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Profil d'opérations 2015 - Colombie

| Aperçu |

Environnement opérationnel

  • Avec la réélection du Président en juin 2014, les dialogues de paix avec les Forces armées révolutionnaires de Colombie (FARC) et l'Armée de libération nationale (ELN) se sont poursuivis. A la moitié de 2014, un accord a été trouvé pour donner aux victimes du conflit la possibilité de faire entendre leur voix. Néanmoins, les défis demeurent, en particulier le soutien social et politique au processus de paix.

  • En dépit des efforts consentis par le Gouvernement pour améliorer sa réponse aux déplacements forcés et pour appliquer la loi sur les victimes et la restitution des terres, les risques sécuritaires et les violences, avec notamment des recrutements forcés d'enfants et de jeunes, des violences sexuelles et sexistes, des menaces, des disparitions et des meurtres, continuent d'être largement répandus dans le pays. La lutte pour le contrôle des zones urbaines marginalisées s'est intensifiée.

  • Le HCR collabore avec les autorités et les communautés pour promouvoir des solutions durables, en particulier l'intégration sur place. En effet, plus de la moitié des déplacés internes enregistrés résident dans des villes et ne souhaitent pas regagner leur communauté d'origine ou ne sont pas en mesure de le faire. Le programme mené sous l'égide de l'Initiative HCR-PNUD pour des solutions transitoires vise 17 communautés. Dans ce contexte, le Haut Commissariat s'efforcera de privilégier davantage la planification axée sur les solutions et les résultats, et il renforcera les synergies entre la protection et la recherche de solutions.

  • Bien que le Gouvernement ait alloué des ressources substantielles pour venir en aide aux victimes des violences et du déplacement ces quatre dernières années, les améliorations pour les déplacés internes demeurent limitées et des insuffisances sont observées dans la mise en œuvre des politiques publiques et de programmes spécifiques aux niveaux national et local.

  • Des régions comme Córdoba ont fait état de niveaux élevés de pression exercée par des groupes armés, spécialement les groupes démobilisés, dans des actions touchant les processus d'occupation et de restitution des terres. Le conflit se poursuit dans des zones d'importance stratégique de Colombie, en particulier les départements côtiers et frontaliers d'Arauca, Chocó, Nariño, Norte de Santander et Putumayo. La plupart des déplacements de groupes de grande envergure continuent d'avoir pour origine la région du Pacifique ; ils touchent quatre départements, la plus forte concentration se produisant à Cauca, suivi de Valle del Cauca.

  • Le programme pour les réfugiés mettra l'accent sur l'élargissement de l'accès aux procédures de détermination du statut de réfugié et la promotion de la révision du cadre juridique, à la lumière des normes de protection internationale.

Personnes relevant de la compétence du HCR

D'après les chiffres officiels au 30 juin 2014, plus de 5,7 millions de personnes avaient été déplacées à l'intérieur de la Colombie depuis le début de la comptabilisation des chiffres cumulés des enregistrements. Plus de 64 500 personnes ont officiellement été déclarées déplacées pendant la première moitié de 2014 et attendaient d'être enregistrées alors que près de 24 000 personnes ont été officiellement enregistrées par le Service national qui s'occupe des victimes.

Au 30 juin, 237 réfugiés et 150 demandeurs d'asile attendaient une décision du Gouvernement colombien sur leur dossier. On comptait aussi 215 nouveaux demandeurs d'asile et ce nombre continuera probablement d'augmenter en 2015.

En ce qui concerne l'apatridie, le Gouvernement entend ratifier les Conventions sur l'apatridie en 2014.

Chiffres HCR prévisionnels pour la Colombie
Type de population Origine Janvier 2015 Décembre 2015
Total dans le pays Nb personnes
assistées par
le HCR
Total dans le pays Nb personnes
assistées par
le HCR
Total 5 740 890 425 510 5 841 040 410 650
Réfugiés Cuba 70 10 70 10
Nicaragua 20 - 20 -
Pays divers 150 30 140 30
Venezuela (République bolivarienne du) 30 20 50 40
Demandeurs d'asile Cuba 20 20 20 20
Rép. arabe syrienne - - 10 10
Pays divers 10 10 20 20
Venezuela (République bolivarienne du) 20 20 30 30
Réfugiés rapatriés durant l'année Colombie 50 50 100 100
Déplacés internes Colombie 5 740 530 425 340 5 840 590 410 400
Apatrides Apatrides 10 - 10 -

