Le chef du HCR se rend en Equateur avant la Journée mondiale du réfugié

Articles d'actualité, 19 juin 2012

© HCR/E.Leon
Le Haut Commissaire António Guterres s'entretient avec un réfugié afro-colombien près de Guayaquil.

QUITO, Equateur, 19 juin (HCR) Le Haut Commissaire des Nations Unies pour les réfugiés António Guterres est retourné en Equateur ce week-end. Il s'est engagé à continuer de travailler pour défendre les droits de la plus importante population réfugiée en Amérique du Sud.

Durant sa troisième visite en Equateur pour le HCR, António Guterres s'est entretenu avec des réfugiés colombiens vivant en milieu urbain et il a discuté avec eux des problèmes auxquels ils sont confrontés y compris ceux concernant les documents d'identité durant sa visite au port de Gayaquil et dans la capitale, Quito. Il a également participé à un circuit en bicyclette dans la ville de Carolina Park, qui était organisé dans le cadre de la Journée mondiale du réfugié (20 juin) pour montrer un soutien à l'Equateur, un pays « épris d'idéaux sociaux et qui offre à tous une place égale. »

A Guayaquil, le Haut Commissaire s'est entretenu avec des femmes réfugiées afro-colombiennes qui ont fui la violence dans les régions frontalières au sud de la Colombie. Elles ont indiqué à António Guterres que leur principale préoccupation était d'obtenir un document d'identité, ce qui pourrait changer leur vie en leur permettant d'accéder aux services basiques et d'exercer leurs droits.

« Je suis venue ici à cause de la violence dans mon pays. Je n'avais pas d'autre choix. Ici, je suis en sécurité, mais j'ai des difficultés avec les cartes de réfugié », a indiqué une femme âgée de 30 ans. Elle a indiqué que ce document n'avait pas été reconnu par le gouvernement et qu'elle n'a pas le droit de travailler. « Mes deux enfants ne peuvent pas aller à l'école et je ne peux pas ouvrir un compte bancaire. »

D'autres ont affirmé être confrontées à la discrimination en tant que femmes ou parce qu'elles sont Afro-Colombiennes. « Ma fille ne veut plus aller à l'université », a expliqué une autre femme à António Guterres, ajoutant qu'elle avait été harcelée par d'autres étudiants qui ont proféré des insultes sexistes à son égard. Environ 70% des 56 000 réfugiés enregistrés en Equateur sont des femmes ou des enfants.

António Guterres a condamné ce comportement et il a souligné : « Nous devons unir nos forces politiciens, organisations responsables des médias et de la société civile ainsi que toute la population pour nous engager fermement contre la xénophobie et le racisme. »

Le Haut Commissaire a également indiqué aux femmes colombiennes que le HCR apprenait encore à travailler dans les contextes urbains. Bien que plus de la moitié des réfugiés à travers le monde vivent désormais dans des villes grandes ou moyennes plutôt que des camps. « Cela fait seulement un an que nous avons ouvert notre bureau à Guayaquil et nous sommes conscients que de plus en plus de réfugiés viennent dans les villes », a-t-il indiqué.

António Guterres a également promis que « le HCR continuera à travailler avec le Gouvernement équatorien pour assurer la bonne mise en œuvre du cadre légal pour la protection des réfugiés ou pour combler le fossé entre ce cadre légal et la réalité. »

Lors du circuit à vélo dans Quito, António Guterres s'est également rendu à une foire de produits artisanaux, avec des dégustations de plats régionaux et des concerts, où des réfugiés colombiens et des Equatoriens présentent leur travail. « Nous sommes venus ici pour travailler et donner une vie meilleure à notre famille », a indiqué un vendeur. « Mes enfants n'étaient pas en sécurité en Colombie mais ici, en Equateur, nous sommes en lieu sûr. »

Le Haut Commissaire António Guterres, en se félicitant de cet événement multi-ethnique et multi-culturel, a souligné la nécessité de tolérance et les avantages de la diversité. « Il est important que la tolérance l'emporte, pour que les populations apprennent à vivre ensemble et comprennent que la diversité est une richesse », a-t-il déclaré.

Avant de terminer sa visite, le chef du HCR s'est rendu dans un centre d'hébergement pour des femmes réfugiées qui ont été victimes de violence sexuelle et sexiste (SGBV). Il a indiqué que le HCR accorde une priorité sur la lutte contre les SGBV.

