Bulgarie durcit sa position sur les demandes d'asile iraquiennes

Articles d'actualité, 21 avril 2008

© HCR/I.Grigorov
Un demandeur d'asile montre sa demande d'asile dans un bureau de l'immigration en Bulgarie.

SOFIA, Bulgarie, 21 avril (UNHCR) Jusqu'il y a quelques mois, la Bulgarie était considérée comme un endroit sûr pour les réfugiés iraquiens. Mais l'agence des Nations Unies pour les réfugiés craint que ce pays des Balkans n'ait modifié sa politique de protection à l'égard des Iraquiens.

La Bulgarie accordait habituellement soit un statut humanitaire soit le statut de réfugié à part entière à pratiquement tout Iraquien qui demandait l'asile après son arrivée dans le pays, une arrivée qui se faisait le plus souvent par voie terrestre depuis la Turquie. Cela représentait 533 personnes l'an passé, soit près de la moitié des requérants d'asile enregistrés en Bulgarie en 2007.

Toutefois, entre décembre 2007 et mars 2008, les fonctionnaires bulgares chargés de l'immigration ont rejeté 41 demandes d'asile iraquiennes, selon Iliana Savova du Comité d'Helsinki bulgare, une organisation indépendante de défense des droits humains. Pendant cette même période, le gouvernement a accordé le statut de réfugié à deux requérants et le statut humanitaire à 60.

Le gouvernement insiste sur le fait qu'il a simplement fait preuve de davantage de rigueur en évaluant les demandes et en statuant sur la détermination du statut. « Nous considérons les cas de manière plus réaliste et nous avons refusé un certain nombre de demandes d'asile », déclare Todor Zhivkov, Directeur du centre d'accueil et d'enregistrement des réfugiés à Sofia.

Les cas sont désormais en appel. Le Comité d'Helsinki tente d'obtenir la révision judiciaire des décisions prises pour 11 cas d'Iraquiens que l'organisation représente.

L'UNHCR s'inquiète de ce changement apparent de politique, que l'agence n'estime pas justifié par une modification du profil des nouveaux arrivants. La plupart des demandeurs d'asile sont toujours des hommes seuls, mais un nombre croissant de familles et de mères célibataires avec enfants demandent aussi la protection de la Bulgarie.

C'est le cas d'Alla, une ingénieur en électricité de 36 ans. Elle a fui l'Iraq avec ses deux enfants et déposé une demande d'asile en Bulgarie il y a neuf mois. « Je me plais ici. C'est un pays accueillant », dit Alla en s'adressant en bulgare à ses visiteurs de l'UNHCR. Elle attend toujours une décision finale.

Avant le rejet des premières demandes d'asile en décembre, les autorités bulgares chargées de l'immigration avaient fait part de leurs préoccupations, estimant que le nombre croissant d'Iraquiens demandant l'asile mettait sous pression les capacités d'accueil limitées de la Bulgarie.

Mais, pour la déléguée de l'UNHCR en Bulgarie, Catherine Hamon Sharpe, les problèmes de capacité d'accueil doivent être réglés d'une autre manière. « Le besoin individuel de protection est la seule raison légitime pour accorder ou refuser le statut de réfugié », insiste-t-elle.

Catherine Hamon Sharpe remarque que le nombre de demandeurs d'asile iraquiens en Bulgarie l'an passé soit 533 personnes était faible, en comparaison avec celui des pays voisins que sont la Grèce (5 500) et la Turquie (3 500). Elle rappelle que l'agence gouvernementale bulgare pour les réfugiés a ainsi reçu, en 2002-2003, un nombre bien plus important de demandeurs d'asile, pour une partie dans des centres d'accueil et pour l'autre dans des résidences privées.

En 2002, la Bulgarie a reçu un total de 2 888 demandes d'asile le chiffre le plus élevé de son histoire sur une base annuelle suivi par les 1 549 demandes enregistrées en 2003. La plupart des requérants venaient d'Afghanistan.

Pendant ce temps, les Iraquiens de Sofia sont de plus en plus inquiets quant à leur chance de pouvoir rester dans le pays. Dans certains cas, cette incertitude a un impact sur leur santé.

Alors que ses deux sœurs suivent des cours de bulgare, Noor, une requérante d'asile de 15 ans aide son père et veille sur sa mère malade, qui souffre de problèmes cardiaques. La famille est arrivée en Bulgarie il y a quatre mois et a demandé l'asile.

« L'état de ma mère a empiré avant notre fuite à cause de la situation en Iraq », raconte Noor, avant d'ajouter que le stress constant en Bulgarie a encore aggravé la situation. « Ce matin, il l'ont emmenée à l'hôpital », dit elle.

