Des peintres iraquiens exposent en Syrie

Articles d'actualité, 25 mars 2009

© HCR/G.Brust
Wadhah Mahdi près de l'une des oeuvres colorées.

DAMAS, Syrie, 25 mars (HCR) L'agence des Nations Unies pour les réfugiés a inauguré une exposition présentant des œuvres d'art très diverses réalisées par 22 Iraquiens, leur donnant ainsi une rare chance de faire connaître largement leur travail à un public averti.

Plus de 250 personnes étaient présentes lors de l'inauguration de l'exposition « Transitions » mardi soir au centre culturel iraquien, y compris des diplomates, des représentants du Gouvernement syrien, des réfugiés et des travailleurs humanitaires. Plusieurs peintures ont été vendues, apportant un revenu dont le besoin se fait tant ressentir à certains des artistes, dont la plupart sont des réfugiés.

Philippe Leclerc, le délégué du HCR par intérim en Syrie, lors de l'inauguration, a indiqué que l'art « reflète les talents et les ressources de la population iraquienne » ainsi que « le regard important des artistes sur la situation des réfugiés et de l'Iraq. »

La plupart des artistes dont le travail a été présenté habitent à Damas, et ils ne peuvent pas rentrer chez eux en Iraq pour des raisons de sécurité. D'autres ont effectué de brèves visites en Iraq ces derniers mois, mais ils n'ont pas décidé de rentrer définitivement. L'un des artistes n'a jamais quitté l'Iraq, mais il n'a pu exposer son art depuis plusieurs années à cause de la situation à Bagdad.

© HCR/G.Brust
Wadhah Mahdi près de l'une des oeuvres colorées.

Les « artistes de Babylone », comme ce groupe de peintres s'est lui-même appelé y compris quatre femmes reflètent le vécu et les moyens d'existence des réfugiés iraquiens en Syrie et au-delà. Certains travaux sont fondés sur la calligraphie arabe traditionnelle. D'autres sont purement abstraits : depuis des traits épais de couleurs rouge, jaune et verte se rejoignant au centre des peintures de Waddah Mahdi jusqu'aux nuages de couleurs caractérisant le travail de Majid Hashim.

« Je trouve l'inspiration dans l'histoire de l'art de mon pays », a expliqué Majid Hashim, qui est un professeur d'art. Il a ajouté qu'il « y a une longue histoire d'arts visuels depuis la culture ancienne iraquienne, depuis l'héritage de Babylone. » Originaire de cette ville antique, il a fui vers la Syrie avec sa femme et ses deux enfants en 2006, après qu'ils aient reçu des menaces de la part de milices.

Le travail très abstrait d'Omar Odeh, « Love story » reflète son optimisme au sujet de la situation en Iraq. Avec sa famille, il a fui vers Damas il y a trois ans pour échapper à une vague de sectarisme qui balayait l'Iraq. Il est rentré récemment à Bagdad pour rendre visite à sa famille et à ses amis et il a décrit la situation sécuritaire comme s'étant « beaucoup améliorée ».

A la différence de ses collègues artistes, Waleed Hassan a subi des persécutions pour son travail par un groupe qui lui reprochait sa représentation de formes humaines dans ses œuvres. En exil depuis sept mois avec sa femme et deux de ses quatre enfants, Waleed Hassan utilise à la fois les couleurs et les paysages pour se remémorer une Iraq plus pacifique.

Il montre une peinture aux couleurs jaune et marron, rouge et bleue et il explique que « c'est son souvenir de marécages situés dans le sud de l'Iraq, où des personnes vivent sur l'eau dans de petits bateaux ou de petites maisons. » Sur une autre de ses peintures, on peut voir un paysage du sud de Bagdad où, avec sa famille, il a recherché un abri au début de la guerre du golfe en 2003.

Une troisième peinture montre le quartier central historique de Bagdad. Deux silhouettes traversent le marché, mais leur forme est allongée, ce qui donne l'impression qu'elles oscillent dans le vent. « La vieille ville de Bagdad n'est plus ce qu'elle était », a expliqué Waleed Hassan. « Mais avec toutes ces peintures, nous essayons d'entretenir les souvenirs. »

© HCR/G.Brust
Wadhah Mahdi près de l'une des oeuvres colorées.

L'exposition de Damas, qui se tiendra jusqu'au 16 avril, fait partie d'une initiative lancée il y a deux ans par le HCR et le Service d'aide humanitaire de la Commission européenne (ECHO) pour donner aux réfugiés en Syrie l'opportunité de raconter leur vécu.

Le programme « Express Yourself » a financé plusieurs expositions d'art et a ouvert un site Internet pour les artistes iraquiens. Un CD de musique iraquienne est en cours de préparation et plusieurs films tournés par des réalisateurs iraquiens ont été présentés à des festivals de films en Syrie, au Royaume-Uni et aux Etats-Unis.

Par Frederick Deknatel à Damas, Syrie

• FAITES UN DON •

 

• COMMENT NOUS AIDER • • RESTEZ INFORMÉS •

Crise en République arabe syrienne : Appel urgent

Vous pouvez sauver la vie de milliers de réfugiés.

Donnez pour cette crise

La rentrée scolaire des enfants iraquiens en Syrie

L'UNHCR a pour objectif d'aider 25 000 enfants réfugiés à retourner à l'école en Syrie, en soutenant financièrement leurs familles et en leur fournissant des uniformes et du matériel scolaire. Environ 1,4 million d'Iraquiens sont réfugiés en Syrie ; la plupart ont fui l'extrême violence sectaire déclenchée par le bombardement de la Mosquée d'Or de Samarra en 2006.

