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Profil d'opérations 2015 - République centrafricaine

| Aperçu |

Environnement opérationnel

  • Les coups d'état militaires et les rébellions qui se sont succédé par le passé en République centrafricaine (RCA) ont causé une crise économique prolongée dans le pays et ont eu des effets préjudiciables sur la capacité des institutions nationales à offrir des services et une protection à la population. La crise humanitaire actuelle fait suite à deux années de conflits politiques qui ont débouché sur une grande instabilité et des violences généralisées, perpétrées par deux factions antagonistes.

  • Depuis le mois de décembre 2013, environ 25 pour cent de la population centrafricaine a été déplacée à l'intérieur du territoire par le conflit qui a créé une profonde fracture ethnico-religieuse dans le pays. Au plus fort des troubles, début 2014, plus de 930 000 personnes étaient déplacées. Plus de la moitié de la population a encore besoin d'une aide humanitaire. Parallèlement, ce conflit a eu des répercussions régionales, plus de 190 000 réfugiés centrafricains ayant fui au Cameroun, au Congo, en République démocratique du Congo (RDC) et au Tchad depuis le mois de décembre 2013.

  • En août 2014, environ 508 000 personnes étaient toujours déplacées en RCA -- un total en baisse par rapport aux chiffres précédents -- et l'afflux de réfugiés dans les pays limitrophes s'était stabilisé. Cependant, de violents affrontements quotidiens continuent de déplacer, par milliers, des personnes qui ont déjà des conditions de vie désastreuses. Les factions opposées contrôlent de vastes secteurs et les groupes armés se scindent, de sorte que la situation est de plus en plus complexe et imprévisible.

  • La présence de groupes armés affecte et limite les interventions humanitaires. Le pillage des entrepôts et des convois d'aide, les menaces contre les humanitaires et l'insécurité générale empêchent les acteurs humanitaires de se déployer pleinement dans les zones rurales et peuvent entraîner une suspension temporaire de leurs activités.

  • L'arrivée de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation en République centrafricaine (MINUSCA), destinée à remplacer la force de l'Union africaine, en septembre 2014, aura certes un effet stabilisateur mais son déploiement intégral devrait prendre du temps. A terme, la présence de la mission devrait créer les conditions nécessaires au renforcement des institutions gouvernementales, ce qui conduira au rétablissement des services essentiels.

  • La crise en cours a eu des répercussions sur les réfugiés, principalement congolais (RDC) et soudanais, quelque 6 000 réfugiés congolais ayant choisi de rentrer dans leur pays ; cependant, la position du Gouvernement vis-à-vis de l'asile demeure constructive.

Personnes relevant de la compétence du HCR

En 2015, le HCR prévoit de soutenir les groupes suivants en RCA : les centaines de milliers de personnes déplacées dans le pays depuis 2013 en raison des combats intercommunautaires ; les réfugiés et demandeurs d'asile de diverses nationalités qui sont accueillis à Bangui ; les réfugiés congolais chassés par des affrontements tribaux dans le nord-ouest de la RDC et accueillis dans le camps de Zemio ; les réfugiés soudanais qui ont fui la violence dans la région du Darfour et qui sont à présent hébergés dans le camp de Pladama Ouaka, à proximité de la ville de Bambari.

Chiffres HCR prévisionnels pour la République centrafricaine
Type de population Origine Janvier 2015 Décembre 2015
Total dans le pays Nb personnes
assistées par
le HCR
Total dans le pays Nb personnes
assistées par
le HCR
Total 813 380 492 180 538 370 337 830
Réfugiés Rép. dém. du Congo 4 740 4 740 5 320 5 320
Soudan 5 560 5 560 5 730 5 730
Pays divers 720 720 1 150 1 150
Demandeurs d'asile Tchad 690 150 350 60
Rép. dém. du Congo 1 160 910 580 460
Pays divers 510 90 260 130
Réfugiés rapatriés durant l'année Rép. centrafricaine - - 25 000 25 000
Déplacés internes Rép. centrafricaine 500 000 300 000 300 000 180 000
Déplacés internes rentrés durant l'année Rép. centrafricaine 300 000 180 000 200 000 120 000

| Réponse |

Besoins et stratégies

Le HCR, en étroite collaboration avec ses homologues gouvernementaux et ses partenaires, continuera d'offrir une assistance multisectorielle et des solutions durables aux réfugiés vivant en milieu rural et urbain en 2015. Les effets possibles de la crise en cours sur les besoins de protection et d'assistance des réfugiés seront suivis de près. Les interventions visant à promouvoir un système national de détermination du statut et les discussions avec les autorités au sujet des possibilités d'intégration sur place reprendront lorsque le pays aura retrouvé une stabilité politique et que les structures administratives compétentes fonctionneront normalement.

