Nouvelle initiative pour la scolarisation de 172 000 enfants réfugiés

Articles d'actualité, 20 novembre 2012

© Avec l'autorisation du Bureau de Son Altesse Sheikha Moza Bint Nasser
Cheikha Moza Bint Nasser prend la parole lors du lancement de sa nouvelle initiative mondiale « Eduquer un enfant ».

DOHA, Qatar, 20 novembre (HCR) L'agence des Nations Unies pour les réfugiés tient un rôle clé dans l'initiative « Eduquer un enfant » lancée ce mois-ci par la Cheikha Moza Bint Nasser du Qatar et dont le but est la scolarisation de 172 000 enfants réfugiés dans une douzaine de pays.

« Au pays des réfugiés, il n'y a pas de ministre de l'Education », a déclaré le Haut Commissaire pour les réfugiés, Antonio Guterres, à propos des enfants réfugiés qui relèvent de la compétence du HCR. « L'éducation est un droit humain fondamental qui permet aux enfants d'accéder à d'autres droits. »

L'initiative « Eduquer un enfant » (EUE) a été dévoilée la semaine dernière au sommet de l'innovation mondiale sur l'Education par Cheikha Moza, l'épouse de l'Emir du Qatar, Cheikh Hamad bin Khalifa Al Thani. Son Altesse a identifié le HCR comme un partenaire clé parmi plusieurs grandes organisations stratégiques et partenaires étatiques.

Avec plus de 60 millions d'enfants non scolarisés, EUE a pour but d'aider à réaliser l'objectif du Millénaire pour le développement N°2, en aidant des millions d'enfants à accéder à une éducation primaire de qualité.

« Je ne serai pas là où je suis aujourd'hui si mon père n'avait insisté sur l'importance de l'éducation pas seulement pour les garçons mais aussi pour les filles », a déclaré le mannequin Alek Wek, ancienne réfugiées sud-soudanaise, lors de l'inauguration. « Si vous éduquez une fille, vous éduquez une famille et vous éduquez une communauté », a ajouté Alek Wek, supporter du HCR.

La première phase du nouveau partenariat comprend une subvention de 12 millions de dollars la moitié financée par Cheikha Moza et l'autre par le HCR que l'agence utilise pour la scolarisation supplémentaire de 172 000 enfants réfugiés. Le projet est mis en œuvre cette année dans 12 pays clés dans le monde, y compris le Soudan du Sud natal de Alek Wek.

Suad Mohammed, une Somalienne de 23 ans, Directrice d'école au camp de réfugiés de Kakuma au Kenya, évoque le besoin d'une égalité d'accès à l'éducation: « Les enfants réfugiés sont des enfants oubliés. Ils ont droit à l'éducation tout comme les enfants du Canada, des Etats Unis ou d'Europe. » Suad a grandi au camp de Kakuma et a été scolarisée dans l'école même dont elle est maintenant la directrice.

Le partenariat de l'EUE arrive au bon moment. Dans certains camps de réfugiés, comme à Yida, à la frontière du Soudan et du Soudan du Sud, 70% des réfugiés ont moins de 18 ans.

L'agence pour les réfugiés est confrontée cette année à un énorme défi constitué par la gestion des déplacements de population dans les crises du Soudan/Soudan du Sud, de Syrie, du Mali et de la République démocratique du Congo tout en poursuivant ses opérations dans plus de 100 autres pays.

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Education

L'éducation joue un rôle fondamental pour aider les jeunes déracinés à retrouver l'espoir et la dignité.

Tchad : l'éducation en exil

L'UNHCR s'associe avec le Ministère de l'éducation et des partenaires ONG pour améliorer l'éducation des réfugiés soudanais au Tchad. La violence continue dans la région ouest du Darfour, au Soudan, a déraciné deux millions de Soudanais dans leur propre pays et a fait fuir quelque 230 000 personnes de l'autre côté de la frontière dans l'est du Tchad. Les réfugiés sont hébergés dans 12 camps au Tchad. Bien que le taux d'inscription à l'école dans les camps au Tchad soit élevé, l'assiduité est variable. Le manque d'instituteurs qualifiés et de fournitures scolaires perturbe le déroulement des classes. Par ailleurs, de nombreux enfants sont accaparés par les tâches domestiques, tandis que d'autres arrêtent l'école pour travailler dans des familles tchadiennes. La fréquentation des filles est moins régulière, surtout après leur mariage qui a lieu généralement lorsqu'elles ont 12 ou 13 ans. Pour les garçons et adolescents, fréquenter l'école diminue le risque d'être recruté par différents groupes armés opérant dans la région.

L'UNHCR et ses partenaires continuent de former et de rémunérer les instituteurs au sein des 12 camps de réfugiés, assurant ainsi une éducation de qualité aux enfants réfugiés. Les ONG partenaires entretiennent les écoles et fournissent les uniformes aux écoliers. L'UNICEF distribue des livres, des cahiers et des fournitures. En août 2007, l'UNHCR, l'UNICEF et le Ministère de l'éducation tchadien ont travaillé conjointement pour améliorer l'éducation des Soudanais déracinés par le conflit au Darfour.

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La rentrée scolaire des enfants iraquiens en Syrie

L'UNHCR a pour objectif d'aider 25 000 enfants réfugiés à retourner à l'école en Syrie, en soutenant financièrement leurs familles et en leur fournissant des uniformes et du matériel scolaire. Environ 1,4 million d'Iraquiens sont réfugiés en Syrie ; la plupart ont fui l'extrême violence sectaire déclenchée par le bombardement de la Mosquée d'Or de Samarra en 2006.

Pour de nombreux parents réfugiés iraquiens, l'éducation est une priorité d'une importance équivalente à celle de la sécurité. En Iraq, à cause de la violence et des déplacements forcés, les enfants iraquiens n'allaient pas régulièrement à l'école et nombre d'enfants réfugiés ont manqué une bonne partie de leur scolarité. Bien que l'éducation soit gratuite en Syrie, des frais pour l'achat de fournitures, d'uniformes et les frais de transport ne permettent pas d'accéder à l'éducation. Par ailleurs, de nombreux enfants réfugiés sont contraints de travailler plutôt que de fréquenter l'école, pour subvenir aux besoins de leur famille.

Afin d'encourager les familles iraquiennes défavorisées à inscrire leurs enfants à l'école, l'UNHCR prévoit d'aider financièrement au moins 25 000 enfants en âge d'être scolarisés et de fournir des uniformes, des livres et des fournitures scolaires aux réfugiés iraquiens enregistrés auprès de l'agence. L'UNHCR va également informer les réfugiés sur leur droit d'envoyer leurs enfants à l'école, et soutiendra les programmes d'ONG en faveur des enfants qui travaillent.

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