Angelina Jolie se rend auprès des réfugiés syriens en Turquie

Communiqués de presse, 17 juin 2011

PROVINCE D'HATAY, Turquie, 17 juin (HCR) L'Ambassadrice de bonne volonté du HCR Angelina Jolie s'est rendue vendredi en Turquie à la frontière avec la Syrie, où elle a rencontré de nombreux réfugiés ayant fui leur pays ces dernières semaines.

L'exode des civils depuis le nord-ouest de la Syrie a augmenté considérablement ces deux dernières semaines. On compte désormais plus de 9 600 personnes qui vivent dans quatre camps gérés par la Turquie avec le Croissant-Rouge turc.

Accompagnée par le personnel du HCR ainsi que des représentants des autorités turques, Angelina Jolie s'est rendue au camp d'Altinozu dans la province de Hatay, à 20 kilomètres de la frontière syrienne. Quelque 1 700 Syriens y ont trouvé abri. « Les personnes hébergées dans ce camp ont fui car elles craignaient pour leur vie, et un grand nombre d'entre elles m'ont parlé de leur angoisse pour la sécurité de leurs proches restés en Syrie », a-t-elle indiqué.

Elle a rencontré une réfugiée syrienne ayant réussi à quitter la Syrie alors que sa grossesse était avancée. Depuis, elle a donné naissance à son bébé dans le camp. Cette mère a expliqué comment son mari avait été tué.

Une autre réfugiée, très angoissée, a expliqué à Angelina Jolie qu'elle était malade d'inquiétude au sujet de son mari resté en Syrie et ne pouvant pas traverser la frontière. « Cette personne a expliqué que son mari, tout comme un grand nombre de Syriens, avait trop peur de traverser la frontière », a ajouté Angelina Jolie.

L'actrice américaine a rendu hommage à la Turquie qui accueille les réfugiés, en ajoutant qu'il était essentiel dans ce type de situation que les personnes aient accès à la sécurité. « Je suis vraiment reconnaissante de la politique de portes ouvertes menée par la Turquie, un pays qui permet à ces personnes d'entrer sur son territoire et qui assure qu'il n'y aura pas de retours forcés. »

A son arrivée, une foule d'enfants enthousiastes a chanté « regarde qui est là » et « bienvenue, bienvenue » tout en se pressant autour d'elle pour lui serrer la main. Un grand nombre de ces enfants avaient des slogans inscrits sur le front, comme le mot « liberté. »

« J'apprécie l'occasion qui m'est donnée de visiter ce camp et de m'entretenir avec ces familles », a indiqué Angelina Jolie. « C'est une situation vraiment complexe et chacun doit faire son possible pour aider les familles innocentes prises entre deux feux. Je suivrai de près cette situation et je ferai tout mon possible pour aider ces personnes », a-t-elle ajouté.

« Le Gouvernement de Turquie et le Croissant-Rouge turc ont fait preuve d'une immense générosité envers les milliers de personnes qui ont fui la Syrie. Le Croissant-Rouge a érigé des camps très rapidement et cette organisation fournit également des soins médicaux et d'autres services essentiels. Le HCR se tient également prêt à porter assistance si la situation venait à se dégrader. »

Avant la mission d'Angelina Jolie, le HCR avait reçu des dizaines d'e-mails la remerciant pour son projet de mission à la frontière entre la Turquie et la Syrie et pour son soutien aux personnes déracinées. Les réfugiés hébergés au camp d'Altinozu lui ont également fait part de leurs remerciements en entonnant des chants joyeux.

Parallèlement, l'Ambassadrice de bonne volonté a souligné la pertinence de la nouvelle campagne mondiale du HCR intitulée : 1 seul réfugié, c'est déjà trop avec cette crise.

« Dans cette campagne, nous soulignons le fait qu'un seul réfugié sans abri, c'est déjà trop. Or, dans cette tout dernière crise de déplacement, nous voyons des milliers de personnes dans le besoin et il pourrait y en avoir bien davantage en Syrie qui n'ont encore reçu aucune aide. Ces personnes méritent et ont besoin de notre aide », a-t-elle expliqué.

• FAITES UN DON •

 

• COMMENT NOUS AIDER • • RESTEZ INFORMÉS •

Le Haut Commissaire

M. António Guterres a rejoint, le 15 juin 2005, le Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés, dont il est le 10ème Haut Commissaire.

Environnement

Découvrez comment le HCR et ses organisations partenaires tentent de réduire l'impact environnemental des opérations de réfugiés.

