Guor Maker

En bref
© HCR/T.Ongaro

Près de deux décennies après avoir été forcé de courir pour sauver sa vie et échapper à la violence pendant la guerre civile du Soudan entre le Nord et le Sud, Guor Maker a couru (sous le nom de Guor Marial) pour la paix en tant qu'athlète indépendant sous le drapeau olympique lors des Jeux olympiques. Bien qu'il n'ait pas gagné le marathon aux Jeux olympiques de Londres en 2012, il a obtenu une médaille d'or pour sa persévérance et sa détermination. Par ailleurs, il a contribué à faire connaître son pays d'origine, qui avait accédé à l'indépendance sous le nom de Soudan du Sud un an auparavant.

Désormais, l'athlète basé aux Etats-Unis contribue à plaider - avec le soutien du HCR - pour la cause des réfugiés et à faire connaître la situation du Soudan du Sud en proie à des trouble et où des combats ont éclaté à la fin 2013 entre les forces gouvernementales et les rebelles. Ces violences ont généré des centaines de milliers de personnes déplacées.

Né au Soudan du Sud en 1984, un an après l'éruption de la Seconde Guerre civile soudanaise, Maker a été confronté, dès son plus jeune âge, aux dures réalités du conflit. Il a perdu 28 membres de sa famille, y compris huit frères et sœurs, pendant la guerre et il a passé la majeure partie de sa vie à fuir le conflit. Un jour, lorsqu'il tentait de s'échapper, il a été capturé et recruté pour du travail forcé. En 1994, il a rejoint des proches à Khartoum, la capitale du Soudan, où il est resté jusqu'à son départ pour l'Egypte à l'âge de 14 ans. Deux ans plus tard, il s'est envolé pour les États-Unis, où il a obtenu le statut de réfugié.

Le jeune homme a pleinement profité des possibilités d'éducation et ses capacités pour être athlète ont rapidement été identifiées. Il s'est inscrit à l'Iowa State University grâce à une bourse et il a obtenu un diplôme de chimie en 2011. La même année, il a couru le marathon et sa performance lui a permis de se qualifier pour les Jeux olympiques. Comme le Soudan du Sud n'avait pas pu être enregistré auprès du Comité international olympique (CIO) à temps pour les Jeux de 2012, il a été l'un des quatre athlètes qui ont été admis à concourir sous le drapeau du CIO. Il a terminé à la 47e place avec un temps de 2 heures et 19 minutes.

En juin 2013, pour marquer la Journée mondiale des réfugiés - et après 20 années passées loin de son pays d'origine - Maker est retourné dans son village au Soudan du Sud depuis sa nouvelle maison en Arizona. Aidé par le HCR, Maker a retrouvé ses parents et d'autres membres de sa famille qui l'avaient vu pour la dernière fois en 1993 avant son départ pour Khartoum. Ce fut un retour très émouvant qui l'a fait réfléchir sur le coût de la guerre, y compris sur la mort de certains de ses frères et sœurs qui ont souffert de maladies curables, et sur la souffrance de ses parents.

Son parcours jusqu'à aujourd'hui est remarquable et il espère que son histoire inspirera la prochaine génération de talents sud-soudanais. Comme il a vécu avec les conséquences de l'apatridie, sa voix sera également importante dans la sensibilisation à cette question importante au sujet de laquelle le HCR mène une campagne mondiale pour éliminer l'apatridie.

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