| Réponse |

Besoins et stratégies

Les priorités des opérations du HCR en faveur des déplacés internes demeurent la prévention, les interventions immédiates et les mesures visant à assurer la survie, la recherche de solutions durables, le maintien des politiques transversales sur l'âge, le genre et la diversité, ainsi que le règlement des problèmes d'enregistrement et de propriété foncière. La protection reste au centre de l'œuvre du Haut Commissariat et elle est intégrée dans toutes ses priorités.

Une approche de protection communautaire et fondée sur les droits de l'homme sera appliquée aux communautés ou groupes qui présentent des besoins spéciaux de protection en 2015. Pour soutenir le travail avec les communautés, une protection par la présence est requise. Cette stratégie permettra la mise en œuvre d'activités de prévention et de protection et des interventions axées sur les solutions, de même que la promotion de la présence des institutions civiles de l'Etat pour maintenir l'espace humanitaire.

Faire mieux connaître la situation humanitaire et consolider les mécanismes de coordination sont des objectifs clés pour le HCR, aussi bien pour la prévention que la protection, au même titre que les programmes de solutions tels que l'Initiative pour des solutions transitoires et les alliances avec la société civile et les acteurs gouvernementaux.

| Mise en œuvre |

Coordination

Le HCR maintiendra une étroite relation de travail avec le ministère des affaires étrangères et le Programme présidentiel pour la prospérité sociale, par le biais des Services administratifs spéciaux pour l'assistance et la réparation aux victimes, et pour la restitution des terres, de même qu'avec le Service national de la protection.

Le Haut Commissariat a noué des partenariats avec plusieurs ministères compétents, en particulier le ministère de l'Agriculture et du Développement rural, et le ministère de l'Intérieur, l'Institut colombien du bien-être familial, des administrations locales et régionales ainsi que des organisations communautaires. L'obligation de rendre des comptes sur l'octroi d'une assistance efficace et la réponse au sort des déplacés internes continue d'être facilitée avec l'aide du Bureau du Contrôleur national.

Le HCR dirige toujours le module de la protection, conjointement avec le Conseil norvégien pour les réfugiés. Il est membre actif de l'Equipe humanitaire de pays et participe à la coordination interinstitutions. Le HCR et le PNUD travaillent ensemble sur l'Initiative pour des solutions transitoires, et des alliances seront renforcées avec des autorités à tous les niveaux, ainsi qu'avec des ONG et des acteurs du développement qui seront associés à cette initiative.

2015 Partenaires du HCR - Colombie
Partenaires d'exécution
Organismes gouvernementaux : Agence pour la coopération internationale, autorités vice-régionales et municipalités, Bureau de l'Ombudsman, Bureau du Conseiller présidentiel, Bureau du Contrôleur, Bureau du Parquet général, Bureau du Président, Bureau du Procureur général, Bureau national de l'enregistrement civil, Cour constitutionnelle de Colombie, Département pour la prospérité sociale, Institut colombien de développement rural, Institut colombien du bien-être familial, Ministère de l'Agriculture et du développement rural, Ministère de l'Intérieur, Ministère des Affaires étrangères, Service administratif spécial pour l'assistance et la réparation aux victimes, Service administratif spécial pour la restitution des terres, Service national chargé de la protection
ONG : Action contre la faim, Asociación de Apoyo al Desarrollo Araucano, Corporación Dios Es Amor, Corporación Infancia y Desarrollo, Corporación Manigua, Corporación Opción Legal, Corporación para la Investigación y el Desarrollo de la Democracia, Corporación Retoños, Fundación un Techo Para Mi País, Fundación Yapawayra, Organisation nationale indigène de Colombie, Programa Desarrollo y Paz del Magdalena Medio, Secrétariat de la Pastorale sociale, Service jésuite des réfugiés, Services de consultation pour les droits de l'homme et les déplacements, Solidaridad Internacional
Partenaires opérationnels
Autres : BCAH, Brigades de paix internationales, CICR, Département des Nations Unies de la sûreté et de la sécurité, Diakonie, FAO, Fédération luthérienne mondiale, FNUAP, HCDH, Oxfam, HelpAge International, International Relief and Development, Mission d'appui au processus de paix en Colombie, MSF, OIM, ONU Femmes, ONUDC, Organisation panaméricaine de la santé/OMS, PAM, Plan International, PNUD, Pontificia Universidad Javeriana, Save the Children Fund, UNICEF, Universidad de Los Andes, Universidad Externado de Colombia, UNMAS