En 2015, les principaux défi consisteront toujours à répondre aux besoins de protection et d'assistance de la population déplacée. Le HCR continuera de s'engager auprès des déplacés et sera co-chef de file des modules de la protection, des abris/articles non alimentaires, ainsi que de la coordination des camps et de la gestion des camps (CCCM).

Alors que l'arrivée et le déploiement des forces internationales de maintien de la paix devraient stabiliser le pays dans une certaine mesure et encourager les déplacés internes à regagner leur région d'origine, la tension et l'instabilité persistantes ne faciliteront pas la tâche des autorités nationales pour atteindre leurs objectifs, concernant le contrôle intégral du pays et la décentralisation des services d'assistance. Le HCR et ses partenaires joueront un rôle important en surveillant la situation de protection des déplacés et des populations de retour. Dans les zones les plus touchées, les personnes vulnérables recevront un appui dans le secteur des abris ainsi que des articles ménagers.

| Mise en œuvre |

Coordination

Le HCR travaillera en étroite coordination avec les autorités centrafricaines et poursuivra son partenariat stratégique avec la Commission nationale pour les réfugiés afin de protéger à la fois les réfugiés et les déplacés internes. La fourniture de l'aide multisectorielle par les partenaires nationaux et internationaux fera l'objet d'une coordination étroite avec tous les intervenants concernés.

Sous la direction générale du Coordonnateur humanitaire, le HCR assume la fonction de chef de file du module de CCCM, dont l'OIM est cofacilitateur ; du module des abris/articles non alimentaires, dont l'Agence d'Aide à la Coopération technique et au Développement (ACTED) est cofacilitateur ; et du module de la protection, dont le Conseil danois pour les réfugiés est cofacilitateur. Le HCR assurera également une coordination étroite avec ses homologues au sein de la MINUSCA, et en particulier avec l'unité chargée de la protection des civils.

2015 Partenaires du HCR - République centrafricaine
Partenaires d'exécution
Organismes gouvernementaux : Commission nationale pour les réfugiés
ONG : ACTED, Centre de Support en Santé Internationale, COOPI - Cooperazione Internazionale, Conseil danois pour les réfugiés, Conseil norvégien pour les réfugiés, Croix-Rouge centrafricaine, International Emergency and Development Aid, International Medical Corps, Mercy Corps, Première Urgence - Aide Médicale Internationale, Search for Common Ground, Services de secours catholiques
Autres : VNU
Partenaires opérationnels
Autres : ONUSIDA, PAM

| Informations financières |

Les besoins financiers pour l'opération du HCR en République centrafricaine ont très sensiblement augmenté depuis 2011, en raison de l'afflux de réfugiés congolais et de la forte croissance de la population déplacée à l'intérieur du pays depuis la fin de l'année 2013.

Le budget, chiffré à 18,9 millions de dollars E.-U. en 2010, a progressivement augmenté pour atteindre 26,6 millions en 2013. Le conflit récent et la prise en charge des besoins des déplacés internes ont entraîné une hausse du budget 2014 initialement approuvé par le Comité exécutif : les besoins ont atteint 73 millions de dollars E.-U. en juin 2014. Les besoins financiers ont été fixés à 51,4 millions en 2015 ; cependant, une révision s'avèrera peut-être nécessaire en cours d'année.

Source: HCR Appel global 2015 (actualisation)

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Contributions des gouvernements au HCR
Contributions depuis 2000
Annéedollars E.-U.
2014 0
2013 0
2012 0
2011 0
2010 0
2009 0
2008 0
2007 0
2006 4 017
2005 0
2004 0
2003 0
2002 0
2001 0
2000 0

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autres documents

Crise humanitaire silencieuse en République centrafricaine

Une crise humanitaire silencieuse a lieu au nord de la République centrafricaine, où au moins 295 000 personnes ont été forcées de quitter leurs maisons depuis mi-2005. Environ 197 000 personnes sont déplacées internes et quelque 98 000 autres ont trouvé refuge au Tchad, au Cameroun et au Soudan. Toutes sont victimes des combats entre des groupes rebelles et les forces gouvernementales.

