Permis de résidence accordés par le Brésil aux réfugiés angolais et libériens

Articles d'actualité, 9 novembre 2012

© HCR/G.Gutarra
Un groupe de réfugiés angolais donne un concert au Brésil. Les Angolais ont bien réussi leur intégration au Brésil.

BRASILIA, Brésil, 9 novembre (HCR) Le HCR a salué vendredi la décision récente du Brésil d'accorder un permis de résidence permanente à près de 2 000 anciens réfugiés angolais et libériens. Le Ministère brésilien de la Justice a publié un décret le 26 octobre confirmant le nouveau statut de ce groupe.

La mesure a été adoptée par les autorités brésiliennes pour la migration, à la suite d'une recommandation du HCR publiée en janvier de cette année. Le HCR demandait aux Etats d'appliquer les clauses de cessation sur ces deux situations de réfugiés et recommandait aux pays d'asile de poursuivre l'intégration locale ou d'accorder un autre statut aux anciens réfugiés.

Le Brésil est le premier pays d'Amérique latine et à l'extérieur de l'Afrique à suivre les recommandations du HCR. Selon les statistiques gouvernementales brésiliennes, la décision concerne 1 681 réfugiés angolais et 271 réfugiés libériens, soit environ 40% de la population réfugiée au Brésil.

Le Brésil accueille environ 4 600 réfugiés reconnus, y compris des Angolais et des Libériens. Les autres groupes de réfugiés sont originaires de la Colombie (700) et la République démocratique du Congo (497).

Selon le décret, les réfugiés angolais et libériens auront 90 jours après en avoir été informés par les autorités pour appeler la police et demander leur visa de résident permanent. Les réfugiés doivent se conformer à au moins une des quatre conditions : vivre au Brésil en tant que réfugié reconnu depuis ces quatre dernières années ; être embauché par une entreprise privée ou publique enregistrée auprès du ministère du Travail ; être un travailleur qualifié avec des compétences officiellement reconnues ; ou diriger sa propre entreprise légalement établie. La possibilité d'obtenir le statut de résident permanent ne s'applique pas aux réfugiés reconnus qui sont coupables d'une infraction criminelle.

Les réfugiés angolais et libériens sont très bien intégrés dans la société brésilienne surtout dans les villes de Rio de Janeiro et São Paulo. Beaucoup sont mariés à des Brésiliennes et ils ont des enfants brésiliens. Le HCR estime que la plupart des Angolais et des Libériens répondent aux exigences des autorités pour rester au Brésil.

La plupart des réfugiés angolais et libériens vivant au Brésil sont arrivés pendant les années 1990, ils fuyaient les conflits civils secouant leurs pays respectifs. En Angola, le conflit de 1961 à 2002 a déplacé plus de quatre millions de déplacés internes et a forcé 600 000 autres personnes à fuir en exil. Dans le cas du Libéria, deux guerres civiles (de 1989 à 1996 et de 1999 à 2003) ont généré des dizaines de milliers de réfugiés.

La plupart des demandeurs d'asile originaires des pays de l'Afrique de l'Ouest et de l'Afrique centrale avaient rejoint le Brésil par avion, avec un petit nombre de ressortissants de pays d'Afrique de l'Ouest qui sont arrivés par bateau. D'autres, originaires de pays de l'Est et la Corne de l'Afrique, ainsi que des pays d'Asie comme l'Afghanistan et le Bangladesh sont arrivés par avion depuis Dubaï, via Panama puis l'Equateur, avant d'arriver au Brésil.

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Evaluer les besoins des réfugiés au Brésil

Le personnel du HCR a rendu visite et s'est entretenu avec des réfugiés vivant en milieu urbain au Brésil pour évaluer leurs besoins en matière de protection ainsi que ceux d'autres personnes relevant de la compétence du HCR. L'agence pour les réfugiés, conjointement avec des partenaires locaux, mène chaque année cette Evaluation concertée des besoins. Le HCR procède à une approche basée sur l'Intégration de critères d'âge, de genre et de diversité, avec également la participation de minorités et de groupes vulnérables, y compris des femmes, des personnes âgées, des handicapés et d'autres. Cette année, l'évaluation a été menée dans cinq villes - São Paulo, Rio de Janeiro, Brasília, Rio Grande de Sul et Manaus. Les réfugiés ayant pris part à l'évaluation ont indiqué que l'évaluation leur avait permis de partager leurs points de vue, leurs problèmes et de trouver ensemble des solutions avec le HCR et d'autres organisations. D'autres intervenants, y compris des fonctionnaires, des travailleurs humanitaires et des universitaires, ont également participé.

Evaluer les besoins des réfugiés au Brésil

Rapatriement en RDC depuis l'Angola

Le HCR a repris le programme de rapatriement librement consenti pour les réfugiés angolais vivant en République démocratique du Congo (RDC). Quelque 43 000 Angolais ont fait part de leur souhait de rentrer chez eux dans le cadre d'un projet qui avait été suspendu il y a quatre ans pour diverses raisons. Un premier groupe de 252 civils angolais a quitté le 4 novembre 2011 le centre de transit du HCR de la ville de Kimpese, à l'ouest de la RDC. Ils ont traversé la frontière quelques heures plus tard et ont été chaleureusement accueillis par des fonctionnaires et des habitants de Mbanza Congo. Au cours des deux premières semaines de l'opération de rapatriement, plus de 1 000 réfugiés angolais sont rentrés chez eux depuis la province du Bas-Congo à l'ouest et de Katanga au sud. Sur les 113 000 réfugiés angolais vivant dans les pays de la région, 80 000 sont hébergés par la RDC.

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Des réfugiés transférés dans un nouveau camp au Libéria

Le HCR a commencé à transférer des réfugiés ivoiriens vers un nouveau camp dans la ville de Bahn, au nord-est du Libéria. Ces prochaines semaines, le HCR espère transférer jusqu'à 15 000 réfugiés dans ce site, construit sur un terrain gagné sur la jungle. Ils font partie des quelque 40 000 civils qui ont fui la Côte d'Ivoire pour échapper aux tensions politiques croissantes dans leur pays depuis l'élection présidentielle de fin novembre.

Le nombre final de réfugiés qui seront emmenés à Bahn dépendra du nombre de personnes souhaitant être réinstallées depuis des villages proches de la frontière entre la Côte d'Ivoire et le Libéria. Initialement, la plupart des réfugiés ont été accueillis par les communautés hôtes et ils ont vécu au côté des habitants. Le mauvais état des routes a compliqué l'acheminement des biens de secours par les institutions humanitaires. Les stocks de vivres, de médicaments et d'eau ont baissé, rendant les conditions de vie difficiles aussi bien pour la population locale que pour les réfugiés.

Au camp de Bahn, les réfugiés auront accès aux services de base comme les soins de santé, l'eau potable et l'enseignement primaire.

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Libéria : Aide d'un pays voisin

Alphonse Gongleba a fui vers le Libéria avec sa famille il y a quelques mois. Il apprécie l'aide qu'il reçoit dans ce pays, voisin de sa Côte d'Ivoire natale.
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Le HCR aménage un camp dans le nord-est du Libéria pour héberger des milliers de réfugiés ivoiriens. La communauté locale participe aux travaux.
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Libéria : Le camp de Bahn ouvre

Le HCR a ouvert un nouveau camp dont la capacité d'accueil est de plus de 15 000 réfugiés ivoiriens à Bahn dans l'est du Libéria. Un premier groupe de réfugiés arrive.