Selon le HCR, plus de 105 000 réfugiés ont fui la violence au Burundi

Articles d'actualité, 15 mai 2015

© HCR/T.Winston Monboe
Le HCR procède au transfert de milliers de Burundais ayant fui vers la Tanzanie via le lac Tanganyika, en utilisant un vieux ferry qui peut transporter un maximum de 600 personnes.

GENÈVE, 15 mai (HCR) Le HCR a déclaré vendredi que plus de 105 000 personnes avaient fui vers les pays voisins pour échapper aux violences politiques au Burundi. Beaucoup sont désormais pris au piège et vivent dans des conditions désastreuses dans un village frontalier sur la rive du lac Tanganyika.

« La tentative de coup d'Etat aurait été déjouée, mais la situation à Bujumbura, la capitale du Burundi, demeure tendue avec des explosions sporadiques de violences signalées ce matin », a déclaré Karin de Gruijl, porte-parole du Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés, lors d'un point de presse.

« Plus de 105 000 personnes ont désormais fui le pays. Quelque 70 187 personnes se trouvent en Tanzanie voisine, 26 300 au Rwanda et 9183 dans la province du Sud-Kivu en République démocratique du Congo. »

Le HCR a déclaré que le nombre d'arrivants en Tanzanie avait fortement augmenté ces derniers jours. Selon les informations fournies par les autorités, plus de 50 000 Burundais vivent dans des conditions très difficiles à Kagunga, un village situé à la frontière sur les rives du lac Tanganyika. Selon Karin De Gruijl, des informations font état d'au moins 10 000 autres personnes attendant de rentrer en Tanzanie.

Kagunga est un petit village situé à la frontière entre le Burundi et la Tanzanie. Il est le plus facile d'accès par bateau du fait d'une chaîne de montagnes escarpées du côté tanzanien de la frontière.

Le HCR a affrété le ferry vieillissant MV Liemba le 3 mai dernier pour transférer des réfugiés de Kagunga vers Kigoma. Cependant le ferry ne peut transporter que 600 personnes et le transfert prend jusqu'à 10 heures, avec des bateaux de pêche nécessaires pour acheminer les réfugiés entre le quai et le ferry.

« Nous avons identifié une seconde embarcation qui pourrait transporter jusqu'à 300 personnes, mais elle ne sera pas en mesure de naviguer la nuit », a déclaré Karin de Gruijl. « Nous vérifions également une piste parmi les montagnes que certains réfugiés pourraient emprunter pour quitter Kagunga. »

Après quatre heures de marche dans les montagnes, les réfugiés passeraient une nuit dans un camp temporaire du HCR avant de monter à bord d'un bus vers le camp de réfugiés de Nyanrugusu, a-t-elle expliqué.

« Avec l'augmentation rapide du nombre d'arrivants à Kagunga, les conditions de vie sont devenues désastreuses. Les personnes ont pu apporter de la nourriture et ils peuvent pêcher dans le lac, mais le manque d'eau potable, de latrines et d'abris est aiguë », a déclaré la porte-parole.

« Les services de santé locaux, au village, sont débordés. Nous mettons actuellement en place un centre d'accueil pour répondre aux besoins les plus urgents. Nous avons également accéléré le transfert des femmes enceintes, des enfants, des réfugiés âgés et malades vers Kigoma. »

A Kigoma, les autorités ont alloué un stade pour accueillir les réfugiés avant que ceux-ci ne se rendent au camp de réfugiés de Nyarugusu. Avec l'aide de partenaires locaux, le HCR a transformé le stade en un grand centre de transit où les réfugiés vont rester quelques jours tout en étant enregistrés et recevant des soins médicaux avant d'être transférés vers le camp de réfugiés.

Dix-sept camions transportant des milliers de tentes, de bâches en plastique, de moustiquaires, de couvertures, d'ustensiles de cuisine, de jerrycans, de lampes à énergie solaire et d'autres articles de première nécessité sont attendus à Kigoma dimanche depuis les entrepôts régionaux du HCR. Le HCR et ses partenaires se préparent à une crise de réfugiés à grande échelle. Plus de 18 000 réfugiés ont déjà été transférés vers le camp de réfugiés.

Des réfugiés du Burundi continuent également d'arriver au Rwanda, bien que le taux ait diminué ces deux dernières semaines, selon Karin de Gruijl. « Les réfugiés ont déclaré que les autorités du Burundi ont rendu très difficile pour les habitants de quitter le pays. Selon les personnes ayant réussi à rejoindre le Rwanda ces derniers jours, il y a des barrages routiers et des points de contrôle où la police ou les milices empêchent les gens de poursuivre leur voyage vers le Rwanda. »

Le Rwanda accueille actuellement plus de 26 300 réfugiés burundais, dont la plupart vivent au camp de réfugiés de Mahama. De plus, le HCR prévoit pour la semaine prochaine de commencer à enregistrer un nombre indéterminé de Burundais qui se trouvent en milieu urbain.

• FAITES UN DON •

 

• COMMENT NOUS AIDER • • RESTEZ INFORMÉS •

Crise de la RD du Congo : Appel Urgent

L'intensité des combats de ces derniers mois a forcé plus de 64 000 Congolais à fuir leur pays.

