Le chef du HCR exhorte les pays voisins à maintenir les frontières ouvertes pour les Syriens déracinés

Articles d'actualité, 16 juillet 2013

© HCR/O.Laban-Mattei
Des réfugiés syriens traversent la frontière vers le nord de la Jordanie. La crise syrienne porte une pression importante sur les pays hôtes.

GENÈVE, 16 juillet (HCR) Le Haut Commissaire des Nations Unies pour les réfugiés a lancé, mardi, un appel d'urgence aux pays contre les restrictions d'accès transfrontalier aux réfugiés syriens tout en prévenant que des mesures immédiates doivent être mises en œuvre pour réduire le risque énorme de débordement du conflit et pour stabiliser les pays voisins de la Syrie.

« Je réitère mon appel à tous les Etats, dans la région et plus loin, de maintenir leurs frontières ouvertes et de recevoir tous les Syriens en quête de protection », a déclaré António Guterres lors d'une réunion avec le Conseil de sécurité de l'ONU par vidéoconférence depuis Genève. « Une solidarité internationale massive envers les pays voisins est nécessaire pour faire de cet appel un succès. Des possibilités pour la réinstallation et l'admission pour motifs humanitaires peuvent s'avérer également utiles, même si elles sont limitées, pour un partage de la charge », a-t-il ajouté.

Le Haut Commissaire a indiqué que l'accès à des lieux sûrs dans la région était devenu plus difficile pour les personnes qui tentent de fuir, rejoignant près de 1,8 million de réfugiés syriens connus par le HCR pour se trouver au Liban, en Jordanie, en Turquie, en Iraq et en Egypte. « Deux tiers d'entre eux ont fui la Syrie depuis le début de cette année, soit en moyenne plus de 6 000 personnes par jour. Nous n'avons vu aucun afflux de réfugiés croissant à ce rythme vertigineux depuis le génocide rwandais il y a près de 20 ans », a-t-il déclaré.

Il a noté que des affrontements à caractère sectaire s'étaient intensifiés en Iraq et que le pays avait fermé ses frontières, ce qui a fortement ralenti les arrivées. L'Iraq accueille actuellement plus de 160 000 réfugiés syriens. En Egypte, où le HCR a enregistré quelque 90 000 réfugiés syriens, plusieurs avions de ligne avec des passagers syriens à leur bord ont dû retourner en Syrie la semaine dernière, après une décision d'imposer une obligation de visas et l'obtention d'une autorisation de sécurité pour les Syriens.

« Je comprends bien les défis auxquels l'Egypte est actuellement confrontée. Toutefois, j'espère que ce pays continuera à accorder sa traditionnelle hospitalité aux réfugiés syriens, comme il le fait depuis le début du conflit », a indiqué António Guterres au Conseil de sécurité de l'ONU.

Il a ajouté qu'en Turquie et en Jordanie, deux pays qui accueillent au total près d'un million de réfugiés syriens, « les autorités surveillent désormais de près les frontières avec la Syrie, principalement du fait de leur inquiétude en termes de sécurité nationale. Les frontières ne sont pas fermées les réfugiés continuent de les traverser mais beaucoup ne peuvent le faire que de façon progressive. »

Il a exhorté les gouvernements à faire leur possible pour trouver le bon équilibre entre des mesures visant à empêcher les infiltrations dangereuses et le besoin d'assurer que les réfugiés en quête d'un refuge tout spécialement des familles, des personnes âgées ainsi que des femmes avec des enfants ne soient pas bloqués dans des conditions précaires ou exposés à être pris au piège dans le conflit.

Parallèlement, le conflit s'amplifie peu à peu au Liban, le seul pays dont les frontières demeurent complètement ouvertes et qui accueille à ce jour plus de 600 000 réfugiés enregistrés. Le nombre des incidents de sécurité est en hausse à Tripoli, dans le sud et dans certaines parties de la plaine de la Bekaa, a indiqué António Guterres, qui a ajouté : « Le système politique de ce pays est paralysé et le restera jusqu'à la fin de la crise syrienne. »

Le Haut Commissaire a souligné que la générosité des pays hôtes envers les réfugiés leur fait payer un tribut de plus en plus lourd. « Alors que la Syrie continue à se vider de sa population, les perspectives d'une solution politique et de la fin des combats restent incertaines. Des signes avant-coureurs d'une déstabilisation dans certains pays voisins sont troublants. L'afflux sans fin pourrait les faire sombrer dans l'instabilité si la communauté internationale n'agit pas de manière résolue pour les aider », a-t-il déclaré.

« Les récentes restrictions sur l'accès lancent un signal d'alarme qui ne peut être ignoré », a indiqué António Guterres. Il a exhorté la communauté internationale « à reconnaître que nous ne pouvons pas continuer à traiter les effets de la crise en Syrie comme une simple crise d'urgence. »

António Guterres a indiqué que tandis que le conflit se prolonge, « une approche à plus long terme est nécessaire, en orientant l'effort vers l'aide au développement, spécialement pour ces pays et communautés qui sont les plus affectés par la crise des réfugiés. »

A cette fin, il a appelé les institutions financières internationales, les organisations des Nations Unies et des agences de développement régionales et nationales « à coopérer avec les gouvernements concernés pour formuler et encourager des programmes de développement communautaire qui aideront ces Etats à gérer les effets de la crise en Syrie.

« Des mesures concrètes ont déjà été mises en œuvre par la Banque mondiale, la Commission de l'Union européenne et plusieurs pays donateurs. Mais ce qui est désormais nécessaire, c'est un plan d'action global et bien coordonné pour aider à alléger la pression sur les pays hôtes les plus affectés et leur permettre de continuer à héberger des réfugiés. Le HCR, avec une présence importante sur le terrain, est pleinement préparé à soutenir un tel effort », a-t-il indiqué.

