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Profil d'opérations 2015 - Ouganda

| Aperçu |

Environnement opérationnel

  • La tradition d'hospitalité et la politique généreuse de l'Ouganda en matière d'asile se sont encore une fois illustrées lorsque des combats ont éclaté au Soudan du Sud en décembre 2013. Compte tenu de l'ampleur de la crise humanitaire provoquée par ces événements, le Gouvernement ougandais a reconnu d'emblée (prima facie) les Sud-Soudanais qui se réfugiaient sur son territoire et, en coordination avec le HCR et d'autres partenaires, a monté l'une des plus importantes interventions d'urgence jamais organisées dans le pays. Près de 125 000 Sud-Soudanais accueillis en Ouganda ont accès à des services vitaux de protection et d'assistance.

  • Les améliorations observées dans certaines régions de l'est de la République démocratique du Congo (RDC) ont incité des dizaines de milliers de Congolais réfugiés en Ouganda à regagner leur pays, soit par leurs propres moyens, soit avec une assistance humanitaire. Cet ample mouvement de retour d'Ouganda en RDC devrait se poursuivre en 2015 ; le Gouvernement, le Haut Commissariat et ses partenaires viendront donc en aide aux Congolais qui décident librement de rentrer.

  • Le Gouvernement et les communautés d'accueil allouent des terres aux réfugiés installés dans les zones désignées à cet effet en Ouganda. Cependant, du fait de la croissance de la population, tant nationale que réfugiée, les terrains disponibles se font rares et la taille des parcelles diminue, car il faut loger les nouveaux arrivants. L'un des principaux défis de l'année 2015 sera d'optimiser le potentiel, la productivité et la rentabilité de ces terrains de petite taille, afin d'assurer la sécurité économique et sociale des ménages touchés.

  • Avec l'appui du HCR, le Gouvernement enregistre les réfugiés et leur remet des documents d'identité individuels ; statue sur les demandes d'asile et les recours ; déploie des fonctionnaires, des professionnels de santé et des enseignants dans les zones d'installation des réfugiés ; et fournit du matériel médical ainsi que du personnel sanitaire pour les opérations destinées aux réfugiés.

  • Les efforts diplomatiques et militaires déployés à l'échelle régionale pour ramener la paix, la sécurité et la stabilité pourraient sensiblement influer sur les futures orientations politiques et sécuritaires au plan national, ainsi que sur les tendances opérationnelles. Les risques et les priorités en matière de sécurité intérieure qui résulteraient d'une instabilité dans la région pourraient également avoir une incidence négative sur l'accès des humanitaires, ainsi que sur les priorités et les stratégies des programmes.

Personnes relevant de la compétence du HCR

Selon les prévisions du HCR, les trois principales populations relevant de sa compétence en 2015 seront formées de demandeurs d'asile et de réfugiés en provenance de RDC, de Somalie et du Soudan du Sud.

Près des deux tiers d'entre eux sont arrivés par vagues successives au cours des cinq dernières années, ces afflux étant causés par des périodes de conflit et d'instabilité dans leurs pays respectifs.

Chiffres HCR prévisionnels pour l'Ouganda
Type de population Origine Janvier 2015 Décembre 2015
Total dans le pays Nb personnes
assistées par
le HCR
Total dans le pays Nb personnes
assistées par
le HCR
Total 536 610 536 610 692 330 692 330
Réfugiés Rép. dém. du Congo 226 880 226 880 228 400 228 400
Somalie 43 970 43 970 60 410 60 410
Soudan du Sud 139 280 139 280 271 300 271 300
Pays divers 46 350 46 350 51 060 51 060
Demandeurs d'asile Rép. dém. du Congo 7 840 7 840 8 110 8 110
Erythrée 4 610 4 610 4 770 4 770
Somalie 8 710 8 710 9 000 9 000
Pays divers 8 850 8 850 9 150 9 150
Réfugiés rapatriés durant l'année Ouganda 20 20 20 20
Apatrides Apatrides 100 100 100 100
Autres personnes relevant de la compétence du HCR Ouganda 50 000 50 000 50 000 50 000

| Réponse |

Besoins et stratégies

En 2015, le HCR continuera de se consacrer en priorité au maintien de systèmes solides et efficaces concernant : la capacité interorganisations de préparation et de réponse aux situations d'urgence et de coordination des interventions dans un environnement géopolitique instable ; l'accès à l'asile, à la sûreté, à la sécurité et à la protection internationale ; la prestation de services de santé primaire ; une aide suffisante dans les secteurs de l'alimentation et de la nutrition, de l'éducation, de l'eau potable, de l'assainissement, de l'hygiène, des abris et des autres infrastructures ; la distribution en temps voulu d'articles de première nécessité, tels que savons, jerrycans, couvertures et autres produits ménagers essentiels ; les interventions ciblées pour les réfugiés les plus vulnérables ; et l'appui à la recherche et à la mise en place de solutions durables et de moyens de subsistance.

