Des réfugiés évacués du désert iraquien vers la sécurité en Roumanie

Articles d'actualité, 29 janvier 2009

© HCR/M.Sidky
Des réfugiés dans l'avion les transportant vers Timisoara en Roumanie.

TIMISOARA, Roumanie, 29 janvier (UNHCR) Le froid est saisissant à Timisoara, dans l'ouest de la Roumanie, mais c'est un détail pour ce groupe de visiteurs joyeux qui, durant quatre ans, avait subi des tempêtes de sable, des températures excessives, de dangereux insectes rampants et un extrême désœuvrement.

« L'hiver ou le froid ne me dérangent pas. Nous sommes hébergés dans des bâtiments adéquats et les chambres sont chauffées », a expliqué Hamid*, âgé de 17 ans, l'un des 138 réfugiés soudanais transférés dans le Centre spécial de transit et d'évacuation [CTE] à Timisoara mardi, après un long voyage depuis leur camp de tentes situé en Iraq à la frontière avec la Jordanie.

C'est le deuxième groupe qui est hébergé temporairement dans ce lieu pionnier qu'est le CTE, une structure établie conjointement par le Gouvernement roumain, le HCR et l'Organisation internationale pour les Migrations (OIM) pour héberger les personnes qui ont un besoin urgent de protection internationale jusqu'à ce que leurs dossiers pour une réinstallation soient examinés.

Un premier groupe de 97 réfugiés soudanais vivant auparavant dans le camp K-70 en Iraq est arrivé ici le 17 décembre dernier. Les Etats-Unis ont donné leur accord pour accepter tout ce groupe de Soudanais.

Les Soudanais, dont la plupart sont originaires de la région du Darfour en proie à des troubles, ont fait part de leur bonheur d'avoir quitté le camp de fortune, qui va être fermé. « Nous ne pouvions pas quitter le camp. Dès que des miliciens iraquiens voyaient notre peau noire, ils nous attaquaient », a expliqué Hamid. « C'était horrible. »

Des travailleurs sociaux au CTE ont indiqué au HCR que nombre des nouveaux arrivants étaient encore traumatisés par ce qu'ils avaient subi au camp K-70, qui est situé dans le désert d'Al Anbar à environ 75 kilomètres à l'est de la frontière entre l'Iraq et la Jordanie. La vie sur place comportait de nombreux dangers comme les serpents, les scorpions, les tempêtes de sable et les journées brûlantes suivies de nuits glacées.

Le séjour temporaire au CTE leur apportera une bouffée d'oxygène, avant qu'ils ne continuent vers leurs destinations de réinstallation, qui seront bien différentes de leur pays d'origine. Ils ne peuvent pas rentrer au Soudan à cause de la situation politique et sécuritaire instable au Darfour, où quelque 2,5 millions de personnes sont des déplacés internes.

Dans l'ensemble, les membres les plus jeunes de ce groupe s'adaptent mieux à ce nouvel environnement que leurs aînés. « C'est bien ici, je suis heureux », a expliqué Zaman*, âgé de 11 ans, qui a rapidement établi où se trouvait la salle de classe dans le centre. « Ici nous pouvons apprendre et étudier. »

Khalid*, son frère plus âgé, attend avec impatience de commencer sa nouvelle vie dans leur pays de réinstallation. « Aux Etats-Unis, je veux étudier à l'université », a expliqué ce jeune homme âgé de 17 ans, qui n'a pas encore décidé de son orientation. « Demandez-moi cela l'année prochaine », a-t-il dit avec un grand sourire. D'autres enfants, habillés de vêtements d'hiver, exploraient joyeusement la cour du CTE.

Les réfugiés soudanais transférés vers Timisoara ont quitté le Darfour il y a de nombreuses années et ils sont arrivés en Iraq lors du régime du Président Saddam Hussein. Toutefois, après que la force de coalition menée par les Etats-Unis ait renversé le leader iraquien en 2003, les Soudanais ont été pris pour cible et ils ont subi des abus, du chantage, des évictions et des attaques de la part des miliciens. Au total, 17 Soudanais ont été tués entre décembre 2004 et février 2005 en Iraq.

Parce qu'ils étaient pris pour cible, les réfugiés ont essayé de fuir l'Iraq mais leurs tentatives ont été vaines. Ils sont restés bloqués au camp K-70 près de la ville d'Al Rutbah, où ils ont vécu dans des conditions précaires et où ils ont continué à subir le harcèlement des miliciens. Le HCR a fourni une aide humanitaire aux membres de ce groupe, tout en essayant de leur trouver une solution durable.

