Le HCR condamne les attaques contre des camps de déplacés en République centrafricaine

Articles d'actualité, 12 novembre 2015

© HCR / O. Laban-Mattei
Des enfants déplacés jouent au camp de déplacés de M'poko à Bangui en République centrafricaine.

GENÈVE, 12 novembre (HCR) Le HCR a condamné la propagation de violences dans l'instable République centrafricaine ces derniers jours, y compris des attaques dans deux camps accueillant des personnes déplacées internes. Ces attaques ont causé la mort de huit personnes et d'un soldat camerounais des troupes de l'ONU pour le maintien de la paix.

Des hommes armés, qui seraient d'anciens rebelles séléka, ont attaqué un site de déplacés internes dans la ville de Bambari jeudi (12 novembre) au centre du pays, causant la mort de trois personnes, en blessant plus de 30 autres et ayant réduit en cendres quelque 40 abris, selon de premières informations. La veille, des hommes armés, qui seraient d'anciens rebelles, avaient tué deux étudiants dans la ville.

Mardi (10 novembre), des combattants rebelles sont entrés dans le camp de Batangafo. Le motif de cette attaque serait la vengeance après l'assassinat de deux jeunes musulmans plus tôt la même journée dans ce même camp. Ils ont tiré des coups de feu et incendié des huttes ainsi que des abris communautaires, déclenchant la panique et causant la mort de cinq personnes, selon des informations préliminaires.

Parmi les victimes de ces attaques, une femme âgée est décédée de brûlures dans son abri. Quelque 5500 personnes ont fui le camp en quête de refuge dans des zones plus sûres à proximité d'un camp des troupes de l'ONU pour le maintien de la paix et d'un complexe de Médecins Sans Frontières. Environ 730 huttes ont été détruites durant l'attaque ainsi qu'un centre de jeunesse.

Suite à cette flambée de violence, un gardien de la paix camerounais a été abattu lors d'une attaque contre un poste de contrôle de la Mission des Nations Unies pour la stabilisation en République centrafricaine (MINUSCA). Cette attaque a été condamnée par le Conseil de sécurité des Nations Unies, qui a appelé les autorités à ouvrir une enquête et à traduire en justice les responsables.

Vendredi dernier, une attaque contre le village d'Awatche, à environ 25 kilomètres de Bambari, a poussé quelque 900 personnes à fuir vers un camp géré par le HCR où sont hébergés 1850 réfugiés soudanais à Pladama Ouaka.

« Nous condamnons fermement ces exactions ayant coûté la vie de personnes innocentes. Nous appelons tous les acteurs à rétablir le calme ainsi qu'à respecter le caractère civil et humanitaire des camps accueillant des personnes déplacées », a déclaré Charles Mballa, Représentant adjoint du HCR en RCA. « Il est de notre responsabilité à tous de protéger les civils et de préserver la neutralité ainsi que la sécurité dans des refuges sûrs », a-t-il ajouté.

Les événements de Batangafo rappellent également que tout incident peut déclencher une spirale de violence. Malgré un calme relatif depuis janvier 2015, la capitale Bangui est sévèrement affectée par la violence depuis le 26 septembre dernier. Des affrontements armés avaient alors causé la mort d'au moins 90 personnes et en avaient contraint plus de 40 000 autres à fuir vers des zones plus sûres après le meurtre d'un chauffeur de taxi musulman.

Avant cette tout dernière vague de violence, la République centrafricaine comptait une population déplacée interne estimée à 399 000 (à la mi-octobre). Par ailleurs, près de 460 000 personnes ont fui vers des pays voisins.

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Dans plus de 50 pays du monde entier, quelque 24 millions de personnes sont déracinées et déplacées dans leur propre pays suite à un conflit ou à des violations des droits de l'homme.

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Crise humanitaire silencieuse en République centrafricaine

Une crise humanitaire silencieuse a lieu au nord de la République centrafricaine, où au moins 295 000 personnes ont été forcées de quitter leurs maisons depuis mi-2005. Environ 197 000 personnes sont déplacées internes et quelque 98 000 autres ont trouvé refuge au Tchad, au Cameroun et au Soudan. Toutes sont victimes des combats entre des groupes rebelles et les forces gouvernementales.

