La souffrance en Somalie

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© HCR/E.Hockstein

La dégradation de la crise humanitaire

Près de deux décennies après la chute du régime du président Mohammed Siad Barre, la Somalie reste un Etat en faillite sans perspective de paix durable. Des flambées de violence sporadiques ont poussé des centaines de milliers de personnes à quitter leur maison pour chercher abri dans d'autres parties du pays ou pour fuir vers des Etats voisins ou proches, y compris l'Éthiopie, le Kenya, la Tanzanie et l'Ouganda. Ces dernières années, des dizaines de milliers d'entre elles ont risqué leur vie en effectuant la dangereuse traversée du golfe d'Aden depuis le nord de la Somalie vers le Yémen. Des centaines de personnes trouvent la mort chaque année durant ce voyage.

Il est pratiquement impossible pour le HCR et d'autres organisations humanitaires internationales de travailler dans la région du centre-sud du pays, y compris dans la capitale Mogadiscio, du fait de l'anarchie et de l'absence d'autorité étatique. Ces organisations dépendent de partenaires locaux, eux-mêmes soumis à une pression croissante dans leur tentative de porter assistance aux victimes de l'une des pires crises humanitaires aujourd'hui à travers le monde.

Depuis que la Somalie a sombré dans la guerre civile en 1991, plus d'un demi-million de personnes ont fui vers des pays étrangers, mettant ainsi à rude épreuve les Etats voisins, tout spécialement le Kenya, l'Ethiopie et le Yémen. Par ailleurs, on compte 1,4 million de déplacés internes au sein même de la Somalie, dont la plupart d'entre eux se trouvent la région du centre-sud, en proie à une instabilité persistante.

La moitié de la population vivant en Somalie a désespérément besoin d'une assistance humanitaire, un enfant sur cinq souffre de malnutrition aiguë et moins de 100 000 enfants déplacés internes sont scolarisés à l'école primaire.

Du fait de l'insécurité générale, y compris des combats et des violences qui surviennent régulièrement ainsi que les meurtres et enlèvements de travailleurs humanitaires, il est de plus en plus difficile pour les organisations humanitaires d'apporter une aide aux personnes dans le besoin. Les personnes vulnérables n'ont de ce fait qu'un accès restreint à l'eau potable, à la nourriture, aux soins de santé, à l'éducation et au matériel d'abri.

Le HCR vient en aide aux déracinés somaliens en Somalie et à l'extérieur du pays. Dans les pays d'asile, le HCR appuie les gouvernements pour qu'ils assurent une protection internationale aux réfugiés et qu'ils répondent à leurs besoins élémentaires. A l'intérieur de la Somalie, le HCR coordonne toutes les activités et interventions en matière de protection visant à fournir du matériel d'abri et des articles de secours.

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Somalie : les souffrances des déplacés internesPlay video

Somalie : les souffrances des déplacés internes

On compte plus de 1,4 million de personnes déplacées internes en Somalie. La violence constante dans le sud et le centre du pays a rendu la tâche extrêmement difficile et dangereuse pour ceux qui leur viennent en aide.

Bossasso : La vie en marge

Le port de Bossasso, situé dans la région du Puntland au nord de la Somalie, est le principal point de départ pour les dizaines de milliers de demandeurs d'asile et de migrants qui risquent leur vie en traversant le golfe d'Aden pour atteindre le Yémen.

Outre ceux pour qui ce port est un point de transit, quelque 50 000 Somaliens ont cherché refuge à Bossasso après avoir abandonné leur foyer pour échapper au conflit. La vie est difficile pour ces déplacés internes, qui vivent dans 26 sites d'installation principalement situés sur des terrains privés autour de la ville. Leurs abris de fortune sont faits de bouts de carton et de plastique. En raison de la surpopulation, qui s'ajoute à l'utilisation de matériaux de construction très inflammables, des incendies éclatent régulièrement dans les sites d'installation, blessant gravement les habitants et détruisant leurs abris et leurs affaires. Les familles déplacées risquent aussi souvent d'être expulsées par les propriétaires privés.

Le HCR et ses partenaires d'exécution tentent d'améliorer la vie de ces communautés par des projets à petite échelle, notamment des activités rémunératrices et des programmes de sensibilisation à certains problèmes comme la violence sexuelle et à l'encontre des femmes.

Bossasso : La vie en marge

Galkayo : Vulnérables dans un pays en guerre

Galkayo, une ville du Puntland en Somalie, accueille plus de 60 000 personnes déplacées qui ont fui le conflit au sud-centre de la Somalie et la sécheresse dans de nombreuses régions du pays.

Les personnes déplacées sont dispersées dans 21 installations de fortune situées autour de Galkayo. Souvent plusieurs familles partagent de petits abris rudimentaires faits de cartons et de bâche en plastique. Malgré le surpeuplement et l'extrême pauvreté, il n'est pas rare que les familles accueillent des enfants abandonnés ou des personnes âgées qui se sont retrouvées seules.

A cause des conditions insalubres et d'un accès insuffisant aux soins de santé, de banales maladies peuvent souvent entraîner des complications. Il y a peu de perspectives d'emploi à Galkayo et la plupart des personnes déplacées trouvent du travail journalier, comme la collecte des ordures ou le nettoyage des vêtements pour le compte des membres de la communauté locale.

Le HCR vient en aide aux personnes déplacées à Galkayo via des formations professionnelles et des activités génératrices de revenus pour améliorer leurs moyens d'existence. L'agence pour les réfugiés fournit également des abris temporaires et des biens de secours aux familles vulnérables.

