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Aperçu opérationnel sous-régional 2015 - Moyen-Orient

| Aperçu |

Le conflit et la violence généralisée ont fait rage dans une grande partie du Moyen-Orient en 2014, créant des besoins humanitaires et de protection sans précédent pour les personnes relevant de la compétence du HCR. L'absence de perspectives de paix et de stabilité dans la région dans un avenir proche offre peu d'espoir d'amélioration de la situation en 2015.

Foyer de plusieurs crises et urgences humanitaires simultanées, le Moyen-Orient connaitra probablement d'autres phénomènes de déplacement interne et externe, un très grand nombre de réfugiés et de personnes déplacées à l'intérieur de leur propre pays (déplacés internes) ayant déjà besoin d'un soutien humanitaire direct.

Alors que la guerre en Syrie est entrée dans sa quatrième année, un retour à la violence généralisée en Iraq menace de toucher des millions de personnes, et la transition politique fragile au Yémen risque de provoquer un regain d'affrontements internes affectant la vie de déplacés internes et de réfugiés extrêmement vulnérables.

Dans un environnement de plus en plus instable et dangereux tant pour les personnes relevant de la compétence du HCR que pour les acteurs humanitaires locaux et internationaux, un défi majeur pour le HCR sera de maintenir sa présence et sa capacité d'intervention en cas d'urgence pour évaluer et entrer en contact avec les populations touchées.

Tandis que la communauté internationale se mobilise pour répondre efficacement aux multiples crises et à leurs implications au-delà du Moyen-Orient, la priorité immédiate du HCR sera de garantir l'environnement de protection le plus favorable pour les personnes relevant de sa compétence, moyennant un plaidoyer actif et un soutien aux entités nationales et locales touchées. La promotion de la conformité aux normes internationales tiendra compte de la générosité déjà manifestée par de nombreux pays d'accueil et des défis de plus en plus importants qui se posent pour assurer la coexistence pacifique entre les réfugiés et les populations locales.

Dans le domaine des services de base et des besoins essentiels, le HCR devra disposer de ressources substantielles pour distribuer des secours d'urgence à des millions de personnes. Bien que la majorité des réfugiés et des déplacés internes dans la région continue de vivre au sein des communautés locales, les camps qui existent déjà ou qui devraient être construits en 2015 nécessiteront des financements considérables. Dans le même temps, le soutien aux personnes qui ne vivent pas dans les camps nécessitera une surveillance plus importante afin de veiller à ce que les plus vulnérables soient prises en charge, où qu'elles se trouvent.

Le HCR continuera d'assurer la coordination globale de la réponse de la communauté humanitaire concernant les réfugiés et d'être chef de file des modules relatifs à la protection des déplacés internes, la coordination et la gestion des camps (CCCM) ainsi que la distribution des abris et des articles non alimentaires. Cette coordination inter organisations est essentielle pour répondre aux stratégies humanitaires ambitieuses rendues nécessaires par l'ampleur des défis et des besoins de la région.

Le HCR et ses partenaires, en particulier le PAM, le PNUD et l'UNICEF, ainsi que les organisations de la société civile, vont explorer de nouveaux moyens d'assurer le lien critique entre la réponse humanitaire concernant les réfugiés et les besoins des pays d'accueil en termes de résilience et de stabilisation dans un contexte de crise régionale prolongée.

Le HCR s'appuiera sur les contributions importantes des pays du Conseil de Coopération du Golfe (GCC) (Arabie saoudite, Bahreïn, Koweït, Oman, Qatar et Emirats arabes unis) et encouragera leur leadership et leur soutien continus pour la mobilisation des ressources et la collecte de fonds. En outre, dans un contexte extrêmement fragile et instable où peu de solutions durables existent pour les réfugiés et les déplacés internes, la poursuite du partage des responsabilités en termes d'offres de réinstallation et d'admissions humanitaires restera une priorité pour les plus vulnérables.

| Réponse et mise en œuvre |

Les opérations en Iraq, en Jordanie, au Liban, en Syrie et au Yémen, dotées de budgets de 25 millions de dollars E.-U. ou plus, sont présentées dans des chapitres pays distincts. Pour les autres pays de la sous-région dans lesquels le HCR est présent, quelques éléments sont décrits ci-dessous.

En Israël, le HCR travaillera en coopération avec le Gouvernement et les acteurs de la société civile afin de répondre aux besoins de protection des demandeurs d'asile et des réfugiés. Les principales activités consisteront notamment à fournir des conseils et une assistance aux personnes relevant de sa compétence, contribuer à des projets communautaires, surveiller les conditions de détention dans les lieux de détention, notamment celui de Holot, et plaider pour l'adoption de lois et politiques protectrices des demandeurs d'asile.

Les pays du GCC accueillent des millions de travailleurs migrants, dont beaucoup sont originaires de pays qui génèrent un grand nombre de réfugiés. Les lois strictes sur l'immigration et le travail conduisent à ce que de nombreux migrants restent au-delà de la durée de leur visa ou deviennent illégaux suite à des changements d'employeurs ou de sponsors. De plus, des centaines de milliers de travailleurs migrants rejoignent illégalement l'Arabie saoudite en passant par le Yémen.

Depuis l'année dernière, les pays du GCC ont sévi contre les travailleurs migrants illégaux dans le cadre d'une opération visant à régulariser le travail et à augmenter l'emploi des nationaux. En conséquence, le HCR continuera d'appliquer une approche de la protection à multiples facettes, notamment le renforcement des capacités, le plaidoyer contre le refoulement et la recherche de solutions durables pour les bénéficiaires, en coordination et partenariat étroit avec les acteurs compétents du GCC. Certaines personnes relevant de la compétence du HCR, comme les Syriens et les Rohingyas, peuvent se voir accorder un traitement exceptionnel, tel que l'accès à l'éducation et aux soins de santé.

A partir de son bureau régional en Arabie saoudite (qui couvre le Bahreïn, le Koweït, Oman, le Qatar et les Emirats arabes unis), ainsi que de ses bureaux à Abu Dhabi et à Koweït, le HCR s'appuiera sur les contributions financières récentes de la part des gouvernements du GCC, d'institutions nationales et d'entités privées et affectées aux urgences afin de promouvoir une coordination et une participation plus importante en vue de rendre les interventions humanitaires plus efficaces.

Le HCR continuera de mener des actions de sensibilisation relatives à son mandat, à ses stratégies, à ses objectifs, à ses appels et à ses opérations, et de promouvoir une culture de transparence et de responsabilité partagée, afin de mobiliser des ressources soutenues pour ses opérations sur le terrain.

| Informations financières |

Les besoins financiers du HCR pour le Moyen-Orient ont considérablement augmenté ces dernières années, passant de 506,4 millions de dollars E.-U. en 2011 à un budget 2014 révisé de 1,6 milliard de dollars E.-U., pour tenir compte de l'augmentation des besoins liés à la crise en Syrie. En 2015, ces besoins financiers ont de nouveau augmenté, pour atteindre 1,7 milliard de dollars E.-U. en raison de besoins croissants découlant principalement des évolutions en Iraq, en Syrie et au Yémen.

A la lumière de la situation changeante dans la région, toute modification des besoins sera présentée séparément, principalement dans le Plan régional 2015 pour les réfugiés et la résilience (3RP), dans le Plan national 2015 d'aide humanitaire pour la Syrie (SHARP) en ce qui concerne la situation en Syrie et dans un appel supplémentaire en ce qui concerne la situation en Iraq.

Source: HCR Appel global 2015 (actualisation)