Nombre des déplacés internes vivent dans la brousse, non loin de leurs villages. Ils y ont construit des abris de paille et d'herbe, ils cultivent des légumes et ils crééent même des écoles de brousse pour leurs enfants. Cependant, l'accès à l'eau potable et aux soins de santé demeure un vaste problème. De nombreux enfants souffrent de diarrhées et du paludisme, mais leurs parents ont trop peur de les emmener dans des hôpitaux ou des cliniques pour les faire soigner.

Des gardiens de troupeaux au nord de la République centrafricaine sont la proie des zaraguinas - des bandits qui enlèvent des enfants contre rançon. Les villageois sont alors contraints de vendre leur bétail pour pouvoir payer les rançons.

Crise humanitaire silencieuse en République centrafricaine

Conflit en République centrafricaine

Depuis décembre 2012, la République centrafricaine est prise dans un cercle vicieux de violences qui a causé la mort de 400 personnes et durant lequel 800 maisons ont été réduites en cendres. Cette violence a poussé jusqu'à 400 000 personnes à fuir leurs maisons en quête de sécurité. Beaucoup parmi les personnes déplacées vivent dans la brousse et elles ont besoin d'abri, de nourriture, d'eau, d'installations sanitaires et de soins de santé, tout spécialement durant l'actuelle saison des pluies. De plus, de nombreux enfants ont été séparés de leur famille dans le chaos de la fuite éperdue. Beaucoup des personnes affectées sont originaires de régions en dehors de Bangui, la capitale, principalement depuis la préfecture d'Ouham où se trouvent 175 000 déplacés, et notamment près de 40 000 d'entre eux à Bossangoa. Dans cette ville, quelque 37 000 déplacés campent dans des conditions désastreuses dans l'enceinte d'une église catholique et des centaines d'autres dans une école et un hôpital. Le photographe Boris Heger se trouvait dans cette région il y a quelques mois et il avait capturé ces images fortes. A ce jour, les déplacés ont toujours besoin d'aide et la situation demeure instable.

Conflit en République centrafricaine

Crise en République centrafricaine : les Chrétiens se réfugient à l'Aéroport international et dans des églises catholiques

En République centrafricaine, 800 000 personnes sont déplacées depuis les combats ayant débuté le 5 décembre entre les rebelles séléka en majorité musulmans qui s'étaient emparés du pouvoir en mars et les milices chrétiennes connues sous le nom d'anti-balaka. Les civils sont les victimes de cycles d'attaques de représailles menées par les deux parties dans un pays où les groupes religieux vivaient en harmonie avant la spirale de violence datant du coup d'Etat de 2013. Un cinquième de la population est désormais déplacée. La majorité de ceux qui fuient la violence se réfugient chez des proches, des collègues de travail, dans des églises ou des mosquées.

Des batailles de rue ont déplacé environ 400 000 personnes uniquement à Bangui, la capitale. Quelque 100 000 d'entre elles ont trouvé refuge à l'Aéroport international et bénéficient d'une relative protection de la part d'une force de l'Union africaine et des militaires français qui sont basés à l'aéroport. A la fois les civils chrétiens et musulmans craignent des attaques de représailles de la part des rebelles et des militants si d'aventure ils rentraient chez eux. D'énormes défis humanitaires sont à relever pour approvisionner les camps en abris, en eau potable, en latrines, en vivres et pour assurer des soins médicaux. Le HCR a répondu en fournissant des tentes et des articles non alimentaires aux personnes déplacées à l'aéroport et dans des églises dans la capitale.

