Panama : un premier groupe d'indigènes colombiens obtient le statut de réfugiés

Points de presse, 15 décembre 2006

Ceci est un résumé des déclarations du porte-parole du HCR William Spindler à qui toute citation peut être attribuée lors de la conférence de presse du 15 décembre 2006 au Palais des Nations à Genève.

42 demandeurs d'asile colombiens sont devenus les premiers indigènes à être reconnus comme réfugiés au Panama, une étape marquante cette semaine. Ces 42 personnes appartiennent au groupe indigène Wounaan qui a fui la Colombie en mai après avoir été menacées de mort par un groupe armé. Elles ont été admises au Panama en tant que demandeurs d'asile et ont maintenant reçu le statut de réfugiés de la Commission d'éligibilité nationale.

La majorité des Colombiens qui fuient vers le Panama franchissent la frontière dans la jungle de Darien, une forêt tropicale qui s'étend sur deux pays. La plupart de ceux qui fuient sont des groupes indigènes qui deviennent de façon accrue victimes des conflits armés de la Colombie. Dans le passé, le gouvernement de Panama a seulement fourni une protection humanitaire temporaire aux Colombiens qui arrivaient dans la région en quête de sécurité.

Bien que la protection temporaire fournisse un refuge face à la violence pour quelque 900 Colombiens, cela limite tout de même leurs droits et les perspectives à long terme ils n'ont par exemple pas le droit de travailler et leur liberté de mouvement est limitée. L'UNHCR a incité le gouvernement de Panama à revoir le cadre légal actuel, y compris un changement du régime de protection temporaire.

La décision de cette semaine est une étape importante dans la bonne direction pour certains des réfugiés parmi les plus vulnérables au Panama, qui peuvent maintenant espérer plus de sécurité dans le futur. Le Panama qui est sur le point de siéger comme un membre non-permanent au Conseil de Sécurité des Nations Unies est en train de démontrer son engagement en faveur de la législation internationale sur les réfugiés tout en maintenant la sécurité nationale.

Des centaines de milliers de gens ont fui la Colombie pour trouver refuge dans les pays voisins, pendant qu'à l'intérieur de la Colombie elle-même quelques trois millions de personnes ont été obligées de se déplacer à cause des conflits armés ces chiffres font de la Colombie la pire tragédie humanitaire et le pays avec le plus grand nombre de population relevant de la compétence de l'UNHCR dans le monde.

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Distinction Nansen pour les réfugiés : de nouvelles ailes pour les Papillons

Dans un coin de Colombie hanté par la violence, un groupe de femmes courageuses mettent leur vie en danger pour venir en aide aux survivantes des déplacements et des abus sexuels. Alors que le pays compte 5,7 millions de personnes déracinées par le conflit, elles vivent dans l'une des villes les plus dangereuses -Buenaventura. Le principal port de Colombie connait l'un des taux de violence et de déplacement les plus élevés en raison des rivalités croissantes entre groupes armés. Pour montrer leur pouvoir ou se venger, les groupes violentent et maltraitent souvent les plus vulnérables - les femmes et les enfants.

Mais à Buenaventura, les femmes qui forment les « Papillons » sont debout et aident les survivantes. Elles offrent un soutien en tête-à-tête aux victimes d'abus et oeuvrent auprès des différentes communautés pour éduquer les femmes, les aider à se prendre en main et faire pression sur les autorités pour défendre leurs droits.

Beaucoup de membres des Papillons ont été déplacées de force au cours des 50 dernières années de conflit ou ont perdu des proches et des amis. Nombreuses ont également connu la violence domestique et sexuelle. C'est cette expérience partagée qui les pousse à poursuivre leur travail en dépit des risques.

A pied ou en bus, Gloria Amparello, Maritza Yaneth Cruz et Mery Medina - trois des coordinatrices des Papillons - parcourent les quartiers les plus dangereux et aident les femmes à accéder aux soins médicaux et psychologiques ou à signaler les crimes. Dans le cadre d'ateliers, elles leur apprennent à connaitre leurs droits et à gagner leur vie. Jusqu'à présent, les bénévoles des Papillons ont aidé plus de 1000 femmes et leurs familles.

Les Papillons jouent désormais un rôle essentiel pour sensibiliser aux niveaux élevés de violence à l'encontre des femmes. Bien qu'elles attirent l'attention des groupes armés, elles organisent des protestations contre les abus envers les femmes dans les rues de leur ville délabrée, déterminées à faire tomber les murs de la peur et du silence.

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Lutte contre la menace d'extinction

Parmi les populations indigènes menacées d'extinction en Colombie, certaines se trouvent dans une situation plus risquée encore, comme la tribu Tulé par exemple. Cette population compte seulement 1 200 membres vivant dans trois localités des départements limitrophes de Choco et d'Antiquoia au nord-ouest de la Colombie.

Quelque 500 d'entre eux vivent dans la commune d'Unguia à Choco, une zone stratégiquement importante située à la frontière avec le Panama, où abondent le bois de construction, les minéraux et d'autres ressources naturelles. Malheureusement, ces richesses ont attiré la convoitise des groupes armés illégaux et criminels durant cette dernière décennie.

De nombreux membres de cette tribu avaient alors trouvé refuge au Panama ou ailleurs dans la province de Choco. Toutefois un groupe déterminé d'entre eux a décidé de rester, craignant que la tribu ne survivrait jamais si ses membres quittaient leurs terres ancestrales et s'ils abandonnaient leurs traditions.

Le HCR travaille déjà de longue date sur ces problèmes, et appuie le développement d'une stratégie visant à prévenir le déplacement, ou au moins à assurer que les Tulés ne devront jamais quitter définitivement leur territoire.

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Réfugiés invisibles au Panama

La guerre civile en Colombie a forcé des millions de personnes à fuir de chez elles, dont des centaines de milliers qui ont cherché refuge dans d'autres pays de la région.

Au Panama, le long de la frontière avec la Colombie, la région de Darien est recouverte d'une épaisse jungle inhospitalière et accessible uniquement par bateau. Néanmoins, de nombreux Colombiens sont venus jusque-là pour trouver refuge, après avoir fui les groupes armés irréguliers qui contrôlent de vastes territoires de jungle de l'autre côté de la frontière.

De nombreuses familles réfugiées au Darien font partie de minorités éthniques de Colombie - indigènes ou afro-colombiennes - qui ont été particulièrement affectées par le conflit et déplacées en grand nombre. Ces dernières années, un nombre croissant de réfugiés colombiens ont également rejoint la capitale, Panama City.

Environ 12 500 Colombiens relevant du mandat de l'UNHCR se trouvent au Panama, mais beaucoup préfèrent ne pas se faire connaître des autorités et rester cachés. Venir en aide à cette population « invisible » est l'un des plus grands défis que rencontre l'UNHCR non seulement au Panama, mais aussi en Equateur et au Vénézuela.

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Colombie : Menace sur la population indigènePlay video

Colombie : Menace sur la population indigène

La violence sévissant dans plusieurs régions de la Colombie menace l'existence des populations indigènes dans le pays. Voici le témoignage de l'un de ces groupes, les indigènes Tulé.