Améliorer les dispositifs de sauvetage après les naufrages en Méditerranée

Articles d'actualité, 10 mai 2011

© AFP Photo/ Mauro Seminara
Ces personnes ayant fui la Libye sont arrivées récemment par bateau sur l'île italienne de Lampedusa.

GENÈVE, 10 mai (HCR) Le HCR déplore la toute dernière tragédie lors de laquelle des personnes ont péri en mer après avoir fui la Libye par bateau. L'agence des Nations Unies pour les réfugiés a réitéré son appel aux Etats européens pour améliorer d'urgence les dispositifs de sauvetage en mer.

« De plus, nous appelons les capitaines de navires à une vigilance accrue et au respect continu du devoir maritime ancestral consistant à prêter assistance à toute personne se trouvant en situation de détresse en mer », a indiqué la porte-parole du HCR, Melissa Fleming, aux journalistes à Genève.

Reprenant les dernières actualités en Méditerranée, Melissa Fleming a indiqué qu'environ 600 personnes avaient péri en mer peu après avoir quitté Tripoli vendredi dernier. « Un diplomate somalien à Tripoli a affirmé que 16 corps sans vie ont été retrouvés, y compris ceux de deux bébés. Toutefois le bilan reste incertain », a indiqué Melissa Fleming, ajoutant que la plupart des personnes à bord seraient originaires d'Afrique sub-saharienne.

Jusqu'à maintenant, l'Europe a reçu moins de deux pour cent des personnes qui fuient la Libye. Ce week-end, il y a une augmentation des arrivées de l'autre côté de la Méditerranée.

Melissa Fleming a indiqué que cinq bateaux sont arrivés à Lampedusa, ils transportaient au total près de 2 400 personnes. La plupart sont des Africains sub-sahariens, dont un grand nombre de femmes et d'enfants. « Ces cinq bateaux avaient dû être secourus par les gardes-côtes et la police maritime italiens. L'un de ces bateaux avait heurté des rochers près d'une plage à Lampedusa. Hier, trois corps sans vie ont été retrouvés, ils auraient été passagers de ce bateau échoué », a-t-elle indiqué.

Le nombre des personnes arrivées en Italie et à Malte depuis la Libye s'élève désormais à 12 360. Elles ont effectué la traversée à bord de 35 bateaux. On compte aujourd'hui 11 230 arrivants en Italie et 1 130 autres à Malte. Avant la tragédie de vendredi, des proches des personnes disparues et des survivants avaient indiqué au HCR que des bateaux étaient en situation de détresse en mer et que jusqu'à 800 personnes pourraient avoir péri.

Le 8 avril dernier, le HCR a appelé les Etats européens à mettre en place d'urgence davantage de mécanismes fiables et efficaces pour le sauvetage en mer dans la Méditerranée. « Nous réitérons cet appel aujourd'hui », a indiqué Melissa Fleming, qui a également appelé les capitaines de navires à une vigilance accrue et au respect continu du devoir maritime ancestral consistant à prêter assistance à toute personne se trouvant en situation de détresse en mer.

Les personnes fuyant la Libye tente la traversée de la Méditerranée à bord de bateaux bondés et impropres à la navigation. « Le HCR exhorte les Etats, les compagnies de transport maritime commerciales et d'autres bâtiments en Méditerranée à estimer que toute embarcation quittant la Libye pour l'Europe doit être considérée comme étant en situation de détresse », a souligné Melissa Fleming.

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Sauvetage en mer

Guide des principes et des mesures qui s'appliquent aux migrants et aux réfugiés

A la dérive vers l'Italie

Chaque année, la mer Méditerranée - une destination estivale parmi les plus prisées en Europe - se transforme en cimetière. Des centaines d'hommes, de femmes et d'enfants s'y noient, au cours de leur tentative désespérée pour atteindre des pays de l'Union européenne (UE).

La distance entre l'île italienne de Lampedusa et la côte libyenne est tout juste de 290 kilomètres. En 2006, quelque 18 000 personnes ont traversé ce bras de mer - la plupart dans des embarcations gonflables équipées de moteurs hors-bord. Certains cherchaient du travail, d'autres voulaient retrouver des membres de leur famille ou d'autres encore fuyaient la persécution, le conflit ou les violences. Ils n'avaient pas d'autre choix que celui de fuir, en quête de sécurité, via des itinéraires clandestins.

Parmi ceux qui ont réussi à atteindre Lampedusa, quelque 6 000 d'entre eux ont demandé l'asile. Et près de la moitié ont été reconnus comme réfugiés ou ont obtenu la protection des autorités italiennes.

En août 2007, les autorités à Lampedusa ont ouvert un nouveau centre de réception pour assurer que les personnes arrivant par bateau ou secourues en mer soient accueillies dans la dignité, et hébergées de façon appropriée, et qu'elles puissent recevoir des soins de santé.

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Une foule dense à la frontière tunisienne

À la frontière entre la Libye et la Tunisie, une foule dense de plusieurs milliers de personnes attendant avec angoisse de quitter l'insécurité de la Libye s'est rassemblée dans un no man's land, du côté libyen de la frontière, le 2 mars 2011. Il s'agissait pour la plupart de jeunes hommes et principalement de travailleurs migrants originaires de Tunisie et d'Égypte. Ils cherchaient désespérément à rentrer dans leur pays d'origine ou à trouver un refuge et la sécurité en Tunisie. Après plusieurs nuits passées à la belle étoile, beaucoup étaient épuisés et affamés. Alors que la foule se pressait en direction du poste frontière, plusieurs individus ont été blessés. Le Croissant-Rouge tunisien a dispensé des soins médicaux à ceux qui en avaient besoin. Des employés du HCR se trouvaient également du côté tunisien de la frontière, en appui aux autorités tunisiennes et aux organisations humanitaires.

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Attente à la frontière égyptienne

Trois semaines après l'éruption de violence en Libye qui a provoqué des déplacements de population, des milliers de personnes sont toujours bloquées à la frontière égyptienne dans l'attente du retour vers leur pays d'origine. Beaucoup sont arrivés épuisés après avoir voyagé pendant des jours sans nourriture ni eau en quantité suffisante. Certains ont livré des récits poignants d'hommes armés faisant du porte à porte de nuit, forçant des Africains sub-sahariens à partir après avoir détruit leurs papiers d'identité et pris leur argent.

Des vols long-courriers supplémentaires vers le Bangladesh et d'autres pays asiatiques sont nécessaires afin de décongestionner la frontière, bien que les ressortissants érythréens et somaliens ne puissent rentrer chez eux. De ce fait, un grand nombre de personnes sont bloquées à la frontière depuis des jours et elles sont obligées de dormir en plein air dans le froid. Le HCR a fourni des couvertures, des matelas en plastique, de la nourriture et de l'eau potable à ceux qui attendent le rapatriement.

Plus de 100 000 personnes sont arrivées au poste frontière de Sallum depuis le début de la crise en Libye. La plupart étaient des travailleurs migrants d'Egypte qui ont réussi à passer la frontière rapidement, mais bien d'autres nationalités attendent toujours du côté libyen.

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