Au nord-est du Kenya, l'armée de l'air américaine largue du matériel de secours du HCR pour les réfugiés

Articles d'actualité, 11 décembre 2006

© HCR/B.Bannon
Un avion C-130 de l'Armée de l'air américaine largue sa cargaison de biens de secours de l'UNHCR alors qu'il survole Dadaab au nord-est du Kenya.

DADAAB, Kenya, 11 décembre (UNHCR) L'armée de l'air américaine a commencé le largage aérien d'urgence de plusieurs tonnes de biens de secours pour aider des milliers de réfugiés affectés par les inondations au nord-est du Kenya.

« Le cinquième largage aérien vient d'avoir lieu ce matin », a indiqué lundi Geoff Wordley, chargé principal pour les situations d'urgence de l'UNHCR, en ajoutant qu'une autre rotation d'un C-130 américain était attendue plus tard dans la journée. Il y a eu deux largages aériens samedi et deux dimanche au-dessus de Dadaab, dont les trois camps accueillent 160 000 réfugiés.

« Nous avons reçu des bâches en plastique, des moustiquaires et des tentes [légères] », a indiqué Geoff Wordley. Un total de 19 221 moustiquaires, 6 903 bâches en plastique et 157 tentes légères ont été largués lors des cinq premiers vols.

L'avion cargo de l'armée de l'air américaine, basé à Djibouti, continuera à transférer du matériel depuis Nairobi vers Dadaab jusqu'à jeudi. Geoff Wordley a indiqué que l'UNHCR espérait ainsi acheminer 300 tonnes de matériel de secours vers Dadaab, incluant quelque 200 tonnes par largage aérien.

L'UNHCR a commencé une distribution générale de bâches en plastique dimanche dans la zone gravement affectée du camp d'Ifo, où les inondations ont déplacé quelque 14 000 réfugiés sur un total de 53 000. Plus de 2 000 bâches en plastique, qui seront utilisées pour construire des abris, ont été distribuées.

Geoff Wordley a indiqué que les moustiquaires étaient nécessaires car il y a « un problème avec le paludisme accru dans les camps ». Des stocks de tentes légères sont en train d'être constitués, en prévision de l'augmentation attendue du nombre de Somaliens fuyant le conflit dans leur pays en proie à des troubles après la fin de la saison des pluies. La plupart des réfugiés accueillis ici sont somaliens.

Pendant ce temps, l'UNHCR continuera aussi le pont aérien acheminant du matériel vers Dadaab en utilisant de plus petits avions. Les largages aériens étaient nécessaires car la piste d'atterrissage de Dadaab ne peut pas supporter le tonnage plus important des C-130.

Des réserves de gasoil, en quantité suffisante pour une semaine, devaient être transportés par voie aérienne vers Dadaab lundi, selon Geoff Wordley. Le gasoil est l'un des besoins les plus urgents car il était nécessaire pour pomper l'eau des puits dans les camps.

L'agence pour les réfugiés a dû faire face à de sérieuses difficultés dans le transport du matériel de Nairobi à Dadaab, à cause des routes en mauvais état et du niveau élevé des eaux.

© HCR/B.Bannon
Un avion C-130 de l'Armée de l'air américaine largue sa cargaison de biens de secours de l'UNHCR alors qu'il survole Dadaab au nord-est du Kenya.

« Les largages aériens et les ponts aériens nécessitent une coordination très importante au niveau logistique et sécuritaire, sans parler du coût très élevé de ce type d'opération », a indiqué Nemia Temporal, responsable du bureau auxiliaire de l'UNHCR à Dadaab. « Nous avons dû effectuer ce largage aérien en dernier recours pour sauver des vies et nous sommes reconnaissants aux donateurs et au Gouvernement américain d'avoir rendu cette opération possible », a-t-elle ajouté.

Geoff Wordley a indiqué que plus de 100 personnes sont mobilisées pour l'organisation de chaque largage, quelque 60 policiers pour faire sortir de la zone de largage les personnes et le bétail, et environ 40 travailleurs réfugiés pour récupérer et charger les fournitures afin de pouvoir les transporter vers les camps. L'avion arrive à faible altitude et largue les palettes transportant les fournitures sur le sol humide, ce qui amortit la chute.

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Les trois camps de Dadaab, dont la capacité d'accueil était initialement prévue pour 90 000 personnes, comptent désormais une population d'environ 250 000 civils somaliens, ce qui fait de ce complexe accueillant des réfugiés l'un des plus grands et des plus surpeuplés au monde. Le HCR craint l'arrivée de dizaines de milliers d'autres réfugiés en 2009 dans cette région isolée située au nord-est du Kenya, alors que la situation continue à se détériorer dans leur pays en proie à des troubles.

Les ressources, comme l'eau et la nourriture, se réduisent dangereusement dans les camps surpeuplés, avec parfois 400 familles se partageant l'usage d'un robinet d'eau. Il n'y a plus de place pour monter de nouvelles tentes, et les nouveaux arrivants doivent partager des abris déjà surpeuplés avec d'autres réfugiés.

Début 2009, le Gouvernement kényan a donné son accord pour allouer des terres supplémentaires à Dadaab, ce qui permettra d'héberger quelque 50 000 réfugiés. Les photos ci-après montrent les conditions de vie dans le camp de Dadaab en décembre 2008.

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Ce week-end, l'UNHCR a commencé, avec l'aide de l'armée américaine, le largage aérien d'urgence d'environ 200 tonnes de biens de secours destinés aux milliers de réfugiés affectés par de graves inondations dans les camps de réfugiés de Dadaab au nord du Kenya.

Ces largages aériens offrent un spectacle impressionnant. Un avion cargo C-130 a largué, à chaque rotation, 16 tonnes de bâches en plastique, de moustiquaires, de tentes et de couvertures, au-dessus d'un site préalablement évacué de toute présence humaine et animale. Des réfugiés ont ensuite chargé le matériel dans des camions pour l'acheminer vers les camps.

Dadaab, un complexe de trois camps accueillant quelque 160 000 réfugiés, principalement originaires de Somalie, a été coupé du monde par un mois de fortes pluies qui ont emporté la seule route permettant de relier les camps isolés depuis la capitale kenyane, Nairobi. Le transport aérien s'est avéré la seule solution pour faire parvenir les secours vers les camps.

L'UNHCR a transféré 7 000 réfugiés parmi les plus touchés depuis Ifo vers le camp d'Hagadera, à quelque 20 kilomètres plus loin. 7 000 autres réfugiés ont été transférés vers un nouveau site, appelé Ifo 2, situé plus en altitude.

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L'UNHCR a commencé à transférer les réfugiés - souvent avec des charrettes, tirées par des ânes - vers un lieu plus en sécurité, le camp de Hagadera, situé à 20 kilomètres et à une altitude plus élevée. La mise en place d'un pont aérien a permis d'apporter du carburant pour les générateurs, des kits médicaux d'urgence, des bâches en plastique et des pelles pour remplir des sacs de sable afin de consolider les digues anti-inondations. Des biens de premier secours ainsi que de la nourriture ont été distribués aux réfugiés démunis.

L'ampleur de ces inondations rappelle celle des inondations massives ayant suivi les pluies record d'El Nino en 1997, qui avaient submergé toutes les basses terres de l'est du Kenya.

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