Galkayo : Vulnérables dans un pays en guerre

Le rythme d'arrivée des réfugiés somaliens au Kenya est alarmant

Les trois camps de Dadaab, dont la capacité d'accueil était initialement prévue pour 90 000 personnes, comptent désormais une population d'environ 250 000 civils somaliens, ce qui fait de ce complexe accueillant des réfugiés l'un des plus grands et des plus surpeuplés au monde. Le HCR craint l'arrivée de dizaines de milliers d'autres réfugiés en 2009 dans cette région isolée située au nord-est du Kenya, alors que la situation continue à se détériorer dans leur pays en proie à des troubles.

Les ressources, comme l'eau et la nourriture, se réduisent dangereusement dans les camps surpeuplés, avec parfois 400 familles se partageant l'usage d'un robinet d'eau. Il n'y a plus de place pour monter de nouvelles tentes, et les nouveaux arrivants doivent partager des abris déjà surpeuplés avec d'autres réfugiés.

Début 2009, le Gouvernement kényan a donné son accord pour allouer des terres supplémentaires à Dadaab, ce qui permettra d'héberger quelque 50 000 réfugiés. Les photos ci-après montrent les conditions de vie dans le camp de Dadaab en décembre 2008.

Le rythme d'arrivée des réfugiés somaliens au Kenya est alarmant

Nouvelles arrivées en Ethiopie

La contrée isolée de Dolo Ado devient le refuge de quelque 10 000 Somaliens fuyant la violence dans leur pays.

Depuis le début de l'année, environ 10 000 Somaliens ont traversé la frontière en quête de refuge et ils sont arrivés à Dolo Ado, un lieu isolé, brûlé par le soleil et situé au sud-est de l'Ethiopie - où les habitants sont majoritairement de l'ethnie somali. La plupart ont fui l'insécurité après le retrait des troupes éthiopiennes du centre et du sud de la Somalie et la reprise de ces régions par des insurgés. Au pic de l'afflux au début du mois de février 2009, quelque 150 personnes franchissaient la frontière chaque jour. En réponse à cette situation, une équipe d'urgence du HCR a été envoyée sur place pour aider à gérer un centre de transit à Dolo Ado. De plus, le HCR a fait parvenir des convois contenant des articles de secours, y compris des moustiquaires, des couvertures, des jerrycans, des batteries d'ustensiles de cuisine et des bâches en plastique. Les efforts humanitaires sont coordonnés avec d'autres agences des Nations Unies et des ONG pour assurer que les besoins sont satisfaits. Bien que de nombreux Somaliens déplacés à l'intérieur du sud et du centre de la Somalie ont commencé à rentrer, principalement vers Mogadiscio, de nombreux Somaliens restent à Dolo Ado car ils ont besoin de protection. Etant donné les faibles perspectives de rapatriement dans un avenir proche, un nouveau camp est actuellement en cours de préparation et les cas des réfugiés sont maintenant examinés.

Nouvelles arrivées en Ethiopie

Situation « alarmante » à Dadaab

La visite d'Angelina Jolie à Dadaab dans le nord-est du Kenya fait connaître la situation « alarmante » dans des camps surpeuplés accueillant des dizaines de milliers de réfugiés.

L'Ambassadrice de bonne volonté Angelina Jolie s'est rendue le 12 septembre 2009 dans le nord-est du Kenya à Dadaab. Elle s'y est rendue compte par elle-même des conditions difficiles dans lesquelles vivent des dizaines de milliers de réfugiés. La plus vaste installation de réfugiés au monde, un complexe composé de trois camps surpeuplés, accueille plus de 285 000 réfugiés, majoritairement des Somaliens. Les camps ont été créés au début des années 90 et ils étaient initialement prévus pour héberger 90 000 personnes au maximum. Près de 7 000 personnes arrivent désormais chaque mois, fuyant le conflit qui perdure en Somalie. Angelina Jolie s'est entretenue avec des habitants à propos de leur vie quotidienne et de leur exil. Ces images montrent ses rencontres avec les réfugiés de Dadaab ainsi que certaines des conditions dans lesquelles ils vivent. Outre la surpopulation, ils sont confrontés à des pénuries d'eau, des salles de classe bondées, des problèmes de santé, à la saison des pluies qui approche et d'autres difficultés encore. Le HCR espère que de nouveaux terrains seront prochainement alloués aux nouveaux arrivants.

Situation « alarmante » à Dadaab

Golfe d'Aden : les traversées et les pertes en vie humaine augmentent

Le nombre d'arrivants sur la côte du Yémen a plus que doublé cette année. Ces personnes ont recours à des passeurs pour effectuer la périlleuse traversée du golfe d'Aden depuis la corne de l'Afrique. A ce jour, plus de 18 000 personnes sont arrivées au Yémen via le golfe d'Aden, et près de 400 autres ont péri en tentant le voyage.

Cette hausse du nombre d'arrivées est principalement liée au conflit prolongé en Somalie ainsi qu'aux nouveaux itinéraires empruntés par les passeurs depuis la Somalie vers le Yémen, et via la mer Rouge depuis Djibouti. Les nouveaux arrivants disent qu'ils ont dû partir de chez eux à cause de la perte de leurs récoltes, due à la sécheresse. Cette galerie de photos se concentre en particulier sur des personnes quittant Djibouti.

Le HCR appelle à une action renforcée afin d'épargner des vies dans le golfe d'Aden ou d'autres détroits. Nous avons intensifié notre travail au Yémen dans le cadre d'une opération d'un montant de 17 millions de dollars comprenant du personnel supplémentaire, un effort accru en terme d'assistance, d'abris et de protection pour les réfugiés et les personnes déplacées internes.

Golfe d'Aden : les traversées et les pertes en vie humaine augmentent