« Pour assurer la protection des femmes, il est important de travailler avec les institutions gouvernementales et celles de la société civile, ainsi que sur l'autonomisation des femmes réfugiées », a indiqué António Guterres. Le Haut Commissaire a quitté l'Equateur lundi pour le Brésil, où il participera à la Conférence des Nations Unies pour le développement durable, ou Rio+20.

Par Francesca Fontanini et Andrea Durango à Quito, Equateur

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Le Haut Commissaire

M. António Guterres a rejoint, le 15 juin 2005, le Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés, dont il est le 10ème Haut Commissaire.

Colombie : Vivre dans les «barrios»

Après plus de quarante ans de guerre civile, la Colombie recense l'une des plus grandes populations de personnes déplacées au monde. Plus de deux millions de personnes ont été contraintes de fuir leurs maisons ; beaucoup d'entre elles ont quitté des régions rurales éloignées pour aller chercher une sécurité relative dans les villes.

Les familles de personnes déplacées échouent la plupart du temps dans des taudis à la périphérie des grandes villes, où elles vivent dans un grand dénuement. Juste à la sortie de Bogota, des dizaines de milliers de personnes déplacées vivent dans les bidonvilles de Los Altos de Cazuca et de Los Altos de Florida. Les déplacé internes n'ont pratiquement pas accès aux services de santé, d'éducation ou de logement décent. La sécurité est également un problème, des gangs et des groupes armés contrôlant les bidonvilles et prenant souvent pour cible les jeunes.

L'UNHCR travaille en collaboration avec les autorités dans une dizaine de communes à travers la Colombie afin de s'assurer que les droits des personnes déplacées soient respectés, y compris leur accès aux services de base : la santé, l'éducation et la sécurité.

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Les populations indigènes en Colombie

Forcés de fuir la violence sévissant sur leurs territoires, les peuples indigènes en Colombie luttent pour éviter une rupture de leurs liens communautaires et culturels. On compte environ un million de personnes indigènes en Colombie. Elles appartiennent à 80 groupes différents et composent l'un des héritages autochtones les plus riches et les plus variés au monde. Mais le conflit armé interne frappe particulièrement sévèrement ces populations indigènes.

Comme de nombreux Colombiens, les peuples indigènes n'ont souvent pas d'autre choix que celui de fuir leurs terres pour échapper à la violence. Le déplacement forcé est tout spécialement tragique pour eux car ils sont attachés à leurs terres ancestrales par des liens très forts. Souvent leur survie économique, sociale et culturelle dépend de la préservation de ces liens. Selon l'Association nationale indigène colombienne (ONIC), quelque 18 groupes ethniques minoritaires se trouvent en danger réel d'extinction. L'UNHCR travaille avec eux pour les aider dans leur lutte à rester sur leurs terres ou pour reconstruire leur vie quand ils ont été forcés à fuir.

L'UNHCR aide aussi des réfugiés indigènes accueillis dans des pays voisins comme le Panama, l'Equateur, le Vénézuela et le Brésil. L'UNHCR développe une stratégie régionale pour mieux répondre aux besoins spécifiques des populations indigènes durant l'exil.

Les populations indigènes en Colombie

Réfugiés invisibles au Panama

La guerre civile en Colombie a forcé des millions de personnes à fuir de chez elles, dont des centaines de milliers qui ont cherché refuge dans d'autres pays de la région.

Au Panama, le long de la frontière avec la Colombie, la région de Darien est recouverte d'une épaisse jungle inhospitalière et accessible uniquement par bateau. Néanmoins, de nombreux Colombiens sont venus jusque-là pour trouver refuge, après avoir fui les groupes armés irréguliers qui contrôlent de vastes territoires de jungle de l'autre côté de la frontière.

De nombreuses familles réfugiées au Darien font partie de minorités éthniques de Colombie - indigènes ou afro-colombiennes - qui ont été particulièrement affectées par le conflit et déplacées en grand nombre. Ces dernières années, un nombre croissant de réfugiés colombiens ont également rejoint la capitale, Panama City.

Environ 12 500 Colombiens relevant du mandat de l'UNHCR se trouvent au Panama, mais beaucoup préfèrent ne pas se faire connaître des autorités et rester cachés. Venir en aide à cette population « invisible » est l'un des plus grands défis que rencontre l'UNHCR non seulement au Panama, mais aussi en Equateur et au Vénézuela.

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Le chef du HCR António Guterres se rend en Equateur avant la Journée mondiale du réfugié et rend hommage à ce pays pour l'accueil qu'il réserve aux réfugiés.