L'autorisation d'accès du HCR auprès des demandeurs d'asile se fait toujours attendre au Maroc

Articles d'actualité, 19 octobre 2005

© HCR
L'UNHCR affirme avoir reçu des informations inquiétantes selon lesquelles des demandeurs d'asile ont été transférés dans le désert près des frontières au sud et à l'est du Maroc, mais une équipe d'experts envoyée le 11 octobre n'a toujours pas la permission de quitter Rabat, la capitale.

GENEVE, 19 octobre (UNHCR) Une équipe d'experts de l'UNHCR envoyée au Maroc le 11 octobre attend toujours l'autorisation du gouvernement pour pouvoir rendre visite à plusieurs personnes relevant de la compétence de l'UNHCR qui se trouveraient en état d'arrestation dans plusieurs endroits du pays.

Même s'il est difficile d'obtenir des chiffres précis, l'agence a la preuve que des dizaines de ressortissants de l'Afrique subsaharienne possédant des papiers d'identité délivrés par l'UNHCR ont été arrêtés par les autorités marocaines, et sont victimes des mesures de répression à l'encontre des immigrants clandestins, a dit Ekber Menemencioglu, directeur pour l'UNHCR du bureau de l'Asie centrale, Asie du Sud-Ouest, Afrique du Nord et Moyen-Orient.

« L'UNHCR réitère que ces personnes relevant de son mandat ne doivent pas être refoulées c'est-à-dire renvoyées de force vers un pays où elles risqueraient de se trouver en situation de danger et nous avons demandé, à plusieurs reprises, de pouvoir se rendre auprès d'elles, en vain jusqu'à maintenant », a ajouté E. Menemencioglu.

Il a noté que l'équipe a pu, néanmoins, s'entretenir avec les personnes qui trouvent le moyen de se rendre au bureau de l'UNHCR à Rabat.

L'UNHCR reconnaît que tous les gouvernements ont le droit légitime de gérer toute migration irrégulière, mais souligne que souvent, cachées dans ces flux, il y a des personnes fuyant des persécutions et la violence qui méritent d'avoir accès à une procédure d'asile en bonne et due forme, a dit E. Menemencioglu. Il a ajouté que l'UNHCR insiste auprès des autorités marocaines pour le respect des principes internationaux de protection, tout particulièrement en ce qui concerne le refoulement, et pour un traitement humain de toute personne.

En complément du Maroc, l'UNHCR a dépêché des missions, au cours des trois dernières semaines, vers les enclaves espagnoles de Ceuta et Melilla, ainsi qu'aux îles Canaries. Le Haut Commissaire António Guterres a aussi convenu d'une réunion avec le Groupe des migrations de Genève, composé des chefs de six organisations internationales.

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Malgré des dangers considérables, des migrants en quête d'un avenir meilleur, et des réfugiés fuyant la guerre et les persécutions, continuent à embarquer dans des bateaux de fortune pour des traversées en haute mer. L'un des principaux itinéraires vers l'Europe part de l'ouest de l'Afrique vers l'archipel des Canaries, un territoire espagnol.

Avant 2006, la plupart des migrants irréguliers, empruntant cet itinéraire sur l'océan Atlantique, embarquaient sur des pateras, des bateaux pouvant transporter jusqu'à 20 personnes. Les pateras partaient en majorité depuis le Maroc et le Territoire du Sahara occidental, pour une traversée d'une demi-journée. Les pateras ont été remplacés par des bateaux plus importants appelés des cayucos, qui peuvent transporter jusqu'à 150 personnes. Les cayucos partent depuis des ports situés dans des pays d'Afrique de l'Ouest comme la Gambie, le Ghana, la Guinée, le Sénégal ou la Sierra Leone. Ils prennent plus de trois semaines pour atteindre les Canaries.

Parmi les 32 000 personnes arrivées dans les îles Canaries, seule une petite proportion d'entre elles (359 personnes) ont demandé l'asile en 2006. En 2007, plus de 500 demandes d'asile ont été déposées aux îles Canaries. Ce chiffre est particulièrement significatif, étant donnée la diminution de 75 pour cent de nombre global des arrivées par la mer en 2007.

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