Des cours de langue pour aider les réfugiés à lever les barrières culturelles

Articles d'actualité, 26 juillet 2012

© HCR/E.Kastelz
Des étudiants africains au cours d'espagnol pour les réfugiés et les demandeurs d'asile originaires de pays situés hors de l'Amérique latine.

SAN JOSÉ, Costa Rica, 26 juillet (HCR) Bangalay s'est retrouvé au Costa Rica par accident. Il a échoué là-bas alors que, parti de son pays natal, la Côte d'Ivoire, il se dirigeait vers ce qu'il croyait être les États-Unis. Mais le navire à bord duquel il a traversé l'Atlantique l'a débarqué au Panama. Après avoir été détenu pendant un certain temps, il a réussi à prendre un bus pour le Costa Rica, où il a déposé une demande d'asile.

Voilà pourquoi ce jeune homme de 17 ans est maintenant élève d'une classe d'espagnol établie exclusivement pour les demandeurs d'asile et les réfugiés originaires de pays situés hors de l'Amérique latine et qui vivent à San José, la capitale du Costa Rica.

L'Association des consultants et des conseillers internationaux (ACAI), une organisation non gouvernementale qui met en œuvre les programmes du HCR depuis les années 1990, a mis au point en mai de l'année dernière un programme visant à donner des cours d'espagnol deux fois par semaine.

« Ces cours sont un excellent soutien pour eux », déclare Gloria Maklouf, directrice de l'ACAI. « Tous les étudiants ont fui leur pays d'origine pour sauver leur vie. Maintenant, pendant les cours, ils peuvent se parler les uns avec les autres et partager leurs expériences. La langue est un outil indispensable dans leur processus d'intégration et pour trouver du travail. »

L'enseignante Carmen Wirdyan, titulaire d'une maîtrise en psychologie, est elle-même une réfugiée qui était professeur dans sa Colombie natale. Bien qu'elle ne perçoive qu'un salaire symbolique pour ses cours, elle se sent dans son élément lorsqu'elle enseigne aux 12 réfugiés et demandeurs d'asile.

« J'aime mes étudiants », confie-t-elle. « Même si je suis incapable de résoudre tous leurs problèmes, je veux les aider à améliorer leur situation dans le pays le mieux que je peux. »

Kristin Halvorsen, du bureau du HCR à San José, reconnaît que les réfugiés doivent surmonter de nombreux obstacles pour s'intégrer à la société costaricienne. C'est encore plus difficile quand les coutumes et les origines sont très différentes de la réalité locale, comme c'est le cas avec ces étudiants originaires de pays d'Afrique ou d'Asie.

« Quand des gens de l'extérieur du continent ont commencé à arriver en 2009, le HCR et ses partenaires se sont trouvés face à un défi majeur », déclare Kristin Halvorsen. « Leurs besoins sont différents de la majorité des réfugiés accueillis dans le pays, à savoir des Colombiens qui connaissent déjà la langue locale. »

Les étudiants sont tous d'accord pour dire que les cours d'espagnol sont, en quelque sorte, le symbole d'une nouvelle vie, loin des conflits armés dont ils ont souffert pendant si longtemps.

« Je veux oublier toutes les choses horribles qui se sont produites au Nigèria et recommencer à zéro », déclare Grace, 31 ans, qui est arrivée en avril de l'année dernière. « J'espère avoir la vie que j'ai toujours voulue, mais que je n'ai jamais eue jusqu'à maintenant. Ces cours sont la première étape qui me permettra d'atteindre mon objectif. »

Par Erin Kastelz, à San José, au Costa Rica

• FAITES UN DON •

 

• COMMENT NOUS AIDER • • RESTEZ INFORMÉS •

Nouveaux afflux de réfugiés ivoiriens au Libéria

Fin mars, plus de 100 000 réfugiés ivoiriens avaient franchi la frontière vers l'est du Libéria depuis que les tensions politiques latentes liées aux élections présidentielles controversées en Côte d'Ivoire voisine ont tourné à la violence en février. La majorité d'entre eux sont allés vers le département de Nimba au Libéria mais, signe que les combats se sont déplacés, quelque 6 000 Ivoiriens ont récemment traversé la frontière vers le département de Grand Gedeh. La plupart des nouveaux arrivants se sont installés dans des villages reculés - certains inaccessibles en voiture. L'agence des Nations Unies pour les réfugiés a envoyé une mission pour évaluer les besoins des réfugiés dans la région.

La photographe Glenna Gordon a photographié les nouveaux arrivants près de Zwedru dans le sud-est du Libéria.

Nouveaux afflux de réfugiés ivoiriens au Libéria

Côte d'Ivoire : Fuir en quête d'un refuge

Le HCR a exprimé son inquiétude croissante pour les civils pris au piège dans le quartier d'Abobo à Abidjan, la capitale économique de la Côte d'Ivoire, après plusieurs jours de combats violents opposant l'ex-rébellion ivoirienne des Forces nouvelles (FN), alliée à Alassane Ouattara, et les forces du président sortant Laurent Gbagbo. Les perspectives restent sombres. Le quartier d'Abobo comptait 1,5 million d'habitants et beaucoup d'entre eux ont fui. Mais des groupes armés auraient empêché d'autres habitants de quitter le quartier. Le HCR est particulièrement préoccupé pour les personnes vulnérables, comme les malades et les personnes âgées, qui ne peuvent pas partir.

Au total, près de 70 000 réfugiés ivoiriens ont déjà fui vers l'est du Libéria depuis l'élection présidentielle de fin novembre.

Côte d'Ivoire : Fuir en quête d'un refuge

Libéria : Aide d'un pays voisinPlay video

Libéria : Aide d'un pays voisin

Alphonse Gongleba a fui vers le Libéria avec sa famille il y a quelques mois. Il apprécie l'aide qu'il reçoit dans ce pays, voisin de sa Côte d'Ivoire natale.
Libéria : Un afflux massifPlay video

Libéria : Un afflux massif

Plus de 25 000 civils ivoiriens ont fui en quête de sécurité au Libéria. Le HCR aide les communautés locales à faire face.