Les stratégies pluriannuelles d'intervention prévues dans le domaine de la protection internationale, des services essentiels, des solutions et du renforcement des capacités des prestataires de services locaux seront consolidées par des partenariats stratégiques afin de pérenniser les interventions et les résultats. L'Organisation travaillera en étroite collaboration avec les réfugiés et les communautés d'accueil, les services gouvernementaux, les organismes d'assistance humanitaire et de développement et les autres partenaires stratégiques à la réalisation des objectifs fixés.

La stratégie pluriannuelle d'autonomisation des populations d'accueil et des populations réfugiées (ReHOPE), conduite par le HCR au nom de l'Equipe des Nations Unies dans le pays, prévoit de soutenir les efforts de renforcement de la résilience ciblés sur les districts touchés par la présence de réfugiés en exécutant un programme multisectoriel coordonné.

La poursuite de la stratégie pluriannuelle de recherche de solutions globales, en particulier pour les groupes réfugiés de longue date, restera une priorité opérationnelle en 2015. Pour améliorer la gestion de la sécurité et l'accès des réfugiés au système judiciaire, le HCR appuiera le déploiement d'agents de police des deux sexes dans les zones d'installation des réfugiés. Cela renforcera la police de proximité et favorisera la coexistence pacifique entre les communautés de réfugiés et les communautés d'accueil. Dans le même temps, l'Organisation investira dans la formation, ainsi que dans l'appui matériel et logistique, afin de servir des objectifs de protection plus larges, concernant notamment les systèmes de protection de l'enfance et de prévention et de traitement de la violence sexuelle et sexiste. Ceci permettra de mettre en place des dispositifs et des solutions de protection communautaires efficaces et d'améliorer les relations entre la police et les communautés.

La politique gouvernementale accorde aux réfugiés le droit de circuler librement et de rechercher des moyens de subsistance. Afin d'optimiser ces moyens de subsistance, le HCR sollicitera un appui financier pluriannuel pour mener des interventions coordonnées dans les zones d'installation et donner ainsi aux réfugiés de longue date davantage de chances d'acquérir un statut de résident alternatif.

| Mise en œuvre |

Coordination

Le service des réfugiés du Cabinet du Premier ministre coordonne conjointement avec le HCR les activités visant à répondre aux besoins de protection et d'assistance des réfugiés et à leur apporter des solutions, tant dans les situations d'urgence que dans le cadre des programmes en cours. Cette coopération permet d'assurer de véritables consultations et des interventions coordonnées, appuyées par plus de 60 ONG locales et internationales, l'Equipe des Nations Unies dans le pays, des organismes d'aide humanitaire et de développement, des institutions multilatérales, des organismes régionaux et le secteur privé.

Des réunions régulières de coordination stratégique entre les organisations se tiennent au niveau national comme au niveau des districts, où l'accent est de plus en plus mis sur la coordination d'interventions pluriannuelles ciblées et viables en termes de protection, de services essentiels et de solutions durables.

2015 Partenaires du HCR - Ouganda
Partenaires d'exécution
Organismes gouvernementaux : Cabinet du Premier ministre, Gouvernements des districts d'Adjumani, d'Arua et de Kiryandongo
ONG : Action Africa Help - Ouganda, African Humanitarian Action, African Initiative for Relief and Development, American Refugee Council, Conseil danois pour les réfugiés, Eglise pentecôtiste d'Ouganda, Fédération luthérienne mondiale, Humanitarian Initiative, InterAid - Ouganda, Just Relief Aid, Medical Teams International, Nsamizi Training Institute for Social Development, Oxfam, Société ougandaise de la Croix-Rouge, Windle Trust - Ouganda
Partenaires opérationnels
Organismes gouvernementaux : Gouvernements des districts de Bundibugyo et de Hoima
ONG : Action contre la Faim, African Centre for Treatment and Rehabilitation of Torture Victims, Agence adventiste de secours et de développement, Agence de coopération et de recherche pour le développement, Alliance2015, Baylor, Care International, Caritas, Services de secours catholique, Comité international de secours, Concern, Conseil finlandais pour les réfugiés, Conseil norvégien pour les réfugiés, GOAL, Global Refugee International, HelpAge International, Human Rights Network - Ouganda, Humedica, International Aid Services, Malteser International, Marie Stopes International, Médecins Sans Frontières, Oxfam, Public Defenders Association of Uganda, Real Medicine Foundation, Refugee Law Project, Samaritan's Purse, Save the Children, Service jésuite des réfugiés, Touch Africa, Transcultural Psychosocial Organisation - Ouganda, Vision du monde, War Child, Welthungerhilfe, World Harvest Mission, ZOA
Autres : CICR, FAO, FNUAP, HCDH, OIM, OMS, ONUSIDA, PAM, PNUD, UNICEF, VNU