| Informations financières |

Ces dernières années, l'opération du HCR en Colombie a continué de recevoir l'appui de la communauté internationale. Néanmoins, le financement en 2012 et 2013 a été influencé par la situation financière mondiale, ce qui a provoqué une diminution de son budget de base. Le budget 2015 a été fixé à 31,6 millions de dollars E.-U.

Un déficit de financement saperait la stratégie globale du HCR en Colombie, notamment ses priorités essentielles relatives à la prévention, la protection et la recherche de solutions. Les activités les plus touchées concerneraient la protection par la présence du HCR, les processus de renforcement communautaire et les interventions qui garantissent des solutions durables.

Source: HCR Appel global 2015 (actualisation)

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Contributions des gouvernements au HCR
Ventilation des contributions pour 2012
Contributions totales (dollars E.-U.) : 1 000 000 [Rang 31]
Rang du donateur par PIB : 41
Rang du donateur par habitant : 43
Contributions depuis 2000
Annéedollars E.-U.
2014 0
2013
More info 172 162
Au 31 décembre 2013
2012
More info 1 000 000
Contributions totales (dollars E.-U.) : 1 000 000 [Rang 31]
Rang du donateur par PIB : 41
Rang du donateur par habitant : 43
2011 10 000
2010 25 000
2009 0
2008 25 000
2007
More info 525 000
Contributions totales (dollars E.-U.) : 525 000 (rang : 31)
Contributions non affectées (dollars E.-U.) : 25 000 (rang : 42)
Rang du donateur par PIB : 34
Rang du donateur par habitant : 39
2006 28 429
2005 25 000
2004 25 000
2003 22 523
2002 25 000
2001 25 000
2000 19 000

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autres documents

Colombie : Vivre dans les «barrios»

Après plus de quarante ans de guerre civile, la Colombie recense l'une des plus grandes populations de personnes déplacées au monde. Plus de deux millions de personnes ont été contraintes de fuir leurs maisons ; beaucoup d'entre elles ont quitté des régions rurales éloignées pour aller chercher une sécurité relative dans les villes.

Les familles de personnes déplacées échouent la plupart du temps dans des taudis à la périphérie des grandes villes, où elles vivent dans un grand dénuement. Juste à la sortie de Bogota, des dizaines de milliers de personnes déplacées vivent dans les bidonvilles de Los Altos de Cazuca et de Los Altos de Florida. Les déplacé internes n'ont pratiquement pas accès aux services de santé, d'éducation ou de logement décent. La sécurité est également un problème, des gangs et des groupes armés contrôlant les bidonvilles et prenant souvent pour cible les jeunes.

L'UNHCR travaille en collaboration avec les autorités dans une dizaine de communes à travers la Colombie afin de s'assurer que les droits des personnes déplacées soient respectés, y compris leur accès aux services de base : la santé, l'éducation et la sécurité.

Colombie : Vivre dans les «barrios»

Les populations indigènes en Colombie

Forcés de fuir la violence sévissant sur leurs territoires, les peuples indigènes en Colombie luttent pour éviter une rupture de leurs liens communautaires et culturels. On compte environ un million de personnes indigènes en Colombie. Elles appartiennent à 80 groupes différents et composent l'un des héritages autochtones les plus riches et les plus variés au monde. Mais le conflit armé interne frappe particulièrement sévèrement ces populations indigènes.

Comme de nombreux Colombiens, les peuples indigènes n'ont souvent pas d'autre choix que celui de fuir leurs terres pour échapper à la violence. Le déplacement forcé est tout spécialement tragique pour eux car ils sont attachés à leurs terres ancestrales par des liens très forts. Souvent leur survie économique, sociale et culturelle dépend de la préservation de ces liens. Selon l'Association nationale indigène colombienne (ONIC), quelque 18 groupes ethniques minoritaires se trouvent en danger réel d'extinction. L'UNHCR travaille avec eux pour les aider dans leur lutte à rester sur leurs terres ou pour reconstruire leur vie quand ils ont été forcés à fuir.

