Attaques de Boko Haram au Nigéria : 13 000 personnes fuient au Cameroun

Articles d'actualité, 11 novembre 2014

© HCR/D.Mbaiorem
Des réfugiés nigérians se reposent dans la ville de Mora au Cameroun, après avoir fui des attaques armées.

GENEVE, 11 novembre (HCR) Le HCR a annoncé mardi que des milliers de personnes continuent de fuir au Cameroun pour échapper aux attaques commises par des insurgés de Boko Haram dans le nord-est du Nigéria.

« Selon les autorités camerounaises, quelque 13 000 réfugiés nigérians ont traversé la frontière depuis l'Etat d'Adamaoua après que des insurgés aient attaqué et pris le contrôle de la ville de Mubi à la fin octobre. Les réfugiés ont fui vers les villes de Guider et Gashiga dans la région camerounaise du Nord et vers Bourha, Mogode et Boukoula dans le Grand Nord du Cameroun », peut-on lire dans un communiqué de presse publié à Genève par le HCR.

Le HCR cite les autorités locales au Cameroun ayant annoncé que la « plupart » de ces 13 000 Nigérians était rentrés au Nigéria et que leur destination finale était Yola, la capitale de l'Etat d'Adamaoua, à environ 200 kilomètres au sud de Mubi.

Dans les jours qui ont suivi l'attaque contre Mubi, des réfugiés seraient arrivés au Cameroun à bord de plus de 300 véhicules y compris de nombreux véhicules personnels, ainsi que des camions et des voitures de location. Les autorités camerounaises ont indiqué avoir facilité les mouvements de transit et fourni des escortes pour assurer la sécurité des personnes arrivées sur le territoire camerounais.

Du côté nigérian de la frontière, une équipe du HCR a confirmé que des milliers de Nigérians étaient désormais hébergés à Girei (État de Gombe) et au Centre de service national de la jeunesse à Yola (l'un des cinq sites dans l'Etat d'Adamawa où étaient hébergées des personnes déplacées internes). Les nouveaux arrivants recevaient une aide.

A Yola, des employés du HCR se sont entretenus avec certaines des personnes ayant transité par le Cameroun avant de rentrer au Nigéria. « La grande majorité d'entre elles sont des femmes et des enfants, qui ont expliqué à nos équipes que de nombreuses familles avaient été forcées de fuir à pied, en ayant emporté quelques affaires et marché des dizaines de kilomètres en quête de sécurité au Cameroun », peut-on encore lire dans le communiqué du HCR.

Par ailleurs, le HCR examine également les témoignages selon lesquels certains de ces réfugiés pourraient avoir été forcés de retourner au Nigéria. « Nous demandons l'assurance à la fois des autorités nigérianes et camerounaises que le retour de ces personnes s'est effectué sur une base volontaire. » Le Cameroun accueille des milliers de réfugiés originaires du Nigéria et de la République centrafricaine. Le HCR a exhorté le Cameroun à maintenir ses frontières ouvertes pour les réfugiés.

Dans d'autres parties dans la région de l'Extrême Nord bordant l'État de Borno au Nigéria, les autorités camerounaises signalent régulièrement que des insurgés tentent de mener des incursions en territoire camerounais, en lançant fréquemment des attaques depuis leurs bastions du côté nigérian de la frontière. Avant les toutes dernières attaques commises contre la ville de Mubi, les autorités camerounaises avaient déjà confirmé que plus de 43 000 Nigérians avaient cherché refuge au Cameroun. Près de 17 000 d'entre eux vivent au camp de réfugiés de Minawao, qui est géré par le HCR et d'autres agences humanitaires.

Parallèlement, au Niger, au moins 1 000 personnes sont arrivées dans la région de Bosso au sud du pays, suite à la prise de contrôle par les insurgés, la semaine dernière, de la ville de garnison de Malam Fatori. Cette ville nigériane est située à seulement quelques kilomètres de la frontière avec le Niger.

Selon les nouveaux arrivants à Bosso, la ville de Malam Fatori est désormais presque vide. La plupart des habitants ont fui sans avoir rien pu emporter avec eux. Les enfants montrent des signes de traumatisme. Il est actuellement difficile de connaitre exactement le nombre de personnes arrivées ces derniers jours.

La crise au nord-est du Nigéria a provoqué la fuite de plus de 100 000 personnes vers le Niger depuis mai 2013 (à la fois des réfugiés nigérians et des ressortissants du Niger) selon les autorités locales, ainsi que 2 700 réfugiés au Tchad. Parallèlement, plus de 650 000 personnes sont déplacées dans six États du nord-est du Nigéria.

