.

Kenya : largages aériens pour les camps de réfugiés affectés par les inondations

Inondations dans les camps de réfugiés au Kenya

Des inondations dans le nord-est du Kenya à la mi-novembre ont causé des dégâts dans les trois camps de réfugiés du complexe de Dadaab. Plus de 100 000 réfugiés sur les 160 000 qui y sont accueillis ont été affectés par ces inondations, en particulier au camp d'Ifo. Les réfugiés ont perdu leurs abris et les latrines ont été inondées et détruites. La route d'accès principale reliant Dadaab au reste du Kenya a été coupée par les inondations dues aux fortes pluies, empêchant tout approvisionnement d'aide par voie terrestre.

L'UNHCR a commencé à transférer les réfugiés - souvent avec des charrettes, tirées par des ânes - vers un lieu plus en sécurité, le camp de Hagadera, situé à 20 kilomètres et à une altitude plus élevée. La mise en place d'un pont aérien a permis d'apporter du carburant pour les générateurs, des kits médicaux d'urgence, des bâches en plastique et des pelles pour remplir des sacs de sable afin de consolider les digues anti-inondations. Des biens de premier secours ainsi que de la nourriture ont été distribués aux réfugiés démunis.

L'ampleur de ces inondations rappelle celle des inondations massives ayant suivi les pluies record d'El Nino en 1997, qui avaient submergé toutes les basses terres de l'est du Kenya.

Inondations dans les camps de réfugiés au Kenya

Somalie : La fuitePlay video

Somalie : La fuite

Des milliers de personnes ont fui la ville portuaire de Kismayo en Somalie et, malgré le départ des militants, beaucoup ont choisi de ne pas rentrer.
Somalie : Les touk-touks de GalkayoPlay video

Somalie : Les touk-touks de Galkayo

Des touk-touks ont été offerts à un groupe de déplacés internes somaliens qui vivent dans la ville de Galkayo, ce qui leur facilite la vie.
Somalie : Retour à ZanzibarPlay video

Somalie : Retour à Zanzibar

Un groupe de familles rentre à Zanzibar en Tanzanie après avoir vécu en exil pendant plus de 10 ans à Mogadiscio en Somalie.