Des milliers de personnes fuient les combats au Soudan du Sud vers le Congo

Articles d'actualité, 4 décembre 2015

© UNHCR / C. Tijerina
Cette photo récente montre d'autres réfugiés du Sud-Soudan à bord d'un bateau en Éthiopie, novembre 2014.

GENÈVE, 4 décembre (HCR) Les combats récents entre des factions armées locales et l'armée Sud-Soudanaise en Équatoria-Occidental ont obligé plus de 4 000 personnes à fuir vers les régions reculées de l'est de la République démocratique du Congo (RDC), selon le HCR.

À ce jour, et pour la semaine, deux équipes du HCR ont enregistré 3 464 réfugiés nouvellement arrivés dans les régions frontalières du territoire de Dungu, au Congo. Ils ont dû fuir à la suite des combats entre l'armée et un groupe armé connu sous le nom d'« Arrow Boys »

Les équipes rapportent que 1 206 réfugiés congolais, vivant dans le Soudan du Sud, ont fui vers la même région à cause des combats. L'installation d'Ezo, au Soudan du Sud, qui accueillait à l'origine des réfugiés congolais, environ 3 300, est quasiment déserte : les familles de réfugiés encore sur place ont fui vers les zones voisines.

L'enregistrement des réfugiés en République démocratique du Congo est en cours le long de la frontière. D'autres arrivées sont signalées. Le bureau du HCR le plus proche est à Bunia, à quelque 400 kilomètres de la zone touchée, et il a fallu plusieurs jours aux équipes pour atteindre les localités où se trouvent les réfugiés.

Quatre-vingt-dix pour cent des réfugiés au Soudan du Sud sont des femmes et des enfants. Certains d'entre eux ont marché pendant trois jours, emportant seulement leurs effets personnels les plus importants. La plupart des hommes sont restés sur place.

« Même si certains réfugiés dorment en plein air ou dans des huttes abandonnées sans toit, la plupart sont accueillis par des familles locales, dont plusieurs sont d'anciens réfugiés soudanais qui ont fui des conflits antérieurs », a déclaré Adrian Edwards, porte-parole du HCR lors d'un point de presse à Genève.

« Les réfugiés disent qu'ils ont avant tout besoin d'un toit, de nourriture et de soins médicaux. L'hôpital le plus près se trouve à environ 80 kilomètres. De prochaines évaluations vont nous aider à cerner l'assistance dont ils ont besoin. De nombreuses personnes disent qu'elles ne retourneront pas au Soudan du Sud tant qu'il n'y aura pas la paix », a-t-il ajouté.

Le conflit dans au Soudan du Sud a éclaté à Djouba il y a deux ans. Depuis, il a forcé 2,3 millions de personnes à fuir leur domicile, 650 000 d'entre elles ont franchi les frontières à titre de réfugiées et 1,65 million se sont déplacées à l'intérieur du pays.

La plupart des réfugiés se trouvent en Éthiopie (226 000), au Soudan (198 000), en Ouganda (172 000) et au Kenya (49 000). Même dans ces conditions, le Soudan du Sud continue d'accueillir des réfugiés : 265 701 viennent du Kordofan méridional et du Nil Bleu, des états du Soudan voisin.

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Les Soudanais rentrent dans le Sud pour le référendum

A la veille du référendum portant sur l'autodétermination du Sud-Soudan le 9 janvier 2011, des dizaines de milliers de personnes qui vivaient dans le nord du Soudan ont plié bagage pour rentrer dans leurs villages d'origine au sud du pays. Le HCR a établi des points d'escale le long des axes de retour vers le Sud-Soudan, afin de distribuer des vivres aux voyageurs et de leur fournir un lieu sûr pour qu'ils se reposent durant ce pénible voyage. Plusieurs cas d'attaques et de viols perpétrés contre des voyageurs ont justifié l'ouverture de ces centres où les femmes, les enfants et les personnes handicapées peuvent passer la nuit. Le HCR a mobilisé des ressources pour répondre aux besoins de 50 000 personnes, dans l'éventualité d'un déplacement massif suite aux résultats du vote.

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Crise sanitaire au Soudan du Sud

Quelque 105 000 réfugiés se sont regroupés dans le Comté de Maban, au Soudan du Sud. De graves risques pèsent sur la santé de nombre d'entre eux. Le HCR et ses partenaires travaillent d'arrache-pied pour prévenir et contenir l'épidémie de paludisme et plusieurs maladies hydriques.

La plupart des réfugiés, notamment les enfants et les personnes âgées, sont arrivés très affaiblis dans les camps. Or, les pluies incessantes ont tendance à exacerber la situation, les flaques d'eau se transformant vite en foyer d'incubation de moustiques porteurs du paludisme. Qui plus est, un simple rhume suffit pour que l'état de malnutrition modérée dont souffrent les enfants et personnes âgées se transforme en malnutrition sévère.

C'est dans le camp de Yusuf Batil, dans le Comté de Maban, que la situation se fait la plus critique puisque 15 % des enfants de moins de cinq ans y souffrent de malnutrition aiguë.

Le HCR et ses partenaires font tout leur possible pour prévenir et lutter contre la maladie. Dans le camp de Yusuf Batil, 200 professionnels de la santé des communautés vont de foyer en foyer afin d'enseigner aux réfugiés les règles d'hygiène de base, telles que la nécessité de se laver les mains ou encore comment reconnaître les signes de maladie. S'ils en ont besoin, les enfants reçoivent des aliments nutritifs tels que des Plumpy'nut. Un hôpital spécialisé dans le traitement de patients atteints du choléra a d'ailleurs ouvert ses portes. Parallèlement, des moustiquaires ont été distribuées dans tous les camps à des fins de prévention du paludisme.

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L'objet le plus important

Depuis novembre 2011, plus de 105 000 réfugiés ont traversé la frontière qui sépare l'État du Nil Bleu, au Soudan, de celui du Haut-Nil, au Soudan du Sud. Le voyage, généralement réalisé à pied, passe par de dangereuses zones de conflit et emprunte des routes secondaires que les fortes pluies ont rendues presque impraticables. Les réfugiés, pour la plupart, fuient précipitamment, n'emportant que ce qu'ils peuvent porter et parfois rien d'autre que les vêtements qu'ils ont sur le dos. Certains arrivent malades ou blessés, et beaucoup ont souffert de la faim au cours du trajet. Le photojournaliste Brian Sokol a demandé à plusieurs réfugiés au Soudan du Sud de lui montrer l'objet le plus important qu'ils avaient emporté avec eux. Nous vous invitons à lire son photoreportage pour découvrir les objets qu'ils ont choisis.

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Nyariek est née alors que le conflit affecte de nouveau son tout jeune pays, le Soudan du Sud. Mais quelques jours après, elle a vécu une tragédie, lorsque sa mère a été tuée lors d'une attaque.
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