Plus de 100 000 personnes ont déjà été déplacées en Somalie en 2014 du fait de l'insécurité alimentaire

Points de presse, 16 septembre 2014

Ceci est un résumé des déclarations du porte-parole du HCR Babar Baloch à qui toute citation peut être attribuée lors de la conférence de presse du 16 septembre 2014 au Palais des Nations à Genève.

Note : ce point de presse a été mis à jour le 17 septembre.

Le déplacement forcé en Somalie et au-delà de ses frontières ne montre aucun signe de ralentissement, du fait des expulsions forcées, de la sécheresse, du conflit et du manque de moyens d'existence ayant forcé plus de 100 000 personnes à quitter leurs maisons depuis début 2014.

La vaste majorité d'entre elles, soit 80%, sont des déplacés internes en Somalie. Des réfugiés somaliens nouvellement arrivés ont été enregistrés au Yémen, au Kenya et en Ethiopie durant les huit premiers mois de 2014.

L'insécurité a été la principale cause du déplacement interne avec environ 80 000 personnes ayant fui leurs maisons à cause du conflit militaire.

Ce déplacement de population a été généré par l'offensive militaire en cours actuellement et menée par le Gouvernement somalien ainsi que les troupes de l'Union africaine pour le maintien de la paix dans le centre-sud de la Somalie contre des militants du groupe Al Shabaab.

Ce déplacement de population pourrait être seulement temporaire, avec des personnes de retour chez elles quand la situation de sécurité se sera améliorée. Les efforts d'aide aux déplacés sont toutefois entravés par l'accès limité aux villes affectées par les activités militaires. Des ponts aériens sont souvent le seul moyen d'acheminer du matériel de secours aux personnes dans le besoin.

Les expulsions forcées de déplacés depuis des terrains ou des bâtiments qu'ils soient privés ou publics auraient déjà déraciné près de 23 000 personnes. Les zones les plus touchées par le déplacement de population sont la ville portuaire de Kismayo et la capitale, Mogadiscio.

Le HCR a engagé des discussions avec les fonctionnaires somaliens en charge des déplacés pour plaider en faveur de politiques et de mesures visant à faire cesser ces évictions qui s'effectuent en violation des droits humains fondamentaux. Le HCR a distribué des articles de secours essentiels à 3 000 familles déplacées à Kismayo ces dernières semaines, mais des distributions supplémentaires sont nécessaires.

De nombreux déplacés vivent au sein de sites dépourvus de services essentiels. Ils dorment dans des abris de fortune faits de bâtons, d'herbes et de morceaux de cartons. Des incidents ont été signalés concernant des violences à l'encontre des femmes et des jeunes filles, y compris des viols, par des miliciens opérant hors de ces installations.

La migration dans la région continue vers les pays voisins, l'Ethiopie et le Kenya, ainsi que le Yémen qui a reçu de nouveaux arrivants par bateaux ayant traversé le golfe d'Aden ou la mer Rouge. La plupart des nouveaux arrivants sont originaires de six régions du centre-sud de la Somalie qui sont les plus affectées par la sécheresse, l'insécurité alimentaire et la pauvreté. Le total des réfugiés somaliens dans la région s'élève à 957 000.

Ce déplacement de populations continu intervient à une période où les déplacés font les frais de l'insécurité alimentaire actuelle dans le pays. Les déplacés dépensent davantage jusqu'à 75% de leur salaire pour acheter de la nourriture, en comparaison des Somaliens vivant dans les communautés urbaines et rurales.

Selon la récente évaluation menée par l'Unité de la FAO pour la sécurité alimentaire et l'analyse de la nutrition (FSNAU), les déplacés sont affectés par les plus forts taux de malnutrition aigüe sévère. Par ailleurs, des taux de malnutrition critiques sont enregistrés dans sept des 13 sites de déplacés analysés. Le taux de mortalité pour les enfants de moins de cinq ans parmi les déplacés à Mogadiscio est six fois plus élevé que la moyenne.

Le HCR et d'autres agences intensifient leur réponse. L'opération du HCR pour aider les déracinés somaliens nécessite plus de 40 millions de dollars et demeure sous-financée à hauteur de 38%.

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Manuel pour la protection des déplacés internes

Dans plus de 50 pays du monde entier, quelque 24 millions de personnes sont déracinées et déplacées dans leur propre pays suite à un conflit ou à des violations des droits de l'homme.