| Informations financières |

Depuis 2011, les situations d'urgence survenues dans la région ont presque fait tripler les besoins financiers de l'opération du HCR en Ouganda, qui sont passés de 76,5 millions de dollars E.-U. en 2011 à près de 209,9 millions en 2014. Cette hausse est essentiellement due à l'augmentation des besoins, résultant des afflux massifs de réfugiés en provenance de pays limitrophes.

En 2014, un appel supplémentaire a été lancé pour financer les besoins additionnels, et d'autres besoins supplémentaires pourraient apparaître l'an prochain.

En 2015, le budget de l'Ouganda est fixé à 181,1 millions de dollars E.-U., ce montant étant en grande partie consacré à la consolidation et à la poursuite de l'intervention humanitaire en cours.

Source: HCR Appel global 2015 (actualisation)

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Contributions des gouvernements au HCR
Contributions depuis 2000
Annéedollars E.-U.
2014 0
2013 0
2012 0
2011 0
2010 0
2009 0
2008 0
2007 0
2006 0
2005 0
2004 0
2003 0
2002 0
2001 1 000
2000 0

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autres documents

La souffrance et la résilience des déracinées congolaises

Dans le cycle de violence sans fin à l'est de la République démocratique du Congo (RDC), ce sont les plus vulnérables qui souffrent le plus, en particulier les femmes et les enfants. Le problème des violences sexuelles largement répandues à l'encontre des femmes est une préoccupation très importante pour le HCR et qui ne disparait jamais. L'agence pour les réfugiés a reçu des douzaines de rapports faisant état de viols et d'agressions contre les femmes pendant la dernière vague de combats entre les troupes gouvernementales, les troupes rebelles et les milices au Nord- et au Sud-Kivu. C'est une région où le viol est utilisé comme arme de guerre.

La peur des agressions sexuelles et physiques contraint des milliers de femmes à prendre la fuite et à chercher refuge au-delà des frontières comme au Rwanda ou en Ouganda. Souvent leurs hommes restent derrière et les femmes se retrouvent chefs de foyer, seule pour protéger leurs jeunes enfants. Elles sont le fondement de la société mais aussi les premières à souffrir lorsque l'instabilité apparait dans leurs régions.

Les images suivantes ont été prises récemment en République démocratique du Congo, au Rwanda et en Ouganda par Frédéric Noy. Elles montrent des Congolaises qui ont fui leurs foyers, laissant tout derrière elles pour chercher refuge dans un endroit qu'elles espèrent meilleur que celui qu'elles ont quitté. Dans bien des cas, elles se sont endurcies dans les épreuves mais nombre d'entre elles continuent à garder espoir pour elles-mêmes et leurs enfants. Elles sont une source d'inspiration pour ceux qui les aident.

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Nyakabande : Un havre de paix en Ouganda après avoir fui le conflit au Nord-Kivu

Le centre de transit de Nyakabande au sud de l'Ouganda a été rouvert par le HCR et les autorités ougandaises en février 2012 pour faire face au nombre croissant de civils congolais qui traversent la frontière pour échapper à l'anarchie généralisée dans la province du Nord-Kivu en République démocratique du Congo (RDC). Initialement prévu pour accueillir 500 personnes, le centre de transit a été submergé par des vagues d'arrivants fuyant la violence sévissant depuis avril entre les forces gouvernementales de la RDC et les combattants rebelles du mouvement M23. Le HCR a contribué à élargir la capacité d'accueil jusqu'à 11 000 personnes ainsi qu'à organiser le transport à partir de la frontière, mais l'afflux a porté une forte pression sur les installations. Le centre a enregistré et aidé plus de 51 000 personnes depuis janvier. La plupart d'entre elles sont originaires du Nord-Kivu. Au pic de l'afflux, en juillet dernier, le centre de transit accueillait plus de 10 000 réfugiés. Pour décongestionner le centre, le HCR a assuré le transport de plus de 30 000 Congolais vers l'installation de réfugiés de Rwamwanja, à environ 350 kilomètres au nord de Nyakabande. Pour beaucoup de ceux qui fuient l'est de la RDC, Nyakabande était une lueur d'espoir et un havre de paix après avoir fui le conflit déchirant leur région d'origine. Les derniers combats au Nord-Kivu en novembre n'ont pas eu beaucoup d'impact, mais des personnes continuent à arriver chaque jour.