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Les enfants réfugiés centrafricains tout juste arrivés au Cameroun souffrent de malnutrition

Les réfugiés centrafricains arrivent au Cameroun en nombre croissant, dans un état de grande faiblesse physique. Ils passent des semaines voire des mois cachés dans la brousse, où il leur était difficile de trouver de la nourriture et de l'eau. Ils dorment en plein air. Ils ne peuvent pas retourner chez eux. Parmi ces réfugiés, les plus vulnérables sont les enfants âgés de moins de cinq ans. Rencontrer ces enfants émaciés est bouleversant. Ils ont besoin d'une aide alimentaire d'urgence après s'être nourris de racines et de feuilles. Selon les estimations, environ 40% des enfants récemment arrivés souffrent de malnutrition. Pour certains, le voyage est de trop. Le HCR aide à sauver des vies dans l'est du Cameroun. Avec Médecins Sans Frontières, le HCR appuie un centre d'aide nutritionnelle à Batouri. MSF y envoie des enfants depuis son dispensaire de la ville frontalière de Gbiti, où se trouvent environ 20 000 sur les 80 000 réfugiés centrafricains arrivés au Cameroun. Le dispensaire de Gbiti est débordé. Les partenaires étendent la capacité du centre d'aide nutritionnelle, qui traite environ 100 enfants. Davantage encore arrivent chaque jour et le HCR a monté des tentes pour y abriter les enfants et leurs Mamans. Le photographe Frédéric Noy s'est rendu la semaine dernière à Gbiti et Batouri. Il y a capturé la série suivante d'images saisissantes et évocatrices.

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2014 : Les réfugiés centrafricains subissent des attaques alors qu'ils fuient au Cameroun

Chaque semaine, environ 10 000 musulmans traversent la frontière vers l'est du Cameroun pour échapper à la violence qui déchire la République centrafricaine (RCA). Beaucoup parmi les nouveaux arrivants racontent avoir été attaqués à plusieurs reprises lors de la fuite en exil. Les miliciens anti-balaka ont bloqué les routes principales vers le Cameroun, forçant les civils à trouver d'autres itinéraires à travers la brousse. Beaucoup marchent durant deux à trois mois pour rejoindre le Cameroun. Ils arrivent en état de malnutrition et ils portent des blessures de machettes ou par balles.

Le HCR et ses partenaires ont mis en place des cliniques mobiles supplémentaires aux points de passage frontière pour fournir des soins d'urgence dès l'arrivée des réfugiés. L'agence des Nations Unies pour les réfugiés appuie également des dispensaires publics qui sont submergés par le nombre de réfugiés et leur mauvais état de santé.

Parallèlement, le HCR a transféré quelque 20 000 réfugiés qui vivaient en plein air dans les zones frontalières de Garoua Bouai et de Kenzou. Ils se trouvent désormais dans de nouveaux sites à Lolo, Mborguene, Gado et Borgop dans les régions de l'Est et de l'Adamaoua.

Depuis début 2014, le Cameroun a reçu près de 70 000 réfugiés centrafricains. Ce chiffre s'ajoute aux 92 000 réfugiés arrivés lors de précédents afflux survenus depuis 2004 pour échapper aux groupes rebelles et aux bandits qui écumaient le nord de leur pays.

Paul Spiegel et Michele Poletto, employés du HCR, se sont récemment rendus dans l'est du Cameroun et ils ont pris les photos suivantes avec leur iPhone ou un appareil photo.

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Des milliers de Nigérians fuient pour échapper à la violence dans leur pays

Dans certaines régions au nord-est du Nigéria, la situation de sécurité est instable depuis mai 2103, quand les autorités ont décrété l'état d'urgence dans les Etats de Borno, Yobé et Adamaoua. Beaucoup ont rejoint la région de Diffa au Niger voisin ou alors le Cameroun. Cette année, un regain de violence a contraint des milliers de personnes à fuir vers ces deux pays. La photographe du HCR Hélène Caux s'est rendue à Bosso, une ville de la région de Diffa au Niger, peu avant le tout dernier afflux. Elle y a rencontré des réfugiés qui avaient rejoint le Niger lors de précédentes vagues de violence. Ils lui ont décrit les violences dont ils ont été témoins, la perte de leurs proches et leurs efforts pour mener une vie aussi normale que possible à Diffa, avec notamment la scolarisation des enfants. Les réfugiés nigérians sont reconnaissants envers les communautés qui les accueillent au Niger.

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Pour permettre aux réfugiés d'améliorer leur autonomie et leurs conditions de vie, l'UNHCR Niger appuie les activités génératrices de revenu en faveur des personnes vulnérables.
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