Crise en République centrafricaine : les Chrétiens se réfugient à l'Aéroport international et dans des églises catholiques

Les souffrances insensées continuent en République centrafricaine

Un an après la prise de pouvoir par la Séléka, une coalition de groupes rebelles majoritairement musulmans en République centrafricaine (RCA), ce pays pauvre est englué dans une crise humanitaire qui s'aggrave, marquée par la brutalité et les déplacements massifs. Après sa visite dans la capitale, Bangui, le mois dernier, le Haut Commissaire des Nations Unies pour les réfugiés António Guterres a décrit la situation en République centrafricaine comme « une catastrophe humanitaire d'une ampleur indescriptible ». Les origines du conflit intercommunautaire sont complexes et des attaques de représailles ont été commises ces dernières semaines sur des civils par la Séléka et les milices chrétiennes anti-balaka rivales. Une personne sur cinq a fui son foyer : quelque 625 000 personnes sont déplacées à l'intérieur du pays et 312 000 se trouvent dans les pays voisins. Quelque 2,5 millions de personnes ont besoin d'aide en RCA, mais les financements sont insuffisants et l'accès à d'importantes zones du pays est trop dangereux. Les déplacés internes sont dispersés partout, y compris plus de 54 000 à l'aéroport international de Bangui. Ils ont besoin d'aide et de protection. La photographe Annibale Greco s'est récemment rendue avec le HCR dans des zones où les déplacés ont trouvé refuge. Voici ses images.

Les souffrances insensées continuent en République centrafricaine

Joie en demi-teinte pour les retrouvailles d'une famille de réfugiés centrafricains

La violence et les conflits en République centrafricaine ont forcé des centaines de milliers de personnes à fuir leurs foyers depuis la mi-décembre. Beaucoup ont trouvé refuge dans les pays voisins, y compris 80 000 personnes au Cameroun. Avec le traumatisme et la confusion causés par les déplacements de populations, des familles sont séparées. Les réfugiés font face à de nombreux dangers sur le chemin de la sécurité, et leur voyage peut durer plusieurs semaines. Ramatou, une mère de 11 enfants âgée de 45 ans, a été séparée de trois de ses fils et de son mari quand des miliciens ont attaqué son village en janvier. Elle est partie en courant avec huit enfants et elle a fini par rejoindre le Cameroun avec l'aide des troupes de l'Union africaine pour le maintien de la paix. Son mari et ses trois fils ont couru dans une autre direction. Ils ont enduré de nombreuses épreuves dans la brousse, et ont été séparés à nouveau. Plus tôt ce mois-ci, Ramatou a retrouvé ses deux cadets dans le camp de réfugiés de Mbile au Cameroun. Elle était ravie, mais aussi consternée de les voir non accompagnés. Elle espère revoir bientôt son mari et son fils aîné. Le photographe Fred Noy a assisté à leurs retrouvailles émouvantes.

Joie en demi-teinte pour les retrouvailles d'une famille de réfugiés centrafricains

De Batalimo à Batanga et au-delà : Des Congolais rentrent de RCA

Ce mois-ci, près de 6 300 réfugiés originaires de la République démocratique du Congo (RDC) ont quitté le camp de Batalimo en République centrafricaine, un pays déchiré par les violences. Ils sont rentrés chez eux dans la province de l'Equateur sur une base volontaire. Leur décision de rentrer prouve encore une fois, s'il en était besoin, la gravité de la situation en République centrafricaine, où la violence s'est intensifiée depuis décembre. Le conflit a généré des centaines de milliers de personnes déplacées internes et en a forcé près de 350 000 autres à fuir vers les pays voisins. Les réfugiés du camp de Batalimo faisaient partie des quelque 20 000 Congolais ayant fui en République centrafricaine pour échapper aux conflits interethniques en RDC. L'opération de retour depuis Batalimo avait été reportée plusieurs fois pour des raisons de sécurité et de logistique. Toutefois, le 10 avril, un premier convoi a traversé le fleuve Oubangui en bateau. Le tout dernier est arrivé en RDC en date du 10 mai. Le HCR a organisé le transport des réfugiés depuis Batalimo vers la ville fluviale de Zinga en RCA. De là, ils sont montés à bord de bateaux pour la traversée vers Batanga ou Libenge dans la province de l'Equateur en RDC. A Batanga, les rapatriés ont été enregistrés, ils ont reçu des documents d'identité et une subvention d'aide à la réinsertion. Ils ont ensuite été transportés vers leurs villages, où ils bénéficieront d'un suivi. La photographe Leonora Baumann a suivi l'un de ces groupes de rapatriés vers la RDC.

