Mieux définir l'aide future à la population réfugiée afghane au Pakistan

Articles d'actualité, 16 novembre 2011

© HCR/D.A.Khan
Khadija, une réfugiée turkmène originaire d'Afghanistan, tisse un tapis au côté de sa soeur et de sa belle-mère. En moyenne, la famille produit deux tapis par mois.

ATTOCK, Pakistan, 16 novembre (HCR) Haji Saadat n'aurait jamais imaginé passer plus de trois décennies de sa vie en exil au Pakistan lorsqu'il a fui l'Afghanistan.

Après avoir quitté sa maison à Jawzjan dans le nord de l'Afghanistan, Haji et sa famille ont passé neuf ans dans un camp de réfugiés au nord-ouest du Pakistan. En 1991, ils ont déménagé à Attock, une petite ville de la province pakistanaise du Punjab.

La famille élargie d'Haji compte 13 membres et vit à Attock au côté de plus de 2500 autres familles turkmènes. Ils tirent leurs revenus du tissage domestique de tapis. Deux des trois chambres de la maison louée par la famille sont consacrées à cette activité. Les membres de la famille travaillent par roulement, depuis l'aube jusqu'à la nuit, assis devant des métiers de bois dans lesquels ils passent des bobines de fil de laine pour figurer des motifs complexes.

Malgré ses nombreuses années en tant que réfugié, Haji pense que le moment de rentrer n'est pas encore venu. L'insécurité continue en Afghanistan et de meilleures perspectives économiques au Pakistan l'ont convaincu tout comme beaucoup d'autres réfugiés afghans de remettre à plus tard un retour au pays.

Récemment, Haji et sa famille ont participé à une étude financée par le HCR qui vise à rassembler des informations sur les conditions de vie des réfugiés afghans au Pakistan, leurs problèmes et les motifs pouvant les empêcher de rentrer dans leur pays.

Une étude visant à établir le profil des populations, à les vérifier et à intervenir auprès d'elles (Population, Profiling and Verification Response, PPVR) visant à recueillir des informations sur les besoins spécifiques et la situation des Afghans au Pakistan, y compris leurs moyens de subsistance, leur situation sociale et leurs problèmes juridiques, a commencé au mois d'août. Les équipes de sondeurs, dont les membres sont employés par une agence partenaire du HCR, ont déjà interviewé plus de 60 000 foyers afghans, soit environ 50% du total de la population afghane réfugiée constituant l'échantillon. L'étude continuera jusqu'à la fin 2011.

Les conclusions de cette étude PPVR guideront le Gouvernement pakistanais dans une nouvelle stratégie pluri-annuelle pour gérer la situation de réfugiés prolongée la plus ancienne au monde. Le rapatriement volontaire, qui a déjà vu le retour de plus de cinq millions d'Afghans, reste au centre de la Stratégie pakistanaise pour le rapatriement et la gestion de la population réfugiée afghane.

Dans le cadre de la stratégie du gouvernement, un système de permis de résidence est également envisagé. Celui-ci permettrait à un nombre limité d'Afghans au Pakistan de rester dans le pays pour une période déterminée. Plusieurs catégories de personnes dans la population réfugiée afghane se verraient allouer des permis en tant qu'entrepreneur, étudiant ou agriculteur. Certains groupes vulnérables, comme les veuves avec enfants, recevraient également ce permis de résidence.

« Je veux bien sûr rentrer en Afghanistan?. Qui voudrait mourir et être enterré dans un pays qui n'est pas le sien », a indiqué Haji Sadaat. « Toutefois, je ne retournerai en Afghanistan que lorsque la situation sera stable. Et j'entends dire par mes proches que la vie y est très difficile. »

La belle-fille d'Haji, Khadija, âgée de 38 ans, a indiqué qu'elle souhaite rester au Pakistan et que, si elle avait le choix, elle choisirait un autre métier que le tissage de tapis. « Si c'était possible, j'aimerais bien faire de la couture », a-t-elle timidement expliqué aux visiteurs du HCR. « Tout mon corps me fait mal car je reste assise de longues heures devant le métier à tisser. »

Toutefois, actuellement, la famille dépend de cette activité. En moyenne, elle produit deux tapis par mois, ce qui génère un revenu d'environ 40 000 roupies pakistanaises par mois, soit environ 450 dollars.

Lors d'une réunion avec Haji et d'autres réfugiés afghans turkmènes, la Représentante adjointe du HCR au Pakistan Maya Ameratunga a exhorté tous les Afghans à aider les équipes de sondeurs pour l'étude PPVR à récolter des données. « Les données récupérées via l'étude aideront le Gouvernement pakistanais et le HCR à prendre des décisions en connaissance de cause sur la façon de répondre aux besoins des réfugiés afghans », a-t-elle indiqué au groupe.

Le Pakistan accueille environ 1,7 million de réfugiés afghans enregistrés et l'Iran voisin en abrite un million. Cette année, plus de 60 000 réfugiés afghans sont déjà rentrés dans leur pays.

Par Duniya Aslam Khan à Attock, Pakistan

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