Le CTE à Timisoara est le premier centre de ce type en Europe. Il dispose d'une capacité d'hébergement de près de 200 personnes et fournit un havre de sécurité temporaire jusqu'à six mois pour des personnes individuelles ou des groupes qui ont besoin d'être évacués immédiatement depuis des situations où leur vie est menacée, avant une réinstallation. Machiel Salomons, délégué du HCR en Roumanie, a résumé brièvement : « L'objectif de ce centre, c'est de sauver des vies. »

* Les noms ont été changés pour des raisons de protection

Par Melita H. Sunjic à Timisoara, Roumanie

• FAITES UN DON •

 

• COMMENT NOUS AIDER • • RESTEZ INFORMÉS •

Les Soudanais rentrent dans le Sud pour le référendum

A la veille du référendum portant sur l'autodétermination du Sud-Soudan le 9 janvier 2011, des dizaines de milliers de personnes qui vivaient dans le nord du Soudan ont plié bagage pour rentrer dans leurs villages d'origine au sud du pays. Le HCR a établi des points d'escale le long des axes de retour vers le Sud-Soudan, afin de distribuer des vivres aux voyageurs et de leur fournir un lieu sûr pour qu'ils se reposent durant ce pénible voyage. Plusieurs cas d'attaques et de viols perpétrés contre des voyageurs ont justifié l'ouverture de ces centres où les femmes, les enfants et les personnes handicapées peuvent passer la nuit. Le HCR a mobilisé des ressources pour répondre aux besoins de 50 000 personnes, dans l'éventualité d'un déplacement massif suite aux résultats du vote.

Les Soudanais rentrent dans le Sud pour le référendum

Tchad : l'éducation en exil

L'UNHCR s'associe avec le Ministère de l'éducation et des partenaires ONG pour améliorer l'éducation des réfugiés soudanais au Tchad. La violence continue dans la région ouest du Darfour, au Soudan, a déraciné deux millions de Soudanais dans leur propre pays et a fait fuir quelque 230 000 personnes de l'autre côté de la frontière dans l'est du Tchad. Les réfugiés sont hébergés dans 12 camps au Tchad. Bien que le taux d'inscription à l'école dans les camps au Tchad soit élevé, l'assiduité est variable. Le manque d'instituteurs qualifiés et de fournitures scolaires perturbe le déroulement des classes. Par ailleurs, de nombreux enfants sont accaparés par les tâches domestiques, tandis que d'autres arrêtent l'école pour travailler dans des familles tchadiennes. La fréquentation des filles est moins régulière, surtout après leur mariage qui a lieu généralement lorsqu'elles ont 12 ou 13 ans. Pour les garçons et adolescents, fréquenter l'école diminue le risque d'être recruté par différents groupes armés opérant dans la région.

L'UNHCR et ses partenaires continuent de former et de rémunérer les instituteurs au sein des 12 camps de réfugiés, assurant ainsi une éducation de qualité aux enfants réfugiés. Les ONG partenaires entretiennent les écoles et fournissent les uniformes aux écoliers. L'UNICEF distribue des livres, des cahiers et des fournitures. En août 2007, l'UNHCR, l'UNICEF et le Ministère de l'éducation tchadien ont travaillé conjointement pour améliorer l'éducation des Soudanais déracinés par le conflit au Darfour.

Tchad : l'éducation en exil

Soudan du Sud : La fuite de SannaPlay video

Soudan du Sud : La fuite de Sanna

L'année dernière, des raids aériens et des attaques terrestres sur des villages de l'Etat du Nil bleu au Soudan ont forcé des civils à fuir vers le Soudan du Sud. Sanna témoigne sur son voyage vers l'exil.
Soudan du Sud : L'histoire d'Oumi Play video

Soudan du Sud : L'histoire d'Oumi

Oumi a fui le Soudan avec son mari et ses enfants il y a trois mois lors d'un voyage qui a été tragique.
Ethiopie : Arrivée à AssosaPlay video

Ethiopie : Arrivée à Assosa

Zenab vivait dans le village de son mari dans l'Etat du Nil Bleu au Soudan, avant qu'il n'ait été attaqué. Elle a perdu trois frères et a ensuite traversé une épreuve difficile lors du voyage vers l'Ethiopie avec ses enfants.