Le chef du HCR rend hommage à l'Egypte et demande l'accès humanitaire en Libye

Articles d'actualité, 1 avril 2011

© HCR/P.Moore
Un membre du personnel du HCR durant une interview avec une famille à la frontière entre l'Egypte et la Libye.

LE CAIRE, Egypte, 1er avril (HCR) Le Haut Commissaire des Nations Unies pour les réfugiés António Guterres a remercié l'Egypte pour l'aide fournie à des dizaines de milliers de personnes fuyant la Libye. Il a appelé la communauté internationale à reconnaître la générosité de ce pays dans un élan de solidarité et de soutien. Il a également exprimé sa préoccupation sur la situation à l'intérieur de la Libye et il a demandé à pouvoir accéder aux personnes dans le besoin.

« A l'heure où l'Egypte est aux prises avec un processus de transformation complexe, ses portes sont restées ouvertes à ses voisins dans le besoin », a indiqué António Guterres, avant la fin de sa mission au Caire jeudi soir. Il se rend ensuite au Kenya, dans un camp de réfugiés somaliens.

Depuis l'éruption de la crise politique en Libye à la mi-février, plus de 160 000 personnes avaient traversé la frontière vers l'Egypte depuis la Libye, y compris quelque 83 000 Egyptiens et 32 000 Libyens. Le personnel du HCR au point de passage frontière de Salloum a fait état d'un ralentissement des arrivées depuis la Libye.

António Guterres a qualifié la réponse du pays à la crise libyenne de « nouveau commencement en matière de protection des réfugiés en Egypte. » Lors de réunions avec le Premier Ministre égyptien Essam Sharaf et d'autres hauts responsables gouvernementaux, le Haut Commissaire a rendu hommage à l'Egypte pour avoir gardé ses frontières ouvertes aux personnes qui fuient la Libye.

Il a également remercié l'Egypte d'avoir permis au HCR et à ses partenaires d'établir des installations d'abri temporaire dans la zone frontalière pour les personnes qui attendent d'être rapatriées. « Il est important d'assurer des conditions de vie humaines aux personnes traumatisées qui ont fui la Libye jusqu'à ce qu'elles soient évacuées ou qu'une solution puisse leur être trouvée », a-t-il expliqué.

En faisant état de ses préoccupations sur la situation humanitaire à l'intérieur de la Libye, où d'importantes populations ont été déplacées par les combats, António Guterres a indiqué qu'il était « essentiel qu'un accès humanitaire soit fourni à toutes les personnes dans le besoin à travers la Libye. »

Il a expliqué avoir été particulièrement frappé par les témoignages recueillis au Caire de la part de familles suppliant d'être évacuées depuis Misrata, la ville portuaire assiégée, que le gouvernement tente d'arracher aux forces anti-gouvernementales. « C'est une situation où l'accès humanitaire nécessaire à la survie devrait être garanti », a indiqué António Guterres.

Le Haut Commissaire a indiqué espérer que les organisations des Nations Unies, y compris le HCR, pourrraient fournir une aide directe aux populations à l'est de la Libye dans les prochains jours. La ville de Misrata est située dans l'ouest du pays.

Durant ses réunions officielles, António Guterres a également reçu l'assurance selon laquelle le HCR pourrait renforcer son programme d'assistance aux réfugiés. Avec de nouvelles arrivées en Egypte depuis la Libye, il s'est engagé à accroître le nombre de places de réinstallation pour les réfugiés remplissant les conditions pour cette solution durable. On compte actuellement 40 000 réfugiés et demandeurs d'asile en Egypte, la plupart vivant au Caire.

Durant sa visite de deux jours, António Guterres a également rencontré Amr Moussa, le Secrétaire général de la Ligue arabe, de nationalité égyptienne, et il a accepté de prendre des mesures concrètes visant à renforcer les relations entre les deux organisations. Il avait espéré se rendre à la frontière entre l'Egypte et la Libye, mais ce voyage a été annulé du fait des tempêtes de sable.