Pour de nombreux parents réfugiés iraquiens, l'éducation est une priorité d'une importance équivalente à celle de la sécurité. En Iraq, à cause de la violence et des déplacements forcés, les enfants iraquiens n'allaient pas régulièrement à l'école et nombre d'enfants réfugiés ont manqué une bonne partie de leur scolarité. Bien que l'éducation soit gratuite en Syrie, des frais pour l'achat de fournitures, d'uniformes et les frais de transport ne permettent pas d'accéder à l'éducation. Par ailleurs, de nombreux enfants réfugiés sont contraints de travailler plutôt que de fréquenter l'école, pour subvenir aux besoins de leur famille.

Afin d'encourager les familles iraquiennes défavorisées à inscrire leurs enfants à l'école, l'UNHCR prévoit d'aider financièrement au moins 25 000 enfants en âge d'être scolarisés et de fournir des uniformes, des livres et des fournitures scolaires aux réfugiés iraquiens enregistrés auprès de l'agence. L'UNHCR va également informer les réfugiés sur leur droit d'envoyer leurs enfants à l'école, et soutiendra les programmes d'ONG en faveur des enfants qui travaillent.

La rentrée scolaire des enfants iraquiens en Syrie

Les Libanais de retour reçoivent de l'aide

Les équipes de l'UNHCR ont commencé dès la deuxième quinzaine d'août 2006 à distribuer de l'aide humanitaire dans les villages meurtris du sud du Liban. Des tentes, des bâches en plastique et des couvertures sont distribuées aux personnes les plus vulnérables. Le matériel de l'UNHCR provient des entrepôts de Beyrouth, Saïda et Tyr, et continue d'arriver au Liban par voie aérienne, maritime et par camion.

Bien que 90 pour cent des personnes déplacées soient rentrées chez elles dans les premiers jours qui ont suivi le cessez-le-feu du 14 août, de nombreux Libanais n'ont pas pu regagner leur foyer et sont hébergés chez des proches ou dans des abris publics, tandis que quelques milliers sont restés en Syrie.

Depuis le début de la crise à la mi-juillet, l'UNHCR a acheminé 1 553 tonnes de matériel de secours en Syrie et au Liban pour venir en aide aux victimes du conflit. Cela représente environ 15 000 tentes, 154 510 couvertures, 53 633 matelas et 13 474 kits de cuisine. L'agence pour les réfugiés a également importé 5 camions et 15 autres sont en route.

Les Libanais de retour reçoivent de l'aide

Réfugiés non-iraquiens en Jordanie : La vie dans un camp isolé du désert, sans aucune solution en vue

Suite à la chute du régime de Saddam Hussein en 2003, des groupes de réfugiés vivant en Iraq depuis de nombreuses années ont tenté de fuir le désordre et l'anarchie. Des centaines de personnes ont fui vers la frontière jordanienne, des Palestiniens depuis Bagdad et des Kurdes iraniens depuis le camp d'Al Tash dans le centre de l'Iraq.

A l'exception de quelques Palestiniens ayant pu rejoindre des proches en Jordanie, les réfugiés se sont vus refuser l'entrée et la libre circulation dans ce pays. Des milliers d'entre eux se sont alors retrouvés bloqués dans le no man's land entre l'Iraq et la Jordanie, ou dans le camp de Ruweished, situé dans le désert à 60 kilomètres à l'intérieur du pays.

Depuis 2003, des Palestiniens, des Kurdes iraniens, des Iraniens, des Soudanais et des Somaliens vivent dans ce désert jordanien. Ils subissent des conditions climatiques extrêmes : la chaleur torride en été et le froid glacial en hiver. L'UNHCR et ses partenaires ont distribué des tentes et des biens de secours. L'agence pour les réfugiés a tenté de trouver des solutions - en participant à la réinstallation de plus de 1 000 personnes dans des pays tiers. Début 2007, 119 personnes - pour la plupart des Palestiniens - étaient encore présentes au camp de Ruweished, sans aucune solution immédiate en vue.

Réfugiés non-iraquiens en Jordanie : La vie dans un camp isolé du désert, sans aucune solution en vue

Philippines : survivre au typhon Haiyan, un an après la devastationPlay video

Philippines : survivre au typhon Haiyan, un an après la devastation

Le 8 novembre 2013, le typhon Haiyan a balayé le centre des Philippines, dévastant tout sur son passage et tuant des milliers de personnes. Un an après, la reconstruction dure toujours. Sur l'île de Leyte, Bartolome témoigne de la vie de sa famille, pendant plusieurs semaines dans un bateau échoué après la destruction de leur maison.
Iraq: Un généreux donateurPlay video

Iraq: Un généreux donateur

L'afflux de réfugiés est important à Dohouk où Fahrad a construit un camp, avec des tentes, de l'électricité, de l'eau ... un lieu de refuge. Sa compassion est sincère ... Dans son enfance, il avait également dû fuir sa maison.
Myanmar: Créer des liensPlay video

Myanmar: Créer des liens

Les ateliers de formation à la couture pour les déplacées kachin au Myanmar sont un succès. Ils leur permettent d'acquérir une compétence professionnelle, de construire une camaraderie entre bénéficiaires en créant des liens et des réseaux de soutien et, enfin, de renforcer leur confiance.