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Les Congolais en Ouganda : de la fuite en exil au camp de réfugiés

Après trois années de paix relative, des violences ont à nouveau éclaté en République démocratique du Congo, dans la province du Nord-Kivu en avril 2012, ce qui a généré de nouveaux déplacements de population. Les combats dans le territoire de Rutshuru au Nord-Kivu entre les forces gouvernementales et les combattants rebelles du mouvement M23 ont poussé des dizaines de milliers de civils congolais à chercher refuge de l'autre côté de la frontière en Ouganda, principalement dans le district de Kisoro. Beaucoup ont rejoint l'installation de Rwamwanja grâce aux convois organisés par le HCR. Ce site a été ouvert en avril dernier pour gérer l'afflux des réfugiés. À la fin 2012, il accueillait plus de 30 000 réfugiés. Chaque famille réfugiée se voit attribuer un carré de terrain pour y construire une maison et faire des plantations, afin d'encourager l'autosuffisance. Le HCR veut améliorer d'urgence les infrastructures de ce site et recherche des fonds supplémentaires.

Cette galerie de photos présente la vie à Rwamwanja d'une famille dirigée par Harerimana, âgé de 52 ans. La famille vivait à Bitwo, au Rutshuru. Elle s'est enfuie quand le village a été attaqué en juin dernier. Harerimana a été séparé de sa famille et il a passé cinq jours tout seul sur la route, avant de retrouver sa famille dans la forêt. Après deux semaines, ils ont traversé la frontière vers l'Ouganda et ils ont rejoint le centre de transit de Nyakabande. Ils se sont ensuite enregistrés pour être transférés vers Rwamwanja, où la famille élargie vit désormais sur deux parcelles de terrain.

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Sur la route : le HCR transfère des réfugiés congolais vers leur future maison en Ouganda

À la mi-juillet 2013, des milliers de réfugiés congolais ont commencé à affluer à la frontière entre la République démocratique du Congo (RDC) et l'Ouganda, dans le district de Bundibugyo à l'ouest du pays. Ils fuyaient les combats ayant éclaté quand un groupe rebelle ougandais, les Forces démocratiques alliées, ont attaqué la ville de Kamango dans la province instable du Nord-Kivu en RDC. Beaucoup sont restés dans la zone frontalière montagneuse, mais d'autres ont été transférés vers le centre de transit de Bubukwanga plus à l'intérieur de l'Ouganda. Ils y ont reçu protection et assistance de la part du gouvernement, du HCR et de ses partenaires. Mais le centre de transit a une capacité d'accueil initiale de 12 500 personnes. Il a été rapidement surpeuplé et les gens ont été encouragés à rejoindre l'installation de réfugiés de Kyangwali, située à 280 kilomètres au nord dans le district de Hoima. Depuis que le premier convoi a quitté Bubukwanga pour Kyangwali le 14 août dernier, plus de 11 000 personnes ont rejoint ce site où elles accèdent à des services plus complets et plus durables. Le photographe Michele Sibiloni s'est récemment rendu à Bubukwanga et il a suivi un convoi de réfugiés se rendant à l'installation de Kyangwali.

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Un camp de réfugiés rouvre au nord de l'Ouganda

Depuis décembre, les combats au Soudan du Sud entre les troupes gouvernementales et les forces rivales ont déplacé des dizaines de milliers de personnes, dont beaucoup ont trouvé refuge dans des centres de transit temporaire et d'autres centres d'accueil juste de l'autre côté de la frontière au nord de l'Ouganda. Depuis début janvier, le HCR a rouvert trois anciens camps de réfugiés et y a transféré environ 50 000 personnes. Ces sites sont localisés plus à l'intérieur de l'Ouganda. Il y est plus facile de leur assurer protection et assistance. Après avoir été transportés par camion vers l'un de ces sites, Nyumanzi I, situé à environ 30 kilomètres de la frontière, les nouveaux arrivants reçoivent des articles de secours, notamment des vivres, des couvertures, des nattes et des ustensiles de cuisine ainsi qu'un carré de terrain alloué par les autorités pour y construire un abri. Le site s'est rempli rapidement. Le HCR et ses partenaires ont travaillé sans relâche pour construire des routes, installer des réseaux de distribution d'eau et des dispensaires. Début février, des maisons et des petits commerces se construisent à travers le site. Les Sud-Soudanais ont repris le rythme de leur vie tout en surveillant de près la situation dans leur pays avec l'espoir d'y rentrer un jour.

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