Yémen : Plus de 10 000 arrivants par la mer depuis le début du conflit en mars

Articles d'actualité, 14 juillet 2015

© HCR/J.Björgvinsson
Des rescapés épuisés après la traversée du golfe d'Aden attendent de l'aide sur une plage au Yémen.

GENÈVE, 14 juillet (HCR) Des milliers de personnes, y compris des réfugiés yéménites de retour dans leur pays, sont arrivées au Yémen depuis le début du conflit en mars dernier, selon les toutes dernières statistiques du HCR publiées mardi (14 juillet). Ces arrivants avaient été induits en erreur par des passeurs leur ayant assuré que le conflit avait cessé et que la sécurité était rétablie.

Le Représentant du HCR au Yémen Johannes van der Klaauw a déclaré que le HCR avait enregistré environ 10 500 nouveaux arrivants au Yémen depuis le début du conflit en date du 26 mars dernier. Il a également indiqué que des milliers de personnes avaient également fui le pays.

« Depuis début 2015, plus de 37 000 réfugiés et migrants sont arrivés par la mer, la majorité depuis l'Ethiopie ainsi que des Somaliens et des ressortissants d'autres nationalités », a-t-il indiqué lors d'un point de presse à Genève. « Beaucoup ont entrepris la traversée maritime après avoir été induits en erreur par des passeurs leur ayant dit que le conflit avait cessé et que la sécurité était rétablie au Yémen. »

Il a ajouté que les risques habituels associés à ces traversées demeurent toutefois et comprennent, par exemple, les enlèvements, les attaques, la noyade, l'exploitation et les agressions sexuelles. En raison de la poursuite du conflit et de l'accès réduit, le HCR et ses partenaires sont dans l'incapacité de transférer les arrivants vers les villes afin qu'ils puissent y recevoir une assistance complète.

Afin de décourager les traversées, des campagnes d'information sont prévues dans le Puntland, le Somaliland et d'autres points de départ.

« Parallèlement, plus de 51 000 personnes ont fui le Yémen vers Djibouti, la Somalie, Oman, l'Arabie Saoudite et le Soudan », a ajouté Johannes van der Klaauw.

Le nombre de déplacés yéménites a quadruplé depuis le début du conflit avec, à ce jour, 1 267 590 déplacés internes yéménites. Les plus importantes populations de personnes déplacées internes se trouvent à Hajjah (298 788), Al Dhale (227 414) et Aden (184 100).

Les Yéménites font preuve d'une grande résilience et de solidarité car 80 pour cent des personnes déplacées (soit environ 800 000) vivent au sein de familles d'accueil.

Il y a environ 250 000 réfugiés, principalement des Somaliens dans les villes au Yémen. Toutefois, en raison des combats, beaucoup ont été déplacés depuis Aden vers le camp de Kharaz et des villes au sud du Yémen.

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Traite d'êtres humains dans le Golfe d'Aden

Fin mars, au cours d'une période de six jours, plus de 1 100 Somaliens et Éthiopiens sont arrivés sur le territoire yéménite, après avoir traversé le Golfe d'Aden à bord de bateaux de passeurs depuis Bossasso, en Somalie. Au moins 28 personnes sont mortes lors de ces voyages - d'asphyxie, des coups reçus ou de noyade - et plusieurs ont été gravement blessées par les trafiquants. D'autres souffrent de problèmes dermatologiques en raison d'un contact prolongé avec de l'eau de mer, des excréments, de l'essence ou d'autres produits chimiques.

Au cours d'une récente visite au Yémen, la Haut Commissaire assistante pour la protection, Erika Feller, s'est engagée à mieux faire connaître cette situation, à lancer un appel pour des fonds supplémentaires et pour une action internationale afin de venir en aide au Yémen, et à développer des projets qui amélioreront les conditions de vie et l'autosuffisance des réfugiés au Yémen.

Depuis janvier 2006, le Yémen a reçu près de 30 000 personnes originaires de Somalie, d'Éthiopie et d'autres pays, alors que plus de 500 personnes sont mortes pendant leur traversée. Au moins 300 sont également portées disparues. L'UNHCR aide déjà le Yémen en fournissant de l'assistance, des soins et un logement à plus de 100 000 réfugiés qui se trouvent dans le pays.

Traite d'êtres humains dans le Golfe d'Aden

L'aide internationale est indispensable pour arrêter la traite d'êtres humains dans le Golfe d'Aden

Un nombre alarmant de personnes meurent en tentant de rejoindre le Yémen à bord d'embarcations de passeurs, dans le Golfe d'Aden, en partance de Somalie. En l'espace de trois semaines, fin 2005, au moins 150 personnes ont péri lors de ces traversées. Ces morts surviennent lors du chavirement des embarcations surchargées ou bien de leur dérive sans eau potable ni vivres. Ceux qui parviennent au terme de leur périple au Yémen racontent souvent que les voyageurs sont battus par les passeurs ou forcés à sauter par-dessus bord encore loin de la côte - parfois les mains et les pieds liés.

En réaction, l'UNHCR a appelé la communauté internationale à agir d'urgence pour endiguer le flux de réfugiés et d'immigrants éthiopiens et somaliens désespérés tombant aux mains de trafiquants sans scrupules dans l'espoir de rejoindre le Yémen puis d'autres pays. L'agence pour les réfugiés a également travaillé avec les autorités du Puntland, au nord-est de la Somalie, sur les moyens d'informer les gens sur le danger d'emprunter des bateaux de passeurs pour traverser le Golfe d'Aden. Ces moyens incluent la production de vidéos et de programmes radios, afin de sensibiliser les Somaliens et les Ethiopiens aux risques de ces traversées.

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Poussées par la violence, la sécheresse et la pauvreté affectant la corne de l'Afrique, des milliers de personnes désespérées fuient chaque année. En quête de sécurité ou d'une vie meilleure, ces civils - principalement des Somaliens et des Ethiopiens - effectuent d'abord un dangereux périple à travers la Somalie vers le port de Bossasso au nord.

Une fois à Bossasso, ils payent jusqu'à 150 dollars pour effectuer la traversée périlleuse du golfe d'Aden sur des bateaux de passeurs. Ils attendent souvent des semaines dans des abris de fortune ou des foyers, jusqu'à ce qu'un appel soudain les presse à partir un soir, à bord de bateaux surchargés et impropres à la navigation.

En mer, ils sont la proie des passeurs. Certains passagers sont battus, poignardés, tués et leurs corps sans vie sont jetés par-dessus bord. D'autres se noient avant d'arriver sur les côtes du Yémen, où sont enterrés des centaines d'innocents morts en route.

L'ONG yéménite SHS (Société pour la solidarité humaine) vient en aide à ces personnes depuis 1995. Le 13 septembre 2011, le HCR a annoncé que la distinction Nansen 2011 pour les réfugiés est décernée à SHS pour ses efforts exceptionnels dans l'assistance aux personnes arrivées depuis le golfe d'Aden et la mer Rouge.

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