Un réfugié somalien talentueux rêve d'une nouvelle vie en Amérique pour honorer son père mort pour son art

Articles d'actualité, 28 juillet 2015

© HCR / A. Needham
Abdirahim avec son beau-père Muhamed après avoir reçu son Prix pour le concours d'art 'Ma Somalie'.

ADDIS ABEBA, Ethiopie, 27 juillet (HCR) Selon une maxime, si vous souffrez pour votre art, vous ne mourrez jamais. Abdirahim Abdulkadir Osman, 16 ans, est un réfugié somalien et un artiste talentueux. C'est le souvenir de l'assassinat brutal de son père qui le fait rêver d'une vie meilleure en Amérique.

C'était en juin 2009. Des hommes armés d'Al Shabaab ont fait irruption dans la maison de son père, enseignant et co-fondateur de l'école d'art Picasso à Mogadiscio. Ils lui ont tiré dessus, ainsi que trois de ses jeunes enfants, et ils ont violemment battu sa mère Lul, la laissant dans le coma pendant des semaines.

Abdirahim avait 11 ans seulement et il était alors à l'école avec son frère aîné Abdulahi. Ils ont donc été épargnés, ainsi que trois autres frères et sœurs qui ont également échappé à l'attaque des hommes armés.

« Chacun a une raison de vivre et cette école était sa vie », a déclaré Abdirahim à propos de son père, tout en sirotant un café macchiato à la cantine du bureau du HCR à Addis-Abeba, en Ethiopie. « Quand j'étais petit, il me portait sur son dos pendant qu'il enseignait. »

Après l'attaque, alors que sa mère gisant inconsciente dans un lit d'hôpital, des voisins ont organisé à la hate le voyage des deux fils aînés hors de Mogadiscio avec eux par le premier vol disponible vers Hargeisa, dans le nord de la Somalie. De là, ils ont traversé la frontière vers l'Ethiopie et ont trouvé la sécurité au camp de réfugiés d'Aw-barre où vivait leur grand-mère.

Quand la mère d'Abdirahim est sortie du coma et qu'elle a été suffisamment bien pour voyager, elle a également rejoint Aw-barre avec le reste de ses enfants. Ce fut une rencontre émouvante avec ses fils aînés. Plus tard, elle a épousé l'oncle d'Abdirahim après qu'il l'ait rejoint ainsi que les enfants à Aw-barre en 2011. « Nous étions heureux d'avoir un papa et d'être à nouveau une famille au complet », a déclaré Abdirahim.

La vie à Aw-barre était difficile. Avec ses frères et sœurs, ils recevaient un maigre complément de leurs rations en peignant des annonces et des affiches pour le HCR et d'autres partenaires lors d'événements, notamment pour la Journée mondiale du réfugié. Leur talent est devenu célèbre et la famille a finalement été aidée à quitter Aw-barre pour rejoindre Addis où ils pourraient utiliser leurs compétences artistiques afin de gagner leur vie. Ils ont également été soutenus par le programme du HCR pour les réfugiés en milieu urbain.

L'année dernière, Abdirahim a remporté le premier prix du concours d'art organisé par le HCR en Somalie pour la Journée mondiale du réfugié grâce à une peinture sur le thème « Ma Somalie » qui dépeint l'appui du HCR aux réfugiés et aux personnes déplacées.

Aujourd'hui, malgré tout ce qu'il a vécu, le jeune artiste peut à nouveau nourrir de grands rêves. En effet, lui et sa famille en arrivent à l'étape finale de ce qui sera peut-être un processus de réinstallation réussi en Amérique. « Je veux retrouver l'espoir », dit-il. « L'espoir de donner en retour. Je veux vivre une vie artistique. »

Il attend avec impatience d'améliorer son anglais et d'utiliser ses talents artistiques à l'école secondaire. Mais tout ce dont il rêve en fait, c'est d'une vie meilleure loin de Mogadiscio, d'Aw-barre et d'Addis dont il dit que ce sont des lieux « où il fait bon vivre dans la paix, mais que cela reste difficile. » Il espère même travailler pour le HCR dans l'avenir.

« Nous espérons maintenant que nous pourrons tous avoir une bonne éducation et un bon avenir », a conclu Abdirahim, en buvant son café. « Ce dont notre père rêvait pour nous et qui lui a coûté la vie. »

Picasso serait fier.

Par Andy Needham à Addis-Abeba, Ethiopie

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Le rythme d'arrivée des réfugiés somaliens au Kenya est alarmant

Les trois camps de Dadaab, dont la capacité d'accueil était initialement prévue pour 90 000 personnes, comptent désormais une population d'environ 250 000 civils somaliens, ce qui fait de ce complexe accueillant des réfugiés l'un des plus grands et des plus surpeuplés au monde. Le HCR craint l'arrivée de dizaines de milliers d'autres réfugiés en 2009 dans cette région isolée située au nord-est du Kenya, alors que la situation continue à se détériorer dans leur pays en proie à des troubles.

Les ressources, comme l'eau et la nourriture, se réduisent dangereusement dans les camps surpeuplés, avec parfois 400 familles se partageant l'usage d'un robinet d'eau. Il n'y a plus de place pour monter de nouvelles tentes, et les nouveaux arrivants doivent partager des abris déjà surpeuplés avec d'autres réfugiés.

Début 2009, le Gouvernement kényan a donné son accord pour allouer des terres supplémentaires à Dadaab, ce qui permettra d'héberger quelque 50 000 réfugiés. Les photos ci-après montrent les conditions de vie dans le camp de Dadaab en décembre 2008.

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Ce week-end, l'UNHCR a commencé, avec l'aide de l'armée américaine, le largage aérien d'urgence d'environ 200 tonnes de biens de secours destinés aux milliers de réfugiés affectés par de graves inondations dans les camps de réfugiés de Dadaab au nord du Kenya.

Ces largages aériens offrent un spectacle impressionnant. Un avion cargo C-130 a largué, à chaque rotation, 16 tonnes de bâches en plastique, de moustiquaires, de tentes et de couvertures, au-dessus d'un site préalablement évacué de toute présence humaine et animale. Des réfugiés ont ensuite chargé le matériel dans des camions pour l'acheminer vers les camps.

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L'UNHCR a transféré 7 000 réfugiés parmi les plus touchés depuis Ifo vers le camp d'Hagadera, à quelque 20 kilomètres plus loin. 7 000 autres réfugiés ont été transférés vers un nouveau site, appelé Ifo 2, situé plus en altitude.

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