Le HCR intensifie les rapatriements du Libéria vers la Côte d'Ivoire

Articles d'actualité, 9 décembre 2011

© HCR/S.Momodu
Un bus ramenant des réfugiés ivoiriens du Libéria vers leur région d'origine.

TOE TOWN, Libéria, 9 décembre (HCR) L'agence des Nations Unies pour les réfugiés intensifie ses opérations de rapatriement librement consenti des réfugiés de Côte d'Ivoire vivant au Libéria. Jeudi, le HCR a rapatrié un groupe de 546 réfugiés ivoiriens vivant jusqu'alors dans les comtés de Nimba et Grand Gedeh.

Ce convoi transportait davantage de rapatriés que le total des trois précédents convois de cette opération de rapatriement lancée en octobre. Les réfugiés avaient fui les violences ayant éclaté à la suite des élections présidentielles contestées de novembre 2010. Le HCR prévoit des convois de retour tous les mardis et jeudis car de plus en plus de réfugiés s'inscrivent pour bénéficier d'une aide au retour.

Le HCR et ses partenaires ont utilisé des camions, des bus, des voitures et des ambulances pour ramener les rapatriés en Côte d'Ivoire via le centre de transit de Toe Town situé du côté libérien de la frontière entre les deux pays. C'est là qu'on leur a donné du pain, des sardines, des biscuits à haute teneur en protéines et de l'eau. Ils ont aussi reçu des couvertures, des nattes et des jerrycans.

« La dynamique du retour est lancée et nous allons continuer à les aider à rentrer », a déclaré plus tard Fatima Mohammed, chargée de protection du HCR, alors que le convoi partait pour la Côte d'Ivoire, les réfugiés agitant la main en signe d'adieu.

Les principales zones de retour des réfugiés étaient les villes de Touleupleu et Danane dans l'Ouest de la Côte d'Ivoire. Les réfugiés des précédents convois étaient principalement rentrés vers Bloléquin, Touleupleu, Doukoué et Guiglo, d'autres villes de l'Ouest ayant connu des combats intenses à l'apogée de la crise ivoirienne.

Certains déclarent qu'ils rentrent parce que la guerre est terminée et que la paix règne désormais dans leurs régions d'origine. D'autres disent qu'ils doivent rentrer pour étudier, cultiver leurs terres, trouver du travail ou rejoindre les membres de leur famille dont ils ont été séparés pendant les violences.

« Je suis lycéenne. Je rentre chez moi parce que je veux retourner à l'école », a affirmé Daplé, une jeune femme de 20 ans mère de deux enfants. Kui-Zoto a déclaré qu'il voulait rentrer pour reprendre sa carrière peu commune. « J'étais comique à la station de radio de Touleupleu. Je rentre pour poursuivre mon travail. »

Les réfugiés ivoiriens au Togo commencent aussi à rentrer. Le 1er décembre, le HCR a organisé un premier convoi de 47 réfugiés parmi les plus de 600 enregistrés pour le rapatriement.

Un peu plus d'un an après les élections présidentielles ayant déclenché les six mois de violences, quelque 96 000 réfugiés ivoiriens sont rentrés du Libéria. D'autres souhaiteraient rentrer mais attendent de voir ce qui va se passer après les élections législatives prévues ce dimanche en Côte d'Ivoire.

Le HCR se réjouit de cette dynamique de rapatriement, car elle indique une amélioration de la sécurité en Côte d'Ivoire. En août, les gouvernements du Libéria, de Côte d'Ivoire et le HCR ont signé un accord pour aider les réfugiés souhaitant être rapatriés. Le HCR a signé des accords similaires avec le Ghana, la Guinée et le Togo.

Il y a encore quelque 170 000 réfugiés ivoiriens en Afrique de l'Ouest. La majorité d'entre eux se trouvent au Libéria (138 164), au Ghana (15 948), au Togo (5 110) et en Guinée (2 480).

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Côte d'Ivoire : Fuir en quête d'un refuge

Le HCR a exprimé son inquiétude croissante pour les civils pris au piège dans le quartier d'Abobo à Abidjan, la capitale économique de la Côte d'Ivoire, après plusieurs jours de combats violents opposant l'ex-rébellion ivoirienne des Forces nouvelles (FN), alliée à Alassane Ouattara, et les forces du président sortant Laurent Gbagbo. Les perspectives restent sombres. Le quartier d'Abobo comptait 1,5 million d'habitants et beaucoup d'entre eux ont fui. Mais des groupes armés auraient empêché d'autres habitants de quitter le quartier. Le HCR est particulièrement préoccupé pour les personnes vulnérables, comme les malades et les personnes âgées, qui ne peuvent pas partir.

Au total, près de 70 000 réfugiés ivoiriens ont déjà fui vers l'est du Libéria depuis l'élection présidentielle de fin novembre.

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Des réfugiés transférés dans un nouveau camp au Libéria

Le HCR a commencé à transférer des réfugiés ivoiriens vers un nouveau camp dans la ville de Bahn, au nord-est du Libéria. Ces prochaines semaines, le HCR espère transférer jusqu'à 15 000 réfugiés dans ce site, construit sur un terrain gagné sur la jungle. Ils font partie des quelque 40 000 civils qui ont fui la Côte d'Ivoire pour échapper aux tensions politiques croissantes dans leur pays depuis l'élection présidentielle de fin novembre.

Le nombre final de réfugiés qui seront emmenés à Bahn dépendra du nombre de personnes souhaitant être réinstallées depuis des villages proches de la frontière entre la Côte d'Ivoire et le Libéria. Initialement, la plupart des réfugiés ont été accueillis par les communautés hôtes et ils ont vécu au côté des habitants. Le mauvais état des routes a compliqué l'acheminement des biens de secours par les institutions humanitaires. Les stocks de vivres, de médicaments et d'eau ont baissé, rendant les conditions de vie difficiles aussi bien pour la population locale que pour les réfugiés.

Au camp de Bahn, les réfugiés auront accès aux services de base comme les soins de santé, l'eau potable et l'enseignement primaire.

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Nouveaux afflux de réfugiés ivoiriens au Libéria

Fin mars, plus de 100 000 réfugiés ivoiriens avaient franchi la frontière vers l'est du Libéria depuis que les tensions politiques latentes liées aux élections présidentielles controversées en Côte d'Ivoire voisine ont tourné à la violence en février. La majorité d'entre eux sont allés vers le département de Nimba au Libéria mais, signe que les combats se sont déplacés, quelque 6 000 Ivoiriens ont récemment traversé la frontière vers le département de Grand Gedeh. La plupart des nouveaux arrivants se sont installés dans des villages reculés - certains inaccessibles en voiture. L'agence des Nations Unies pour les réfugiés a envoyé une mission pour évaluer les besoins des réfugiés dans la région.

La photographe Glenna Gordon a photographié les nouveaux arrivants près de Zwedru dans le sud-est du Libéria.

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Alphonse Gongleba a fui vers le Libéria avec sa famille il y a quelques mois. Il apprécie l'aide qu'il reçoit dans ce pays, voisin de sa Côte d'Ivoire natale.
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Le HCR aménage un camp dans le nord-est du Libéria pour héberger des milliers de réfugiés ivoiriens. La communauté locale participe aux travaux.
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Le HCR a ouvert un nouveau camp dont la capacité d'accueil est de plus de 15 000 réfugiés ivoiriens à Bahn dans l'est du Libéria. Un premier groupe de réfugiés arrive.