Personnes déplacées internes

Les personnes déplacées fuient en quête de sécurité dans d'autres régions au sein même de leur pays, où ils ont besoin d'une aide.

Le rythme d'arrivée des réfugiés somaliens au Kenya est alarmant

Les trois camps de Dadaab, dont la capacité d'accueil était initialement prévue pour 90 000 personnes, comptent désormais une population d'environ 250 000 civils somaliens, ce qui fait de ce complexe accueillant des réfugiés l'un des plus grands et des plus surpeuplés au monde. Le HCR craint l'arrivée de dizaines de milliers d'autres réfugiés en 2009 dans cette région isolée située au nord-est du Kenya, alors que la situation continue à se détériorer dans leur pays en proie à des troubles.

Les ressources, comme l'eau et la nourriture, se réduisent dangereusement dans les camps surpeuplés, avec parfois 400 familles se partageant l'usage d'un robinet d'eau. Il n'y a plus de place pour monter de nouvelles tentes, et les nouveaux arrivants doivent partager des abris déjà surpeuplés avec d'autres réfugiés.

Début 2009, le Gouvernement kényan a donné son accord pour allouer des terres supplémentaires à Dadaab, ce qui permettra d'héberger quelque 50 000 réfugiés. Les photos ci-après montrent les conditions de vie dans le camp de Dadaab en décembre 2008.

Le rythme d'arrivée des réfugiés somaliens au Kenya est alarmant

Kenya : largages aériens pour les camps de réfugiés affectés par les inondations

Ce week-end, l'UNHCR a commencé, avec l'aide de l'armée américaine, le largage aérien d'urgence d'environ 200 tonnes de biens de secours destinés aux milliers de réfugiés affectés par de graves inondations dans les camps de réfugiés de Dadaab au nord du Kenya.

Ces largages aériens offrent un spectacle impressionnant. Un avion cargo C-130 a largué, à chaque rotation, 16 tonnes de bâches en plastique, de moustiquaires, de tentes et de couvertures, au-dessus d'un site préalablement évacué de toute présence humaine et animale. Des réfugiés ont ensuite chargé le matériel dans des camions pour l'acheminer vers les camps.

Dadaab, un complexe de trois camps accueillant quelque 160 000 réfugiés, principalement originaires de Somalie, a été coupé du monde par un mois de fortes pluies qui ont emporté la seule route permettant de relier les camps isolés depuis la capitale kenyane, Nairobi. Le transport aérien s'est avéré la seule solution pour faire parvenir les secours vers les camps.

L'UNHCR a transféré 7 000 réfugiés parmi les plus touchés depuis Ifo vers le camp d'Hagadera, à quelque 20 kilomètres plus loin. 7 000 autres réfugiés ont été transférés vers un nouveau site, appelé Ifo 2, situé plus en altitude.

Kenya : largages aériens pour les camps de réfugiés affectés par les inondations

Inondations dans les camps de réfugiés au Kenya

Des inondations dans le nord-est du Kenya à la mi-novembre ont causé des dégâts dans les trois camps de réfugiés du complexe de Dadaab. Plus de 100 000 réfugiés sur les 160 000 qui y sont accueillis ont été affectés par ces inondations, en particulier au camp d'Ifo. Les réfugiés ont perdu leurs abris et les latrines ont été inondées et détruites. La route d'accès principale reliant Dadaab au reste du Kenya a été coupée par les inondations dues aux fortes pluies, empêchant tout approvisionnement d'aide par voie terrestre.

L'UNHCR a commencé à transférer les réfugiés - souvent avec des charrettes, tirées par des ânes - vers un lieu plus en sécurité, le camp de Hagadera, situé à 20 kilomètres et à une altitude plus élevée. La mise en place d'un pont aérien a permis d'apporter du carburant pour les générateurs, des kits médicaux d'urgence, des bâches en plastique et des pelles pour remplir des sacs de sable afin de consolider les digues anti-inondations. Des biens de premier secours ainsi que de la nourriture ont été distribués aux réfugiés démunis.

L'ampleur de ces inondations rappelle celle des inondations massives ayant suivi les pluies record d'El Nino en 1997, qui avaient submergé toutes les basses terres de l'est du Kenya.

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