L'UNHCR aide aussi des réfugiés indigènes accueillis dans des pays voisins comme le Panama, l'Equateur, le Vénézuela et le Brésil. L'UNHCR développe une stratégie régionale pour mieux répondre aux besoins spécifiques des populations indigènes durant l'exil.

Les populations indigènes en Colombie

Réfugiés invisibles au Panama

La guerre civile en Colombie a forcé des millions de personnes à fuir de chez elles, dont des centaines de milliers qui ont cherché refuge dans d'autres pays de la région.

Au Panama, le long de la frontière avec la Colombie, la région de Darien est recouverte d'une épaisse jungle inhospitalière et accessible uniquement par bateau. Néanmoins, de nombreux Colombiens sont venus jusque-là pour trouver refuge, après avoir fui les groupes armés irréguliers qui contrôlent de vastes territoires de jungle de l'autre côté de la frontière.

De nombreuses familles réfugiées au Darien font partie de minorités éthniques de Colombie - indigènes ou afro-colombiennes - qui ont été particulièrement affectées par le conflit et déplacées en grand nombre. Ces dernières années, un nombre croissant de réfugiés colombiens ont également rejoint la capitale, Panama City.

Environ 12 500 Colombiens relevant du mandat de l'UNHCR se trouvent au Panama, mais beaucoup préfèrent ne pas se faire connaître des autorités et rester cachés. Venir en aide à cette population « invisible » est l'un des plus grands défis que rencontre l'UNHCR non seulement au Panama, mais aussi en Equateur et au Vénézuela.

Réfugiés invisibles au Panama

L'éducation pour les déplacés en Colombie

Deux millions de personnes déplacées sont enregistrées dans le Registre national des déplacés internes en Colombie. Près de la moitié des déplacés sont âgés de moins de 18 ans et, selon le Ministère de l'éducation, seule la moitié d'entre eux sont inscrits à l'école.

Avant même d'être déplacés, les enfants colombiens scolarisés dans des régions à risque sont exposés au danger des mines anti-personnelles, aux attaques de groupes armés et au recrutement forcé mené aux alentours des écoles. Une fois qu'ils sont déplacés, ces enfants perdent souvent une année scolaire entière. De plus, le traumatisme provoqué par le déracinement et le fait d'avoir été témoin de violences extrêmes sont souvent négligés, affectant ainsi leur faculté d'apprentissage. La pauvreté accrue par le déplacement oblige les enfants à travailler pour subvenir aux besoins de la famille. Ils ne peuvent plus aller l'école.

L'UNHCR soutient les efforts du gouvernement pour répondre à la crise de l'éducation qui touche les enfants déplacés, notamment les interventions locales dans des régions à haut risque, la reconstruction d'écoles endommagées, la fourniture de matériel scolaire et le soutien d'associations locales d'enseignants. L'UNHCR travaille avec le Ministère de l'éducation, afin d'assurer que les besoins des enfants déplacés soient identifiés et pris en compte - sans oublier les minorités ethniques comme les Afro-Colombiens et les indigènes.

L'éducation pour les déplacés en Colombie

Colombie : lutter pour les droits

Des décennies de conflits internes violents, ignorées du reste du monde, ont contraint plus de 3,5 millions de Colombiens à quitter leur foyer alors que d'autres continuent à fuir presque quotidiennement. Certains recherchent un abri à l'étranger, mais environ 80% se dirigent vers des centres urbains situés à l'intérieur de leur propre pays.

Pour la plupart d'entre eux, les villes représentent la sécurité tant appréciée, après que des êtres chers aient tués devant leurs yeux ou qu'ils aient délivré leurs enfants de la menace du recrutement forcé par des groupes armés. Toutefois les endroits où ils ont les moyens de vivre sont généralement les barrios les plus pauvres - situés sur une falaise manacée de glissements de terrain ou sur un front de mer inondable.

Les populations rurales et les agriculteurs ont souvent des difficultés à gagner leur vie dans une ville. Plutôt que de cultiver du plantain et de pêcher du poisson, ils doivent trouver les moyens de gagner suffisamment d'argent pour nourrir quotidiennement leurs familles.

