L'exode ivoirien s'accroît alors que la violence s'intensifie en Côte d'Ivoire

Points de presse, 18 mars 2011

Ceci est un résumé des déclarations du porte-parole du HCR Melissa Fleming à qui toute citation peut être attribuée lors de la conférence de presse du 18 mars 2011 au Palais des Nations à Genève.

Nous sommes choqués par l'escalade de la violence en Côte d'Ivoire, en particulier à Abidjan où cette semaine a été de loin la plus violente depuis le début de la crise post-électorale. Hier, les habitants d'Abobo ont subi des bombardements massifs, qui auraient fait au moins 25 morts et encore davantage de blessés. Plus tôt dans la semaine, plusieurs autres quartiers de la ville ont également subi des attaques.

Un poste de police et le marché de Williamsville ont été incendiés suite aux attaques. L'un de nos contacts vivant dans la zone a affirmé avoir vu au moins 30 magasins incendiés hier et des cartouches vides près de sa maison ce matin. A Adjamé, un autre grand quartier d'Abidjan, une station de radio communautaire a également été attaquée et incendiée. Pendant ce temps, des tirs de feu sporadiques continuaient de se faire entendre dans plusieurs districts de Yopougon, où d'intenses combats ont eu lieu lundi.

En s'intensifiant, la guerre urbaine à Abidjan provoque de nouveaux déplacements de population.

Mercredi matin, on pouvait voir un grand nombre de personnes déplacées internes à l'intérieur de leur propre pays dans différents quartiers de la ville. A Williamsville, Paillet et Plateau-Dokui, les terminaux de bus étaient remplis de familles cherchant à retourner dans leurs villages d'origine pour trouver la sécurité. Ces quartiers sont situés à proximité d'Abobo d'où la plupart des personnes ont fui.

Les familles d'accueil hébergeant des déplacés internes voient leurs ressources s'épuiser. Nos collègues commencent à recevoir des appels téléphoniques désespérés à la fois de ces familles d'accueil et des déplacés internes qui demandent une aide pour soulager leurs souffrances. Nous essayons de répondre à leurs appels. Toutefois, les points de contrôle, les harcèlements et les affrontements armés réduisent la capacité des organisations humanitaires de se déplacer et transforment la distribution de l'aide en une entreprise laborieuse et risquée. Malgré ces obstacles, depuis samedi le HCR par l'intermédiaire de ses partenaires a distribué de l'aide à 13 000 personnes déplacées dans 31 points ou sites à Abidjan et dans des villages voisins comme Anyama, Ahouabo et Akoupé.

Dans l'ouest, nous sommes particulièrement inquiets du sort de quelque 3 000 à 5 000 déplacés internes bloqués dans la Mission catholique à Duékoué, suite à la reprise des combats hier. Les déplacés internes demandent de l'aide et affirment qu'ils ne peuvent pas sortir car il y a de nombreux points de contrôle armés dans les environs. Le HCR et ses partenaires s'efforcent de trouver le moyen d'aider cette population et nous appelons les parties en conflit à permettre l'accès humanitaire aux civils déplacés.

Toujours dans l'ouest, les affrontements en cours le long de la frontière avec le Libéria contraignent davantage de civils à fuir à travers la frontière. Le nombre sans cesse croissant de réfugiés ivoiriens au Libéria a désormais atteint les 90 000, ce qui crée une pression énorme sur les communautés d'accueil démunies. La violence s'intensifiant en Côte d'Ivoire, nous pourrions bientôt atteindre le seuil des 100 000 réfugiés au Libéria.

Au Ghana, un autre Etat frontalier de la Côte d'Ivoire, nous avons constaté pour la première fois cette semaine une augmentation soudaine du nombre des Ivoiriens sollicitant l'asile : plus de 500 personnes sont arrivées d'Abidjan, alors que seuls 160 réfugiés avaient fui depuis fin novembre. Ils fuyaient l'intensification du conflit armé à Abidjan où plus de 300 000 civils ont été déplacés. Nous craignons que cela ne marque le début d'une tendance, le Ghana n'étant situé qu'à 150 kilomètres d'Abidjan.

