Un projet novateur pour aider 26 000 réfugiés dans le nord de l'Equateur

Points de presse, 6 avril 2010

Ceci est un résumé des déclarations du porte-parole du HCR Andrej Mahecic à qui toute citation peut être attribuée lors de la conférence de presse du 6 avril 2010 au Palais des Nations à Genève.

Une initiative novatrice en matière d'enregistrement a permis à 26 000 réfugiés colombiens d'obtenir des documents d'identité dans une région isolée du nord de l'Equateur. Pendant un an, des équipes mobiles composées de représentants du ministère équatorien des Affaires étrangères et de membres du personnel du HCR ont traversé des régions difficiles d'accès dans le nord de l'Equateur pour se rendre auprès des réfugiés. L'enregistrement est une étape cruciale dans la procédure de reconnaissance officielle du statut de réfugié. Le projet est considéré comme un modèle pour l'Amérique latine, où la majorité des réfugiés doivent souvent aller dans des villes grandes et moyennes pour être enregistrés.

Connue sous le nom de programme d'enregistrement amélioré, cette initiative conjointe mise en œuvre avec le Gouvernement équatorien a été établie dans le but d'atteindre des réfugiés colombiens ayant fui vers le nord de l'Equateur. En ayant recours à des équipes mobiles d'enregistrement, le délai d'attente pour une décision gouvernementale sur les demandes d'asile a été réduit de plusieurs mois à une seule journée. Les réfugiés reconnus ont reçu un document officiel du gouvernement attestant de leur statut de réfugié. Les personnes dont le cas nécessitait une analyse plus approfondie ont reçu un document provisoire confirmant leur statut de demandeur d'asile. Sans ces documents, les réfugiés et les demandeurs d'asile ne peuvent bénéficier ni d'une protection juridique ni de l'accès à l'assistance.

De nombreux réfugiés vivent depuis des années dans cette région frontalière reculée et ils n'ont pu accéder aux procédures d'asile dans les zones urbaines, soit en raison du manque de ressources et d'information soit car ils ont peur. Sans statut juridique, la majorité de ces réfugiés sont devenus vulnérables et marginalisés. Le fait d'être détenteur de documents d'identité apporte une réelle différence dans la vie de ces réfugiés qui sont désormais en mesure de se déplacer librement en Équateur et d'accéder aux centres de santé, à l'éducation et à d'autres services. Mais, ce n'est qu'une première étape et des efforts supplémentaires sont nécessaires pour aider ces réfugiés à s'intégrer dans les communautés d'accueil isolées. Le projet a pour objectif d'atteindre les plus vulnérables d'entre eux, y compris les enfants, les femmes et les personnes âgées.

Le HCR a soutenu le Gouvernement équatorien dans cet effort logistique complexe visant à apporter la protection, dont le coût s'élève à plus de deux millions de dollars. Grâce à cette initiative, le Gouvernement équatorien et le HCR ont une image plus précise du nombre de réfugiés colombiens vivant dans le nord de l'Équateur et de leurs besoins. Ce projet a doublé le nombre de réfugiés enregistrés en Equateur. Ils sont désormais au nombre de plus de 45 000 et 98% d'entre eux sont des Colombiens. Toutefois, le HCR estime qu'un autre groupe de 100 000 personnes ayant besoin d'une protection internationale pourrait également se trouver en Équateur.

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Enregistrement

L'enregistrement, la vérification et la mise à jour des informations sur les personnes relevant de la compétence du HCR, pour que celles-ci puissent être protégées et que le HCR puisse trouver des solutions durables à leur situation.

Colombie : Vivre dans les «barrios»

Après plus de quarante ans de guerre civile, la Colombie recense l'une des plus grandes populations de personnes déplacées au monde. Plus de deux millions de personnes ont été contraintes de fuir leurs maisons ; beaucoup d'entre elles ont quitté des régions rurales éloignées pour aller chercher une sécurité relative dans les villes.

