Le nombre de réfugiés sud-soudanais en Ethiopie passe la barre des 200 000

Articles d'actualité, 1 mai 2015

© HCR/Reath Riek Thot
Une femme sud-soudanaise et ses deux enfants se reposent sous un arbre après avoir fui leur pays et franchi la frontière avec l'Ethiopie au point d'entrée de Pagak en début de semaine.

GAMBELLA, Ethiopie, 1er mai (HCR) Le nombre de réfugiés du Soudan du Sud ayant fui vers l'Ethiopie depuis l'éclatement des combats dans leur pays d'origine mi-décembre 2013 a passé la barre des 200 000 et ce chiffre devrait continuer d'augmenter compte tenu du regain du conflit de l'autre côté de la frontière.

Quelque 199 000 réfugiés se trouvent dans la région de Gambella, dans l'ouest de l'Ethiopie, et près de 3 000 autres dans la région voisine de Benishangul-Gumuz.

Le personnel du HCR sur le terrain a constaté une nette augmentation des nouvelles arrivées de Sud-Soudanais, de 1 000 personnes par mois au premier trimestre 2015 à plus de 4 000 réfugiés enregistrés en avril. L'Agence des Nations Unies pour les réfugiés enregistre actuellement plus de 10 000 nouvelles arrivées aux divers points d'entrée dans la région de Gambella.

Les nouveaux arrivants racontent avoir marché pendant plusieurs jours à travers la brousse avec peu ou pas de nourriture et d'eau et parfois quelques affaires. Ils sont transférés vers le camp de réfugiés de Pugnido, qui accueille actuellement presque 60 000 réfugiés sud-soudanais, et vers le camp de réfugiés de Tierkidi, qui en accueille environ 50 000. Ces camps sont en cours d'agrandissement pour faire face au nouvel afflux.

Les réfugiés sont essentiellement des femmes, des enfants et des personnes âgées. La plupart fuit le regain de combat dans les Etats du Nil supérieur et de Jonglei, ou par mesure de précaution. Certains jeunes hommes prétendent fuir la conscription forcée.

Une jeune mère a raconté au HCR qu'elle avait fui son pays alors qu'elle était enceinte de neuf mois et qu'elle avait accouché en chemin. Avec sa famille, elle a franchi la frontière avec l'Ethiopie au point d'entrée de Pagak où plus de 7 000 nouveaux arrivants sont enregistrés avant d'être transférés vers des camps.

« Les conditions de vie au Soudan du Sud sont très mauvaises actuellement. La guerre et la faim nous tuent et c'est pour cela que j'ai fui », déclare Sunday Both, mère de deux enfants. Les nouveaux arrivants, à qui sont distribués des biscuits à haute valeur énergétique et des produits de secours comme des matelas et des bâches en plastique pour leurs abris, affirment que d'autres personnes sont en route vers l'Ethiopie. Le HCR collabore avec l'Administration éthiopienne chargée des affaires de réfugiés et de rapatriés et d'autres partenaires pour fournir une aide humanitaire.

« Nous devons sauver des vies. Nous effectuons l'enregistrement des réfugiés avec un nombre croissant d'employés dans les points d'entrée. Le HCR collabore aussi avec les partenaires pour fournir des services liés à l'eau, à l'assainissement et aux abris », explique Alexander Kishara, chef du bureau du HCR à Gambella, en ajoutant que Médecins Sans Frontières fournit des services de santé.

Le chef du Comité exécutif (ExCom) du HCR s'est entretenu avec de nouveaux arrivants lors d'une récente visite au point de passage de Pagak. « Nous sommes ici pour vous aider », leur a dit le diplomate mozambicain Pedro Comissário.

Les arrivées depuis décembre 2013 s'ajoutent aux quelque 58 000 réfugiés originaires du Soudan du Sud dont la plupart vivent dans le pays depuis plus de 20 ans. L'Ethiopie est le plus important pays d'accueil de réfugiés en Afrique avec près de 700 000 réfugiés originaires des pays voisins, notamment du Soudan du Sud, du Soudan, de Somalie et d'Erythrée.

Par Sulaiman Momodu et Reath Riek à Gambella, en Ethiopie

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