Les Colombiens déplacés souffrent également de traumatismes. Des femmes jusqu'alors indépendantes, habituées à travailler ou à rester seules, vivent constamment entourées d'autres personnes.

Le HCR coopère avec le Gouvernement colombien pour que les services soient accessibles aux personnes déplacées de force. Première étape importante, une collaboration de longue date a conduit à la délivrance de cartes d'identité à plus de trois millions de déplacés colombiens.

Colombie : lutter pour les droits

Lutte contre la menace d'extinction

Parmi les populations indigènes menacées d'extinction en Colombie, certaines se trouvent dans une situation plus risquée encore, comme la tribu Tulé par exemple. Cette population compte seulement 1 200 membres vivant dans trois localités des départements limitrophes de Choco et d'Antiquoia au nord-ouest de la Colombie.

Quelque 500 d'entre eux vivent dans la commune d'Unguia à Choco, une zone stratégiquement importante située à la frontière avec le Panama, où abondent le bois de construction, les minéraux et d'autres ressources naturelles. Malheureusement, ces richesses ont attiré la convoitise des groupes armés illégaux et criminels durant cette dernière décennie.

De nombreux membres de cette tribu avaient alors trouvé refuge au Panama ou ailleurs dans la province de Choco. Toutefois un groupe déterminé d'entre eux a décidé de rester, craignant que la tribu ne survivrait jamais si ses membres quittaient leurs terres ancestrales et s'ils abandonnaient leurs traditions.

Le HCR travaille déjà de longue date sur ces problèmes, et appuie le développement d'une stratégie visant à prévenir le déplacement, ou au moins à assurer que les Tulés ne devront jamais quitter définitivement leur territoire.

Lutte contre la menace d'extinction

Distinction Nansen pour les réfugiés : de nouvelles ailes pour les Papillons

Dans un coin de Colombie hanté par la violence, un groupe de femmes courageuses mettent leur vie en danger pour venir en aide aux survivantes des déplacements et des abus sexuels. Alors que le pays compte 5,7 millions de personnes déracinées par le conflit, elles vivent dans l'une des villes les plus dangereuses -Buenaventura. Le principal port de Colombie connait l'un des taux de violence et de déplacement les plus élevés en raison des rivalités croissantes entre groupes armés. Pour montrer leur pouvoir ou se venger, les groupes violentent et maltraitent souvent les plus vulnérables - les femmes et les enfants.

Mais à Buenaventura, les femmes qui forment les « Papillons » sont debout et aident les survivantes. Elles offrent un soutien en tête-à-tête aux victimes d'abus et oeuvrent auprès des différentes communautés pour éduquer les femmes, les aider à se prendre en main et faire pression sur les autorités pour défendre leurs droits.

Beaucoup de membres des Papillons ont été déplacées de force au cours des 50 dernières années de conflit ou ont perdu des proches et des amis. Nombreuses ont également connu la violence domestique et sexuelle. C'est cette expérience partagée qui les pousse à poursuivre leur travail en dépit des risques.

A pied ou en bus, Gloria Amparello, Maritza Yaneth Cruz et Mery Medina - trois des coordinatrices des Papillons - parcourent les quartiers les plus dangereux et aident les femmes à accéder aux soins médicaux et psychologiques ou à signaler les crimes. Dans le cadre d'ateliers, elles leur apprennent à connaitre leurs droits et à gagner leur vie. Jusqu'à présent, les bénévoles des Papillons ont aidé plus de 1000 femmes et leurs familles.

Les Papillons jouent désormais un rôle essentiel pour sensibiliser aux niveaux élevés de violence à l'encontre des femmes. Bien qu'elles attirent l'attention des groupes armés, elles organisent des protestations contre les abus envers les femmes dans les rues de leur ville délabrée, déterminées à faire tomber les murs de la peur et du silence.

Distinction Nansen pour les réfugiés : de nouvelles ailes pour les Papillons

Colombie : Menace sur la population indigènePlay video

Colombie : Menace sur la population indigène

La violence sévissant dans plusieurs régions de la Colombie menace l'existence des populations indigènes dans le pays. Voici le témoignage de l'un de ces groupes, les indigènes Tulé.