Les familles de personnes déplacées échouent la plupart du temps dans des taudis à la périphérie des grandes villes, où elles vivent dans un grand dénuement. Juste à la sortie de Bogota, des dizaines de milliers de personnes déplacées vivent dans les bidonvilles de Los Altos de Cazuca et de Los Altos de Florida. Les déplacé internes n'ont pratiquement pas accès aux services de santé, d'éducation ou de logement décent. La sécurité est également un problème, des gangs et des groupes armés contrôlant les bidonvilles et prenant souvent pour cible les jeunes.

L'UNHCR travaille en collaboration avec les autorités dans une dizaine de communes à travers la Colombie afin de s'assurer que les droits des personnes déplacées soient respectés, y compris leur accès aux services de base : la santé, l'éducation et la sécurité.

Colombie : Vivre dans les «barrios»

Les populations indigènes en Colombie

Forcés de fuir la violence sévissant sur leurs territoires, les peuples indigènes en Colombie luttent pour éviter une rupture de leurs liens communautaires et culturels. On compte environ un million de personnes indigènes en Colombie. Elles appartiennent à 80 groupes différents et composent l'un des héritages autochtones les plus riches et les plus variés au monde. Mais le conflit armé interne frappe particulièrement sévèrement ces populations indigènes.

Comme de nombreux Colombiens, les peuples indigènes n'ont souvent pas d'autre choix que celui de fuir leurs terres pour échapper à la violence. Le déplacement forcé est tout spécialement tragique pour eux car ils sont attachés à leurs terres ancestrales par des liens très forts. Souvent leur survie économique, sociale et culturelle dépend de la préservation de ces liens. Selon l'Association nationale indigène colombienne (ONIC), quelque 18 groupes ethniques minoritaires se trouvent en danger réel d'extinction. L'UNHCR travaille avec eux pour les aider dans leur lutte à rester sur leurs terres ou pour reconstruire leur vie quand ils ont été forcés à fuir.

L'UNHCR aide aussi des réfugiés indigènes accueillis dans des pays voisins comme le Panama, l'Equateur, le Vénézuela et le Brésil. L'UNHCR développe une stratégie régionale pour mieux répondre aux besoins spécifiques des populations indigènes durant l'exil.

Les populations indigènes en Colombie

Réfugiés invisibles au Panama

La guerre civile en Colombie a forcé des millions de personnes à fuir de chez elles, dont des centaines de milliers qui ont cherché refuge dans d'autres pays de la région.

Au Panama, le long de la frontière avec la Colombie, la région de Darien est recouverte d'une épaisse jungle inhospitalière et accessible uniquement par bateau. Néanmoins, de nombreux Colombiens sont venus jusque-là pour trouver refuge, après avoir fui les groupes armés irréguliers qui contrôlent de vastes territoires de jungle de l'autre côté de la frontière.

De nombreuses familles réfugiées au Darien font partie de minorités éthniques de Colombie - indigènes ou afro-colombiennes - qui ont été particulièrement affectées par le conflit et déplacées en grand nombre. Ces dernières années, un nombre croissant de réfugiés colombiens ont également rejoint la capitale, Panama City.

Environ 12 500 Colombiens relevant du mandat de l'UNHCR se trouvent au Panama, mais beaucoup préfèrent ne pas se faire connaître des autorités et rester cachés. Venir en aide à cette population « invisible » est l'un des plus grands défis que rencontre l'UNHCR non seulement au Panama, mais aussi en Equateur et au Vénézuela.

Réfugiés invisibles au Panama

Equateur : Visite d'António GuterresPlay video

Equateur : Visite d'António Guterres

Le chef du HCR António Guterres se rend en Equateur avant la Journée mondiale du réfugié et rend hommage à ce pays pour l'accueil qu'il réserve aux réfugiés.
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Angelina Jolie en Equateur

Angelina Jolie rencontre des réfugiés colombiens en Equateur durant sa première visite dans ce pays en tant qu'Envoyée spéciale du Haut Commissaire pour les réfugiés António Guterres.
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Angelina Jolie en Equateur

L'Ambassadrice de bonne volonté du HCR Angelina Jolie est retournée dans le nord de l'Equateur, où elle a recontré des réfugiés colombiens.