De Batalimo à Batanga et au-delà : Des Congolais rentrent de RCA

Les enfants réfugiés centrafricains tout juste arrivés au Cameroun souffrent de malnutrition

Les réfugiés centrafricains arrivent au Cameroun en nombre croissant, dans un état de grande faiblesse physique. Ils passent des semaines voire des mois cachés dans la brousse, où il leur était difficile de trouver de la nourriture et de l'eau. Ils dorment en plein air. Ils ne peuvent pas retourner chez eux. Parmi ces réfugiés, les plus vulnérables sont les enfants âgés de moins de cinq ans. Rencontrer ces enfants émaciés est bouleversant. Ils ont besoin d'une aide alimentaire d'urgence après s'être nourris de racines et de feuilles. Selon les estimations, environ 40% des enfants récemment arrivés souffrent de malnutrition. Pour certains, le voyage est de trop. Le HCR aide à sauver des vies dans l'est du Cameroun. Avec Médecins Sans Frontières, le HCR appuie un centre d'aide nutritionnelle à Batouri. MSF y envoie des enfants depuis son dispensaire de la ville frontalière de Gbiti, où se trouvent environ 20 000 sur les 80 000 réfugiés centrafricains arrivés au Cameroun. Le dispensaire de Gbiti est débordé. Les partenaires étendent la capacité du centre d'aide nutritionnelle, qui traite environ 100 enfants. Davantage encore arrivent chaque jour et le HCR a monté des tentes pour y abriter les enfants et leurs Mamans. Le photographe Frédéric Noy s'est rendu la semaine dernière à Gbiti et Batouri. Il y a capturé la série suivante d'images saisissantes et évocatrices.

Les enfants réfugiés centrafricains tout juste arrivés au Cameroun souffrent de malnutrition

« La chose la plus importante que vous emporteriez » pour les réfugiés centrafricains

Au cours de l'année écoulée, le HCR a publié sur ses sites Internet une série de galeries de photos prises par le photographe américain Brian Sokol ayant pour thème les possessions que les réfugiés emportent avec eux lorsqu'ils sont forcés de fuir leur domicile. Nous nous sommes d'abord intéressés en août dernier aux réfugiés soudanais au Soudan du Sud, puis nous avons fait un reportage sur les réfugiés originaires de Syrie et du Mali.

Brian Sokol s'est rendu l'an dernier dans le nord de la République démocratique du Congo (RDC) pour poser cette question aux réfugiés originaires de la République centrafricaine : quel est l'effet personnel le plus important pour vous que vous ayez emporté ? Il a reçu encore une fois des réponses intéressantes de la part de tout un éventail de personnes originaires de régions rurales ou urbaines de la République centrafricaine, où les violences intercommunautaires ont dégénéré, échappant à tout contrôle. Leurs réponses sont présentées ici. La sandale d'une femme âgée, une paire de béquilles utilisée par un homme pour rejoindre un lieu sûr et la photo portée par un garçon de son père tué en sont quelques exemples. Un autre garçon a désigné les membres de sa famille ayant, comme lui, réussi à s'échapper comme son bien le plus précieux - ils sont nombreux à ressentir la même chose.

Depuis décembre 2012, plusieurs dizaines de milliers de personnes ont fui la République centrafricaine vers des pays voisins. 60 000 personnes se sont ainsi retrouvées dans le nord de la RDC. Quelque 30 000 d'entre elles vivent dans quatre camps de réfugiés établis par le HCR. Les autres sont hébergées par des familles de la communauté locale. La majorité d'entre elles n'ont pas eu le temps de faire leurs bagages avant de s'enfuir. Elles ont fui les violences et le chaos et elles sont arrivées en RDC, exténuées et traumatisées. Elles n'ont été en mesure d'emporter que des effets essentiels et légers. Les photos qui suivent ont été prises au centre de transit de Batanga, dans le camp de réfugiés de Boyabo et dans le village de Libenge.