Environment

Comment le HCR et ses partenaires cherchent à minimiser l'impact environnemental des opérations pour aider les réfugiés

Au-delà de la frontière

En 2010, la frontière entre la Grèce et la Turquie est devenue le point d'entrée principal vers l'Union européenne pour les migrants irréguliers et les demandeurs d'asile, avec plus de 132 000 nouveaux arrivants. Certains sont des migrants en quête d'une vie meilleure, tandis que d'autres fuient la violence et la persécution dans des pays comme l'Afghanistan, l'Erythrée, l'Iraq ou la Somalie. Le voyage est périlleux et de nombreuses noyades sont à déplorer lors des tentatives de traversée de la Méditerranée ou de la rivière Eros entre la Grèce et la Turquie à bord de frêles embarcations. Les insuffisances du système d'asile grec sont exacerbées par la charge imposée par des dizaines de milliers de personnes dans l'attente de l'examen de leurs demandes d'asile. Les centres de réception pour les nouveaux arrivants, y compris des demandeurs d'asile, sont grandement insuffisants. L'année dernière, des équipes du HCR se sont rendues dans plusieurs de ces centres surpeuplés où hommes, femmes et enfants étaient détenus dans des pièces exiguës et manquant d'infrastructures. Le HCR travaille avec le Gouvernement grec pour améliorer son système d'asile et a appelé les autres Etats européens à apporter leur soutien à la Grèce.

Au-delà de la frontière

Une foule dense à la frontière tunisienne

À la frontière entre la Libye et la Tunisie, une foule dense de plusieurs milliers de personnes attendant avec angoisse de quitter l'insécurité de la Libye s'est rassemblée dans un no man's land, du côté libyen de la frontière, le 2 mars 2011. Il s'agissait pour la plupart de jeunes hommes et principalement de travailleurs migrants originaires de Tunisie et d'Égypte. Ils cherchaient désespérément à rentrer dans leur pays d'origine ou à trouver un refuge et la sécurité en Tunisie. Après plusieurs nuits passées à la belle étoile, beaucoup étaient épuisés et affamés. Alors que la foule se pressait en direction du poste frontière, plusieurs individus ont été blessés. Le Croissant-Rouge tunisien a dispensé des soins médicaux à ceux qui en avaient besoin. Des employés du HCR se trouvaient également du côté tunisien de la frontière, en appui aux autorités tunisiennes et aux organisations humanitaires.

Une foule dense à la frontière tunisienne

Attente à la frontière égyptienne

Trois semaines après l'éruption de violence en Libye qui a provoqué des déplacements de population, des milliers de personnes sont toujours bloquées à la frontière égyptienne dans l'attente du retour vers leur pays d'origine. Beaucoup sont arrivés épuisés après avoir voyagé pendant des jours sans nourriture ni eau en quantité suffisante. Certains ont livré des récits poignants d'hommes armés faisant du porte à porte de nuit, forçant des Africains sub-sahariens à partir après avoir détruit leurs papiers d'identité et pris leur argent.

Des vols long-courriers supplémentaires vers le Bangladesh et d'autres pays asiatiques sont nécessaires afin de décongestionner la frontière, bien que les ressortissants érythréens et somaliens ne puissent rentrer chez eux. De ce fait, un grand nombre de personnes sont bloquées à la frontière depuis des jours et elles sont obligées de dormir en plein air dans le froid. Le HCR a fourni des couvertures, des matelas en plastique, de la nourriture et de l'eau potable à ceux qui attendent le rapatriement.

Plus de 100 000 personnes sont arrivées au poste frontière de Sallum depuis le début de la crise en Libye. La plupart étaient des travailleurs migrants d'Egypte qui ont réussi à passer la frontière rapidement, mais bien d'autres nationalités attendent toujours du côté libyen.

Attente à la frontière égyptienne

Turquie : L'exil de Faysal depuis Kobané en SyriePlay video

Turquie : L'exil de Faysal depuis Kobané en Syrie

Plus de 170 000 personnes ont fui la ville de Kobané au nord de la Syrie pour échapper à une violente offensive menée par des militants ISIS. Faysal a réussi à s'échapper en Turquie avant que les combats ne s' intensifient. Toutefois, il a encore une famille qui a dû rester dans la ville frontalière assiégée.
Turquie: Accueil des réfugiés à la frontière à AkcakalePlay video

Turquie: Accueil des réfugiés à la frontière à Akcakale

Plus de 10 000 réfugiés syriens ont afflué vers la ville d'Akcakale au sud de la Turquie. Akcakale est une ville de 30 000 habitants, qui est désormais voisine d'un camp de plus de 30 000 réfugiés syriens qui sont arrivés en quête de sécurité.
Des réfugiés syriens en milieu urbain en TurquiePlay video

Des réfugiés syriens en milieu urbain en Turquie

En Turquie, on compte plus de 650 000 réfugiés syriens. Quelque 200 000 d'entre eux sont hébergés dans des camps de réfugiés le long de la frontière. Mais plus de 460 000 réfugiés vivent dans des conditions plus précaires en milieu urbain, beaucoup d'entre eux dans la ville d'Urfa au sud du pays. Abdul témoigne sur les difficultés de la vie en ville.