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Migration mixte vers l'Europe

Chaque année, des milliers d'hommes, de femmes et d'enfants tentent désespérément leur chance pour atteindre l'Europe depuis l'Afrique, à bord de bateaux de pêche ou de frêles embarcations.

Migration mixte en EuropeIls effectuent la traversée depuis l'Afrique de l'Ouest vers les îles Canaries, un territoire espagnol ; depuis le Maroc vers le sud de l'Espagne ; depuis la Libye vers Malte ou la Sicile et Lampedusa, des îles italiennes ; et depuis la Turquie vers les îles grecques.

Un nombre encore plus important entre en Europe par voie terrestre, via la Turquie et les Balkans, ou depuis l'Ukraine et la Biélorussie.

Les personnes entrant illégalement en Europe - sans passeport ni visa - le font pour des raisons variées. Parfois elles fuient la persécution, les violations des droits de l'homme et le conflit armé. Elles peuvent alors être reconnues comme réfugiées ayant besoin d'une protection spécifique. Plus souvent, il s'agit de migrants qui tentent d'échapper à la pauvreté et au chômage.

Pour aider les gouvernements à répondre, de manière pratique et cohérente, à certains des défis posés par les mouvements mixtes composés de réfugiés et de migrants, l'agence des Nations Unies pour les réfugiés a commencé à mettre en ?uvre un plan en 10 points qui détermine les secteurs principaux dans lesquels une action est requise dans les pays d'origine, de transit ou de destination.

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Infographie : Près de 64 000 migrants et réfugiés sont déjà arrivés en Italie par la mer en 2014.

Infographie : Près de 64 000 migrants et réfugiés sont déjà arrivés en Italie par la mer en 2014.

Infographie : Près de 64 000 migrants et réfugiés sont déjà arrivés en Italie par la mer en 2014.

Sauvetage en mer

L'été, avec son beau temps et une mer plus calme, est souvent le théâtre d'une hausse du nombre de personnes risquant leur vie pour traverser la Méditerranée et demander l'asile en Europe. Cette année, les chiffres ont toutefois augmenté dans une proportion stupéfiante. En juin, les opérations de recherche et de sauvetage Mare Nostrum ont permis de retrouver des passagers désespérés au nombre de plus de 750 par jour.

A la fin juin, le photographe du HCR Alfredo D'Amato est monté à bord du San Giorgio, un bâtiment prenant part au volet italien de l'opération navale, afin de recueillir des informations sur le processus de sauvetage - y compris depuis la première observation de bateaux à partir d'un hélicoptère militaire, le transfert des passagers vers de petits bateaux de sauvetage puis le vaisseau de la marine et, enfin, leur retour sur la terre ferme dans les Pouilles, en Italie.

Le 28 juin en l'espace de six heures seulement, l'équipage a porté secours à 1 171 personnes qui se trouvaient à bord de quatre embarcations surchargées. Plus de la moitié sont originaires de la Syrie déchirée par la guerre, avec, pour la plupart, des familles et de grands groupes. D'autres arrivent depuis l'Erythrée, le Soudan, le Pakistan, le Bangladesh, la Somalie et au-delà. Les photos de A. D'Amato et les interviews qui les accompagnent mettent en lumière la vie de ces personnes dont la situation, dans leur pays, était devenue précaire au point de mettre leur vie en péril.

Sauvetage en mer

L'histoire de Jihan

Comme des millions d'autres, Jihan, 34 ans, était prête à tout pour échapper à la guerre sévissant en Syrie et pour mettre sa famille en sécurité. Contrairement à la plupart, Jihan est aveugle.

Il y a neuf mois, elle a fui Damas avec Ashraf, son mari âgé de 35 ans, qui est également en train de perdre la vue. Avec leurs deux fils, ils se sont rendus en Turquie par la mer Méditerranée, à bord d'un bateau avec 40 autres personnes. Ils espéraient que le voyage ne durerait huit heures. Ils n'avaient aucune garantie d'arriver sains et saufs.

Après une périlleuse traversée qui aura duré 45 heures, la famille est enfin arrivée à Milos, une île grecque de la mer Egée, à des kilomètres de la destination qui était prévue. Sans aucun soutien ni aucune assistance, ils ont dû se débrouiller pour se rendre à Athènes.

La police les a détenus pendant quatre jours à leur arrivée. On leur a demandé de rester hors d'Athènes, ainsi que trois autres villes grecques, en les laissant à l'abandon.

Démunis et épuisés, la famille a été contrainte de se séparer. Ashraf est parti vers le nord en quête d'asile et Jihan s'est rendue à Lavrion avec ses deux enfants, une installation informelle à une heure de route de la capitale grecque.

Aujourd'hui, Jihan est impatiente de retrouver son mari qui, entre temps, a obtenu le statut de réfugié au Danemark. La chambre qu'elle partage avec ses deux fils, Ahmed, 5 ans, et Mohammad, 7 ans, est minuscule, et elle s'inquiète pour leur éducation. Sans greffe de la cornée, une chirurgie très complexe dont elle a besoin d'urgence, son oeil gauche se fermera à jamais.

« Nous sommes venus ici en quête d'une vie meilleure et pour trouver des personnes qui seraient plus à même de comprendre notre situation », explique-t-elle d'un air triste. « Je suis tellement en colère quand je vois qu'ils ne comprennent pas. »

L'histoire de Jihan