Donnez pour cette crise

Catastrophe humanitaire au Katanga

Les habitants de la province du Katanga en République démocratique du Congo qualifient depuis longtemps la région située entre les villes de Manono, Mitwaba et Pweto comme étant le « triangle de la mort ». Malgré la présence des forces des Nations Unies pour le maintien de la paix et les opérations des militaires gouvernementaux menées avec succès dans d'autres parties du pays, la situation au Katanga, une province riche en ressources, s'est aggravée ces deux dernières années. Le conflit opposant le groupe des milices sécessionnistes au gouvernement et les groupes ethniques Luba (Bantu) et Twa (Pygmy) a fait des milliers de victimes et de personnes déplacées dans le pays, plus de 400 000 personnes depuis 2012, dont 70 000 ces trois derniers mois. Le Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) a exprimé sa « vive préoccupation » sur la situation humanitaire « catastrophique » au nord de la province du Katanga. La violence règne dans cette région où on déplore des pillages et l'incendie de villages entiers, des violations des droits de l'homme, notamment des meurtres, des viols collectifs et d'autres cas de violence sexuelle, ainsi que le recrutement militaire forcé des enfants.

La présence limitée d'organisations humanitaires et de développement est un sérieux problème, entraînant une assistance insuffisante pour les personnes déplacées qui éprouvent des difficultés à accéder aux services essentiels. Il existe 28 sites accueillant des personnes déplacées internes dans le nord de la province du Katanga et de très nombreuses autres personnes déplacées sont hébergées par les communautés d'accueil. Si le HCR a construit quelque 1 500 abris d'urgence depuis janvier, les personnes déplacées ont également besoin de bien d'autres choses, notamment d'un accès aux soins de santé, à l'eau potable, à de la nourriture et à des possibilités d'éducation. Les photographies ci-dessous ont été prises par Brian Sokol pour le HCR et elles soulignent le désespoir et la souffrance endurés par les populations.

Catastrophe humanitaire au Katanga

De Batalimo à Batanga et au-delà : Des Congolais rentrent de RCA

Ce mois-ci, près de 6 300 réfugiés originaires de la République démocratique du Congo (RDC) ont quitté le camp de Batalimo en République centrafricaine, un pays déchiré par les violences. Ils sont rentrés chez eux dans la province de l'Equateur sur une base volontaire. Leur décision de rentrer prouve encore une fois, s'il en était besoin, la gravité de la situation en République centrafricaine, où la violence s'est intensifiée depuis décembre. Le conflit a généré des centaines de milliers de personnes déplacées internes et en a forcé près de 350 000 autres à fuir vers les pays voisins. Les réfugiés du camp de Batalimo faisaient partie des quelque 20 000 Congolais ayant fui en République centrafricaine pour échapper aux conflits interethniques en RDC. L'opération de retour depuis Batalimo avait été reportée plusieurs fois pour des raisons de sécurité et de logistique. Toutefois, le 10 avril, un premier convoi a traversé le fleuve Oubangui en bateau. Le tout dernier est arrivé en RDC en date du 10 mai. Le HCR a organisé le transport des réfugiés depuis Batalimo vers la ville fluviale de Zinga en RCA. De là, ils sont montés à bord de bateaux pour la traversée vers Batanga ou Libenge dans la province de l'Equateur en RDC. A Batanga, les rapatriés ont été enregistrés, ils ont reçu des documents d'identité et une subvention d'aide à la réinsertion. Ils ont ensuite été transportés vers leurs villages, où ils bénéficieront d'un suivi. La photographe Leonora Baumann a suivi l'un de ces groupes de rapatriés vers la RDC.

De Batalimo à Batanga et au-delà : Des Congolais rentrent de RCA

Sur la route : le HCR transfère des réfugiés congolais vers leur future maison en Ouganda

À la mi-juillet 2013, des milliers de réfugiés congolais ont commencé à affluer à la frontière entre la République démocratique du Congo (RDC) et l'Ouganda, dans le district de Bundibugyo à l'ouest du pays. Ils fuyaient les combats ayant éclaté quand un groupe rebelle ougandais, les Forces démocratiques alliées, ont attaqué la ville de Kamango dans la province instable du Nord-Kivu en RDC. Beaucoup sont restés dans la zone frontalière montagneuse, mais d'autres ont été transférés vers le centre de transit de Bubukwanga plus à l'intérieur de l'Ouganda. Ils y ont reçu protection et assistance de la part du gouvernement, du HCR et de ses partenaires. Mais le centre de transit a une capacité d'accueil initiale de 12 500 personnes. Il a été rapidement surpeuplé et les gens ont été encouragés à rejoindre l'installation de réfugiés de Kyangwali, située à 280 kilomètres au nord dans le district de Hoima. Depuis que le premier convoi a quitté Bubukwanga pour Kyangwali le 14 août dernier, plus de 11 000 personnes ont rejoint ce site où elles accèdent à des services plus complets et plus durables. Le photographe Michele Sibiloni s'est récemment rendu à Bubukwanga et il a suivi un convoi de réfugiés se rendant à l'installation de Kyangwali.

Sur la route : le HCR transfère des réfugiés congolais vers leur future maison en Ouganda

Somalie : Retour à ZanzibarPlay video

Somalie : Retour à Zanzibar

Un groupe de familles rentre à Zanzibar en Tanzanie après avoir vécu en exil pendant plus de 10 ans à Mogadiscio en Somalie.
Tanzanie : Vers la citoyennetéPlay video

Tanzanie : Vers la citoyenneté

En 2007, le HCR et le gouvernement tanzanien lui ont donné le choix : retourner chez lui ou devenir citoyen tanzanien. Pour Michael Sheltieri Namoya, la décision a vite été prise.
Tanzanie : Les Bantous rentrent chez euxPlay video

Tanzanie : Les Bantous rentrent chez eux

Depuis plus de quatre siècles, des milliers de Bantous vivent en Somalie. Désormais ils rentrent en Tanzanie, la terre de leurs ancêtres.