Un réfugié tchétchène trouve un débouché pour son talent dans la vallée de Pankisi en Géorgie

Agir pour faire la différence, 29 septembre 2009

© HCR Géorgie
Anzor travaille dur dans son atelier de menuiserie.

TBILISSI, Géorgie, 29 septembre (HCR) Anzor a mené une vie souvent tumultueuse, avec une constante, son amour pour l'art, en particulier le dessin et la menuiserie. C'est ce qui l'a aidé à supporter toutes ses années d'exil loin de sa Tchétchénie natale et à démarrer une nouvelle vie dans la vallée de Pankisi en Géorgie, avec l'aide de l'agence des Nations Unies pour les réfugiés.

Cet homme de 39 ans est né et a grandi à Grozny, la capitale tchétchène, avant de devenir policier. Sa vie a été bouleversée lorsque la première guerre tchétchène a éclaté en 1994, le forçant à fuir dans la forêt pour échapper au conflit. Il a alors survécu grâce à l'aide de sa famille et de ses amis.

Quand un traité de paix accordant une vaste autonomie à la Tchétchénie a été signé avec le Président russe Boris Eltsine en 1996, Anzor est rentré chez lui et il a monté un petit commerce. Quand la guerre a de nouveau éclaté en 1999, il a fui avec sa femme Tsiala à travers la frontière montagneuse au sud de la Tchétchénie et il a trouvé refuge dans la vallée de Pankisi, une large vallée isolée au nord-est de la Géorgie.

Près de 1 000 réfugiés se trouvent dans cette vallée, y compris des personnes d'ethnie tchétchène et d'ethnie kyste, une tribu tchétchène installée en Géorgie il y a plus de 200 ans. Outre la fourniture d'aide et de protection, le HCR finance des projets générateurs de revenus sur place visant à apporter des bénéfices aux réfugiés et à l'économie locale.

Anzor était reconnaissant pour l'aide fournie par le HCR et d'autres organismes, mais il n'aimait pas rester inactif et dépendre d'autres personnes pour tous ses besoins. Il a alors décidé de compter sur ses compétences artistiques ; sculpter de petits objets en bois avait toujours été son passe-temps depuis que son grand-père lui avait offert un petit couteau alors qu'il était enfant.

Il a réalisé que sa passion pourrait l'aider à devenir autosuffisant, à occuper sa journée, à enlever la Tchétchénie de son esprit et à retrouver sa fierté. Il a commencé par une tâche simple restaurer une armoire en bois pour la famille géorgienne qui l'hébergeait avec sa femme.

Il a vite reçu des commandes d'autres clients dans la vallée. Quand le HCR et son partenaire d'exécution, le Conseil norvégien pour les réfugiés, ont lancé un projet générateur de revenus en 2006, Anzor faisait partie des premiers à demander une subvention ; on lui a accordé 10 000 lari géorgiens (6 000 dollars) pour ouvrir un atelier de menuiserie.

Anzor peut reproduire des copies de meubles à partir de photos dans des catalogues et des magazines. Il a rencontré des obstacles en chemin mais, avec l'argent que lui a donné le HCR, il a acheté des outils et des machines et il a commencé à développer un confortable commerce de meubles.

Anzor emploie désormais six personnes et son atelier fabrique un large choix de meubles, y compris des canapés, des armoires, des équipements de cuisine, des lits, des bureaux et des étagères.

Ses affaires ont fait des miracles pour son compte en banque et son état d'esprit. « J'ai été vraiment heureux et comblé quand j'ai enfin pu mettre mes mains dans ma poche et sentir l'argent que j'avais gagné je n'avais plus besoin de demander de l'aide ».

Son exemple a inspiré sa femme, qui a également contacté le HCR pour recevoir une aide et monter un commerce. Elle a ouvert un salon de beauté florissant situé près de l'atelier d'Anzor. Le magasin de Tsiala est bien entendu équipé avec de magnifiques meubles fabriqués main.

Par Suzanne Murray-Jones et Anna Chelminska dans la vallée de Pankisi, Géorgie

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