Nombre des déplacés internes vivent dans la brousse, non loin de leurs villages. Ils y ont construit des abris de paille et d'herbe, ils cultivent des légumes et ils crééent même des écoles de brousse pour leurs enfants. Cependant, l'accès à l'eau potable et aux soins de santé demeure un vaste problème. De nombreux enfants souffrent de diarrhées et du paludisme, mais leurs parents ont trop peur de les emmener dans des hôpitaux ou des cliniques pour les faire soigner.

Des gardiens de troupeaux au nord de la République centrafricaine sont la proie des zaraguinas - des bandits qui enlèvent des enfants contre rançon. Les villageois sont alors contraints de vendre leur bétail pour pouvoir payer les rançons.

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Conflit en République centrafricaine

Depuis décembre 2012, la République centrafricaine est prise dans un cercle vicieux de violences qui a causé la mort de 400 personnes et durant lequel 800 maisons ont été réduites en cendres. Cette violence a poussé jusqu'à 400 000 personnes à fuir leurs maisons en quête de sécurité. Beaucoup parmi les personnes déplacées vivent dans la brousse et elles ont besoin d'abri, de nourriture, d'eau, d'installations sanitaires et de soins de santé, tout spécialement durant l'actuelle saison des pluies. De plus, de nombreux enfants ont été séparés de leur famille dans le chaos de la fuite éperdue. Beaucoup des personnes affectées sont originaires de régions en dehors de Bangui, la capitale, principalement depuis la préfecture d'Ouham où se trouvent 175 000 déplacés, et notamment près de 40 000 d'entre eux à Bossangoa. Dans cette ville, quelque 37 000 déplacés campent dans des conditions désastreuses dans l'enceinte d'une église catholique et des centaines d'autres dans une école et un hôpital. Le photographe Boris Heger se trouvait dans cette région il y a quelques mois et il avait capturé ces images fortes. A ce jour, les déplacés ont toujours besoin d'aide et la situation demeure instable.

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Crise en République centrafricaine : les Chrétiens se réfugient à l'Aéroport international et dans des églises catholiques

En République centrafricaine, 800 000 personnes sont déplacées depuis les combats ayant débuté le 5 décembre entre les rebelles séléka en majorité musulmans qui s'étaient emparés du pouvoir en mars et les milices chrétiennes connues sous le nom d'anti-balaka. Les civils sont les victimes de cycles d'attaques de représailles menées par les deux parties dans un pays où les groupes religieux vivaient en harmonie avant la spirale de violence datant du coup d'Etat de 2013. Un cinquième de la population est désormais déplacée. La majorité de ceux qui fuient la violence se réfugient chez des proches, des collègues de travail, dans des églises ou des mosquées.

Des batailles de rue ont déplacé environ 400 000 personnes uniquement à Bangui, la capitale. Quelque 100 000 d'entre elles ont trouvé refuge à l'Aéroport international et bénéficient d'une relative protection de la part d'une force de l'Union africaine et des militaires français qui sont basés à l'aéroport. A la fois les civils chrétiens et musulmans craignent des attaques de représailles de la part des rebelles et des militants si d'aventure ils rentraient chez eux. D'énormes défis humanitaires sont à relever pour approvisionner les camps en abris, en eau potable, en latrines, en vivres et pour assurer des soins médicaux. Le HCR a répondu en fournissant des tentes et des articles non alimentaires aux personnes déplacées à l'aéroport et dans des églises dans la capitale.

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Lors d'une mission en République centrafricaine, le Haut Commissaire des Nations Unies pour les réfugiés António Guterres a décrit la violence et le déplacement forcé survenant dans le pays comme étant une tragédie silencieuse.
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La guerre se déroulant en République centrafricaine a reçu peu d'attention de la part des médias, en comparaison avec le conflit du Darfour, alors que ses effets sont semblables. Plus de 17 000 Centrafricains ont traversé la frontière vers le Tchad depuis janvier 2009, portant ainsi le total des réfugiés centrafricains à près de 70 000 dans ce pays.