« La chose la plus importante que vous emporteriez » pour les réfugiés centrafricains

2014 : Les réfugiés centrafricains subissent des attaques alors qu'ils fuient au Cameroun

Chaque semaine, environ 10 000 musulmans traversent la frontière vers l'est du Cameroun pour échapper à la violence qui déchire la République centrafricaine (RCA). Beaucoup parmi les nouveaux arrivants racontent avoir été attaqués à plusieurs reprises lors de la fuite en exil. Les miliciens anti-balaka ont bloqué les routes principales vers le Cameroun, forçant les civils à trouver d'autres itinéraires à travers la brousse. Beaucoup marchent durant deux à trois mois pour rejoindre le Cameroun. Ils arrivent en état de malnutrition et ils portent des blessures de machettes ou par balles.

Le HCR et ses partenaires ont mis en place des cliniques mobiles supplémentaires aux points de passage frontière pour fournir des soins d'urgence dès l'arrivée des réfugiés. L'agence des Nations Unies pour les réfugiés appuie également des dispensaires publics qui sont submergés par le nombre de réfugiés et leur mauvais état de santé.

Parallèlement, le HCR a transféré quelque 20 000 réfugiés qui vivaient en plein air dans les zones frontalières de Garoua Bouai et de Kenzou. Ils se trouvent désormais dans de nouveaux sites à Lolo, Mborguene, Gado et Borgop dans les régions de l'Est et de l'Adamaoua.

Depuis début 2014, le Cameroun a reçu près de 70 000 réfugiés centrafricains. Ce chiffre s'ajoute aux 92 000 réfugiés arrivés lors de précédents afflux survenus depuis 2004 pour échapper aux groupes rebelles et aux bandits qui écumaient le nord de leur pays.

Paul Spiegel et Michele Poletto, employés du HCR, se sont récemment rendus dans l'est du Cameroun et ils ont pris les photos suivantes avec leur iPhone ou un appareil photo.

2014 : Les réfugiés centrafricains subissent des attaques alors qu'ils fuient au Cameroun

Edwige fait face à la perte en s'activant et en aidant les autres dans le camp de Mole

Edwige Kpomako est une femme pressée; mais cette énergie aide également cette réfugiée originaire de République centrafricaine (RCA) à faire face à la tragédie qui l'a forcée à fuir vers le nord de la République démocratique du Congo (RDC) en 2013. Avant que la violence ne ravage de nouveau son pays en 2012, la jeune femme de 25 ans étudiait en Master de littérature américaine à Bangui, et sa vie était tournée vers l'avenir. « J'ai commencé ma thèse sur l'oeuvre d'Arthur Miller mais, à cause de la situation en RCA…. », explique-t-elle, sans pouvoir terminer sa phrase. A la place, elle a dû fuir précipitamment en RDC avec un frère plus jeune, mais son fiancé et un fils de 10 ans ont été tués dans les violences intercommunautaires en RCA.

Après avoir franchi le fleuve Oubangui vers la RDC, Edwige a été transférée vers Mole, un camp qui héberge plus de 13 000 réfugiés. Tentant désespérément d'avancer dans la vie et de rester active, elle a commencé à aider les autres, à assumer un rôle de direction et à participer à des activités communautaires, notamment la capoeira, un art martial brésilien. Elle dirige le comité des femmes, s'engage dans des activités visant à combattre la violence sexuelle et agit comme officier de liaison au centre de santé. Elle donne aussi des cours et tient un petit commerce en vendant des crèmes pour le visage. « J'ai découvert que je n'étais pas faible », déclare Edwige, en restant optimiste. Elle est certaine que son pays va sortir de son cauchemar et se reconstruire et qu'elle deviendra un jour une avocate spécialisée dans la défense des droits humains au service des réfugiés.

Edwige fait face à la perte en s'activant et en aidant les autres dans le camp de Mole

République centrafricaine : une crise oubliéePlay video

République centrafricaine : une crise oubliée

Lors d'une mission en République centrafricaine, le Haut Commissaire des Nations Unies pour les réfugiés António Guterres a décrit la violence et le déplacement forcé survenant dans le pays comme étant une tragédie silencieuse.
Des réfugiés centrafricains fuient vers le TchadPlay video

Des réfugiés centrafricains fuient vers le Tchad

La guerre se déroulant en République centrafricaine a reçu peu d'attention de la part des médias, en comparaison avec le conflit du Darfour, alors que ses effets sont semblables. Plus de 17 000 Centrafricains ont traversé la frontière vers le Tchad depuis janvier 2009, portant ainsi le total des réfugiés centrafricains à près de 70 000 dans ce pays.