« Ce que je demande aujourd'hui est essentiel pour atténuer le risque d'une explosion qui pourrait engloutir tout le Moyen-Orient. Mais seulement une solution politique pour la Syrie et la fin du conflit pourraient faire complètement disparaître ce risque », a conclu António Guterres.

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Le Haut Commissaire

M. António Guterres a rejoint, le 15 juin 2005, le Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés, dont il est le 10ème Haut Commissaire.

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La rentrée scolaire des enfants iraquiens en Syrie

L'UNHCR a pour objectif d'aider 25 000 enfants réfugiés à retourner à l'école en Syrie, en soutenant financièrement leurs familles et en leur fournissant des uniformes et du matériel scolaire. Environ 1,4 million d'Iraquiens sont réfugiés en Syrie ; la plupart ont fui l'extrême violence sectaire déclenchée par le bombardement de la Mosquée d'Or de Samarra en 2006.

Pour de nombreux parents réfugiés iraquiens, l'éducation est une priorité d'une importance équivalente à celle de la sécurité. En Iraq, à cause de la violence et des déplacements forcés, les enfants iraquiens n'allaient pas régulièrement à l'école et nombre d'enfants réfugiés ont manqué une bonne partie de leur scolarité. Bien que l'éducation soit gratuite en Syrie, des frais pour l'achat de fournitures, d'uniformes et les frais de transport ne permettent pas d'accéder à l'éducation. Par ailleurs, de nombreux enfants réfugiés sont contraints de travailler plutôt que de fréquenter l'école, pour subvenir aux besoins de leur famille.

Afin d'encourager les familles iraquiennes défavorisées à inscrire leurs enfants à l'école, l'UNHCR prévoit d'aider financièrement au moins 25 000 enfants en âge d'être scolarisés et de fournir des uniformes, des livres et des fournitures scolaires aux réfugiés iraquiens enregistrés auprès de l'agence. L'UNHCR va également informer les réfugiés sur leur droit d'envoyer leurs enfants à l'école, et soutiendra les programmes d'ONG en faveur des enfants qui travaillent.

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Les Libanais de retour reçoivent de l'aide

Les équipes de l'UNHCR ont commencé dès la deuxième quinzaine d'août 2006 à distribuer de l'aide humanitaire dans les villages meurtris du sud du Liban. Des tentes, des bâches en plastique et des couvertures sont distribuées aux personnes les plus vulnérables. Le matériel de l'UNHCR provient des entrepôts de Beyrouth, Saïda et Tyr, et continue d'arriver au Liban par voie aérienne, maritime et par camion.

Bien que 90 pour cent des personnes déplacées soient rentrées chez elles dans les premiers jours qui ont suivi le cessez-le-feu du 14 août, de nombreux Libanais n'ont pas pu regagner leur foyer et sont hébergés chez des proches ou dans des abris publics, tandis que quelques milliers sont restés en Syrie.

Depuis le début de la crise à la mi-juillet, l'UNHCR a acheminé 1 553 tonnes de matériel de secours en Syrie et au Liban pour venir en aide aux victimes du conflit. Cela représente environ 15 000 tentes, 154 510 couvertures, 53 633 matelas et 13 474 kits de cuisine. L'agence pour les réfugiés a également importé 5 camions et 15 autres sont en route.

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Réfugiés iraquiens en Syrie

L'agence des Nations Unies pour les réfugiés est de plus en plus préoccupée par la violence en Iraq et par l'absence d'une réponse humanitaire internationale face au nombre très important de personnes déplacées. Suite à une mission d'évaluation effectuée en novembre 2006, des responsables de l'UNHCR ont signalé que l'agence faisait face à une crise humanitaire de plus grande ampleur que celle prévue pour 2002-2003. Cependant l'UNHCR et les autres organisations manquent cruellement de fonds pour venir en aide aux personnes déplacées en nombre croissant. Pour combler ce manque de financement, l'UNHCR a donc publié en janvier 2007 un appel de 60 millions de dollars pour financer ses programmes d'assistance aux réfugiés iraquiens en Syrie, en Jordanie, au Liban, en Egypte et en Turquie, ainsi qu'aux réfugiés non iraquiens et aux déplacés internes au sein de l'Iraq déchiré par la guerre.

Plus le conflit durera en Iraq, plus la situation deviendra difficile pour des centaines de milliers de déplacés ainsi que les communautés qui tentent de les aider - à l'intérieur et à l'extérieur de l'Iraq. Le fardeau pour les gouvernements et les communautés d'accueil de la région est important, il est donc essentiel que la communauté internationale soutienne les efforts humanitaires.

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Liban: Afflux de réfugiés syriens à ArsalPlay video

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L'afflux est important pour Arsal, une ville libanaise qui tente de faire face. Des abris d'urgence ont été installés dans tous les espaces disponibles de la ville. Les autorités locales, le HCR et ses partenaires font leur possible pour gérer l'afflux des réfugiés.
Réfugiés syriens : L'attente à LampedusaPlay video

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L'année dernière, plus de 13 000 personnes sont arrivées à Lampedusa en Italie. Beaucoup d'autres sont mortes durant la tentative de traversée. De jeunes hommes originaires du continent africain aux familles syriennes…. Tous partagent le même rêve…. de sécurité et de stabilité en Europe.
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Plus de 10 000 réfugiés syriens ont afflué vers la ville d'Akcakale au sud de la Turquie. Akcakale est une ville de 30 000 habitants, qui est désormais voisine d'un camp de plus de 30 000 réfugiés syriens qui sont arrivés en quête de sécurité.