Par Melita H. Sunjic à Sofia, Bulgarie

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L'Emissaire du HCR Angelina Jolie en Iraq

L'Emissaire du HCR Angelina Jolie s'est rendue en Iraq cette semaine, pour y rencontrer des réfugiés syriens et des déplacés internes iraquiens dans la région du Kurdistan iraquien. Elle a offert son soutien à 3,3 millions de personnes déracinées par le conflit dans le pays et elle a mis en lumière leurs besoins.

Angelina Jolie a entendu des témoignages déchirants sur la fuite éperdue de ces civils, y compris certains qui marchaient la nuit et se cachaient le jour sur le chemin vers la liberté. Elle a également rencontré des femmes qui se trouvaient parmi les 196 Yézidis récemment libérés par les militants et hébergés actuellement dans l'installation informelle de Khanke.

« Il est choquant de voir le niveau de dégradation de la situation humanitaire en Iraq depuis ma dernière visite », a déclaré Angelina Jolie. « Au-delà du grand nombre de réfugiés syriens, deux millions d'Iraquiens ont été déplacés par les violences durant la seule année 2014. Beaucoup parmi tous ces personnes innocentes ont été déracinées plusieurs fois dans leur quête de sécurité au milieu des lignes de front mouvantes. »

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Iraq: Déplacement massif depuis Mossoul

Ces derniers jours, des centaines de milliers d'Iraquiens ont fui les combats dans la ville de Mossoul et d'autres cités du nord de l'Iraq. Des employés du HCR sont sur le terrain pour suivre les déplacements et aider les personnes dans le besoin. Les besoins sont immenses. Le HCR fait son possible pour assurer la protection et fournir des abris ainsi que des articles de secours, notamment des tentes. De nombreux déplacés ont quitté leurs maisons sans rien d'autre que les vêtements portés ce jour-là. Certains n'ont pas d'argent pour payer le logement, la nourriture, l'eau potable ou les soins de santé. Ils arrivent aux postes de contrôle entre le gouvernorat de Ninive et la région du Kurdistan d'Iraq sans savoir où aller, ni comment payer leurs dépenses.

Les agences des Nations Unies, les organisations humanitaires et les fonctionnaires gouvernementaux coordonnent leurs efforts pour aider les personnes dans le besoin. Les agences des Nations Unies lancent un appel de fonds supplémentaire d'urgence. Le HCR espère fournir des kits d'urgence ainsi que des milliers de tentes et travaille également avec ses partenaires pour protéger et aider les personnes déplacées.

L'exode dans le nord s'ajoute aux déplacements de populations massifs cette année dans le gouvernorat iraquien d'Anbar, où les combats depuis janvier ont contraint quelque 500 000 personnes à fuir cette province pour chercher refuge dans des zones plus sûres.

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Crise en Iraq : Trouver un logement

Des dizaines de milliers de personnes ont fui vers les gouvernorats d'Erbil et de Duhok dans la région du Kurdistan d'Iraq la semaine dernière. Ces déplacés ont trouvé abri dans des écoles, des mosquées, des églises et des camps de transit après une éruption de violence qui déchire certaines régions du centre et du nord de l'Iraq. Le HCR et ses partenaires font leur possible pour répondre aux besoins urgents en termes d'abri. Le HCR a livré près de 1 000 tentes dans un camp de transit en cours de construction par les autorités et les ONG à Garmawa, près de Duhok.

De nombreux déplacés originaires de Mossoul arrivent aux postes de contrôle entre le gouvernorat de Ninive et la région du Kurdistan iraquien. Ils ont des ressources limitées et n'ont pas les moyens de se payer un logement. Certains sont hébergés par des proches. D'autres résident à l'hôtel en puisant dans leurs maigres ressources.

Dans le village d'Alqosh, quelque 150 personnes (soit 20 familles) sont arrivées avec de rares effets personnels en plus des vêtements qu'ils portaient le jour où ils ont fui. Ces déplacés vivent dans plusieurs salles de classe d'une école primaire depuis la semaine dernière. Tous ces locaux sont actuellement bondés. Un membre du groupe a expliqué qu'il vivait auparavant dans un appartement loué à Mossoul et qu'il menait une vie de famille normale. Toutefois, à Alqosh, ils craignent pour le bien-être et l'éducation de leurs enfants ainsi que la présence de serpents et de scorpions.

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Le 8 novembre 2013, le typhon Haiyan a balayé le centre des Philippines, dévastant tout sur son passage et tuant des milliers de personnes. Un an après, la reconstruction dure toujours. Sur l'île de Leyte, Bartolome témoigne de la vie de sa famille, pendant plusieurs semaines dans un bateau échoué après la destruction de leur maison.
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Les ateliers de formation à la couture pour les déplacées kachin au Myanmar sont un succès. Ils leur permettent d'acquérir une compétence professionnelle, de construire une camaraderie entre bénéficiaires en créant des liens et des réseaux de soutien et, enfin, de renforcer leur confiance.