Par Melissa Fleming au Caire, Egypte

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Réinstallation pour les réfugiés du camp tunisien de Choucha

De février à octobre 2011, plus d'un million de personnes ayant fui le conflit libyen sont arrivées en Tunisie. Il s'agissait en général de travailleurs migrants ayant regagné leur pays d'origine par leurs propres moyens ou ayant été rapatriés. Parmi les arrivants se trouvaient néanmoins des réfugiés ou des demandeurs d'asile ne pouvant ni retourner chez eux ni vivre librement en Tunisie.

Le HCR fait son possible pour trouver des solutions pour les demandeurs d'asile et les réfugiés qui, pour la plupart, ont abouti au camp de transit de Choucha, près de la frontière libyenne. La réinstallation est la formule la plus appropriée pour ceux qui ont été enregistrés à Choucha en tant que réfugiés avant la date butoir du 1er décembre 2011.

À la fin avril, 14 pays avaient accepté d'accueillir 2349 réfugiés pour une réinstallation, dont 1331 ont d'ores et déjà quitté la Tunisie, les autres devant le faire dans le courant de l'année. Pour une majorité d'entre eux, les pays d'accueil seront l'Australie, la Norvège ou les États-Unis d'Amérique. Cependant il reste au camp de Choucha plus de 2600 réfugiés et près de 140 demandeurs d'asile. Le HCR continue de solliciter les pays pour une réinstallation des réfugiés.

Réinstallation pour les réfugiés du camp tunisien de Choucha

À la frontière : bloqués à Saloum

Suite à l'éclatement de violence en Libye au mois de février 2011, des dizaines de milliers de personnes ont afflué en Égypte, au poste frontalier de Saloum. Si la plupart d'entre eux étaient égyptiens, près de 40 000 ressortissants de pays tiers se sont également présentés à la frontière où ils ont dû attendre leur rapatriement. Aujourd'hui, alors que cela fait déjà plusieurs mois que l'actualité sur cette région ne fait plus la une, plus de 2 000 personnes y vivent toujours. Composé principalement de jeunes Soudanais célibataires, ce groupe compte également des femmes, des enfants, des malades et des personnes âgées, qui attendent qu'une solution leur soit trouvée. Même si la vaste majorité d'entre eux seront sans doute réinstallés dans des pays tiers, cela ne sera ni le cas de ceux arrivés après octobre ni de ceux qui se sont vu refuser le statut de réfugié. Du côté égyptien de la frontière, les conditions de vie sont difficiles. Un terrain a été choisi pour accueillir un nouveau camp. Travaillant en étroite collaboration avec les autorités frontalières, le HCR joue un rôle vital en apportant protection et assistance aux réfugiés.

À la frontière : bloqués à Saloum

La Libye aux prises avec les déplacements

Après les bouleversements de 2011 en Libye, le nouveau gouvernement se heurte à de sérieux obstacles pour faire avancer le pays après quarante ans de domination sans partage de Mouammar Kadhafi. L'une des tâches des responsables sera de trouver une solution pour les dizaines de milliers de déplacés internes. Certains attendent que leur maison soit réparée ou reconstruite, mais beaucoup d'autres ont été obligés de fuir leur ville ou village en raison de leur soutien présumé à Kadhafi et des crimes qu'ils sont soupçonnés d'avoir commis pendant le conflit. Parallèlement, des personnes en nombre croissant, notamment des réfugiés et des demandeurs d'asile, arrivent en Libye depuis l'Afrique subsaharienne par des routes migratoires mixtes très fréquentées. Certains individus sont arrêtés comme immigrants clandestins, même si beaucoup relèvent de la compétence du HCR. D'autres ont pris le risque de s'embarquer pour la dangereuse traversée en mer vers l'Europe méridionale.

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La guerre civile se termine en Libye, mais les ressortissants d'Afrique subsaharienne craignent des représailles.
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Le mois dernier, plus de 50 000 personnes, des Berbères pour la plupart, ont traversé la frontière à Dehiba depuis la Libye vers la Tunisie. Certaines d'entre elles expliquent pourquoi elles ont fui la Libye.
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Italie : Sauvetage en mer

Un navire italien de la police douanière et financière, opérant habituellement contre les trafiquants de drogue, arrive sur l'île de Lampedusa avec un groupe de personnes secourues en mer après avoir fui la Libye.