L'instabilité politique affecte également les 24 000 réfugiés libériens qui résident en Côte d'Ivoire. Demain nous commencerons le rapatriement par avion de ceux qui souhaitent rentrer au Libéria.

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Nouveaux afflux de réfugiés ivoiriens au Libéria

Fin mars, plus de 100 000 réfugiés ivoiriens avaient franchi la frontière vers l'est du Libéria depuis que les tensions politiques latentes liées aux élections présidentielles controversées en Côte d'Ivoire voisine ont tourné à la violence en février. La majorité d'entre eux sont allés vers le département de Nimba au Libéria mais, signe que les combats se sont déplacés, quelque 6 000 Ivoiriens ont récemment traversé la frontière vers le département de Grand Gedeh. La plupart des nouveaux arrivants se sont installés dans des villages reculés - certains inaccessibles en voiture. L'agence des Nations Unies pour les réfugiés a envoyé une mission pour évaluer les besoins des réfugiés dans la région.

La photographe Glenna Gordon a photographié les nouveaux arrivants près de Zwedru dans le sud-est du Libéria.

Nouveaux afflux de réfugiés ivoiriens au Libéria

Côte d'Ivoire : Fuir en quête d'un refuge

Le HCR a exprimé son inquiétude croissante pour les civils pris au piège dans le quartier d'Abobo à Abidjan, la capitale économique de la Côte d'Ivoire, après plusieurs jours de combats violents opposant l'ex-rébellion ivoirienne des Forces nouvelles (FN), alliée à Alassane Ouattara, et les forces du président sortant Laurent Gbagbo. Les perspectives restent sombres. Le quartier d'Abobo comptait 1,5 million d'habitants et beaucoup d'entre eux ont fui. Mais des groupes armés auraient empêché d'autres habitants de quitter le quartier. Le HCR est particulièrement préoccupé pour les personnes vulnérables, comme les malades et les personnes âgées, qui ne peuvent pas partir.

Au total, près de 70 000 réfugiés ivoiriens ont déjà fui vers l'est du Libéria depuis l'élection présidentielle de fin novembre.

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Des réfugiés transférés dans un nouveau camp au Libéria

Le HCR a commencé à transférer des réfugiés ivoiriens vers un nouveau camp dans la ville de Bahn, au nord-est du Libéria. Ces prochaines semaines, le HCR espère transférer jusqu'à 15 000 réfugiés dans ce site, construit sur un terrain gagné sur la jungle. Ils font partie des quelque 40 000 civils qui ont fui la Côte d'Ivoire pour échapper aux tensions politiques croissantes dans leur pays depuis l'élection présidentielle de fin novembre.

Le nombre final de réfugiés qui seront emmenés à Bahn dépendra du nombre de personnes souhaitant être réinstallées depuis des villages proches de la frontière entre la Côte d'Ivoire et le Libéria. Initialement, la plupart des réfugiés ont été accueillis par les communautés hôtes et ils ont vécu au côté des habitants. Le mauvais état des routes a compliqué l'acheminement des biens de secours par les institutions humanitaires. Les stocks de vivres, de médicaments et d'eau ont baissé, rendant les conditions de vie difficiles aussi bien pour la population locale que pour les réfugiés.

Au camp de Bahn, les réfugiés auront accès aux services de base comme les soins de santé, l'eau potable et l'enseignement primaire.

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Libéria : Aide d'un pays voisinPlay video

Libéria : Aide d'un pays voisin

Alphonse Gongleba a fui vers le Libéria avec sa famille il y a quelques mois. Il apprécie l'aide qu'il reçoit dans ce pays, voisin de sa Côte d'Ivoire natale.
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Le HCR aménage un camp dans le nord-est du Libéria pour héberger des milliers de réfugiés ivoiriens. La communauté locale participe aux travaux.
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Libéria : Le camp de Bahn ouvre

Le HCR a ouvert un nouveau camp dont la capacité d'accueil est de plus de 15 000 réfugiés ivoiriens à Bahn dans l'est du Libéria. Un premier groupe de réfugiés arrive.