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Bulgarie : Le HCR indique que les conditions de réception des demandeurs d'asile se sont améliorées et alerte contre le transfert de personnes vulnérables
Points de presse, 15 avril 2014
Ceci est un résumé des déclarations du porte-parole du HCR Melissa Fleming – à qui toute citation peut être attribuée – lors de la conférence de presse du 15 avril 2014 au Palais des Nations à Genève.
Le HCR a mis à jour ses lignes directrices sur la situation des réfugiés et des demandeurs d'asile en Bulgarie. Le HCR suspend son appel à cesser temporairement tous les transferts dans le cadre de la réglementation Dublin II pour tous les demandeurs d'asile vers la Bulgarie que l'organisation avait lancé en janvier 2014. Cependant, le HCR relève encore de sérieuses insuffisances dans le système. Il pourrait également y avoir des motifs selon lesquels il ne faut pas transférer certains groupes ou individus, en particulier ceux qui ont des besoins spécifiques ou qui sont vulnérables. Nous encourageons les Etats à mener des évaluations individuelles pour ces cas-là.
Nous relevons les efforts importants mis en œuvre par les autorités bulgares et leurs partenaires pour améliorer les conditions de vie des demandeurs d'asile ainsi que le système d'asile ces trois derniers mois. Les conditions dans les centres se sont améliorées, en particulier dans le centre de Harmanli, une ancienne base militaire située à 50 kilomètres de la frontière turque où les demandeurs d'asile vivaient dans des tentes il y a encore quatre mois. Aujourd'hui, les demandeurs d'asile vivant dans les centres reçoivent quotidiennement des repas chauds. Ils sont logés dans des bâtiments ou des logements rénovés, ou en cours de rénovation, et équipés de chauffage. Ils ont accès aux soins de santé. Par ailleurs, avec davantage de personnel, tous les demandeurs d'asile ont été enregistrés et des progrès sont réalisés sur les décisions en matière d'asile.
Le HCR demeure préoccupé par les conditions de logement et le manque d'installations sanitaires dans les deux centres de Vrazdebhna et de Voenna Rampa, qui sont situés à Sofia. Le HCR est également préoccupé par l'absence d'identification, d'orientation et de soutien pour les personnes ayant des besoins spécifiques ; par les obstacles auxquels les enfants sont confrontés pour accéder à l'éducation formelle ainsi que par l'absence de programme d'intégration durable. Il est essentiel de corriger ces sérieuses lacunes et de continuer les améliorations.
Le HCR réitère sa préoccupation sur les mesures prises par les autorités bulgares, initialement en novembre 2013, pour restreindre l'accès au territoire le long de la frontière turque. Ces mesures ont abouti à une diminution marquée du nombre d'arrivées depuis décembre 2013. Elles pourraient empêcher des individus ayant besoin d'une protection internationale d'entrer et de déposer une demande d'asile en Bulgarie. Le HCR est également sérieusement préoccupé par des informations selon lesquelles des personnes pouvant avoir besoin d'une protection internationale ont été empêchées d'entrer sur le territoire bulgare ou qui ont été expulsées depuis la Bulgarie, sans pouvoir demander une protection internationale. Dans certains cas, ces « refoulements » ont abouti à la séparation des familles. Le HCR a reçu plusieurs informations sur ces refoulements présumés depuis la Bulgarie qui concernent des ressortissants de la Syrie, de l'Afghanistan, du Soudan ainsi que des Palestiniens venant de la Syrie.
En 2013, 7 144 personnes avaient demandé l'asile en Bulgarie, la majorité d'entre elles étaient originaires de la Syrie. Ce chiffre marque une augmentation après la moyenne annuelle de 1 000 demandeurs d'asile observée durant la dernière décennie. Le récent afflux a créé une pression importante sur le système de réception et d'asile qui s'avèrent insuffisants. Actuellement, la Bulgarie accueille quelque 5 500 demandeurs d'asile. Environ 63% d'entre eux sont originaires de la Syrie et environ 2 000 autres sont Afghans.
Le HCR reste déterminé à travailler en étroite collaboration avec les autorités bulgares, et d'autres partenaires pour combler les lacunes existantes et poursuivre la consolidation des progrès réalisés. Nous continuerons à suivre étroitement la situation. Des améliorations ont été rendues possibles grâce à l'appui et à l'assistance des autorités bulgares, du HCR, du Bureau européen d'appui en matière d'asile, de la Commission de l'UE, des États membres et de la société civile.
Pour consulter la version complète du rapport (en anglais) : http://www.refworld.org/docid/534cd85b4.html