Le HCR réclame une attention accrue pour les enfants afghans sur le chemin de l'exil

Les débats clés, 14 juin 2010

© HCR/H.Caux
Ces deux enfants afghans ont été photographiés dans le nord de la France, où ils vivent dans des conditions précaires avant de tenter de rejoindre l'Angleterre.

Genève, 14 juin (HCR) Des adolescents afghans effectuent en nombre croissant le voyage périlleux et difficile vers l'Europe sans leurs parents. Ils sont exposés à divers dangers et à des abus des droits humains, selon un nouveau rapport publié par le HCR. Des recommandations y sont formulées sur la façon dont les gouvernements, y compris le Gouvernement afghan, devraient répondre à ce problème complexe.

En 2009, plus de 5 900 adolescents afghans, majoritairement des garçons, ont demandé l'asile en Europe. Ils étaient 3 380 en 2008. L'année dernière, les jeunes Afghans représentaient 45% des demandes d'asile déposées par des enfants non accompagnés, soit presque trois fois plus que les Somaliens, la deuxième nationalité pour les demandes d'asile. Le HCR estime par ailleurs que de nombreux adolescents afghans sur le chemin de l'exil ne déposent aucune demande d'asile.

L'étude du HCR analyse les motifs de départ des adolescents, les itinéraires qu'ils empruntent et les modalités de réception à leur arrivée. Si certains mineurs arrivent plus ou moins directement de l'Afghanistan, d'autres ont vécu pendant des années en Iran ou au Pakistan, peut-on encore lire dans cette étude.

Les jeunes Afghans cherchent à atteindre l'Europe pour des motifs incluant notamment la poursuite du conflit en Afghanistan et le rétrécissement de l'espace de protection dans les pays voisins. L'ensemble des expériences vécues personnellement en situation de guerre et dans des cas de violation des droits humains, comme le travail forcé et l'enlèvement, associés à l'insécurité, la pauvreté généralisée, l'instabilité politique, des perspectives limitées dans le domaine de l'éducation et une baisse de l'espérance pour un avenir meilleur alimentent les flux avec, en parallèle, l'augmentation des réseaux de traite d'êtres humains.

« L'Afghanistan semble avoir fermé les yeux sur le rôle des passeurs dans la migration irrégulière, y compris celle des mineurs. Des parents afghans, des familles et des communautés ont permis et encouragé le départ de leurs enfants pour des voyages périlleux », stipule le rapport. Davantage doit être fait en Afghanistan pour informer les familles sur les risques de confier leurs enfants aux mains de trafiquants d'êtres humains.

L'étude du HCR relève par ailleurs que les jeunes Afghans arrivant en Europe ne reçoivent pas toujours l'assistance dont ils ont besoin. Par conséquent, ils restent souvent entre les mains de passeurs qui les incitent à continuer leur périple. Des adolescents afghans vivent en grand nombre parmi les habitants d'installations de fortune à Calais, en France, ou à Patras, en Grèce.

« Tout au long de leur voyage, ces enfants sont confrontés à des souffrances indicibles », a expliqué Judith Kumin, directrice du HCR pour l'Europe. « Ils ressentent toutefois une obligation envers leur famille de continuer leur voyage. C'est ainsi qu'ils confortent toujours davantage leur sort de victime. »

Bien que nombre de jeunes Afghans reçoivent un statut international de protection, ceux qui arrivent en Europe n'obtiennent pas tous le statut de réfugié. Les recommandations formulées dans le rapport exhortent les Etats à prendre en compte la détérioration de la situation sécuritaire dans certaines régions en Afghanistan. Lorsqu'un retour vers l'Afghanistan est envisagé, il faut s'assurer qu'il sert l'intérêt supérieur de l'enfant. Il est souligné dans le rapport que la recherche des familles, des modalités de réception appropriées, des mesures de tutelle et des opportunités d'intégration à long terme pour le retour sont également des éléments importants.

Le HCR a publié son rapport de recherche sous le titre « Les arbres ne bougent pas sans vent* : une étude sur les enfants afghans non accompagnés en Europe. » peu après que la Commission européenne ait présenté son « Plan d'action pour les mineurs non accompagnés. » Celui-ci s'attache à promouvoir une approche cohérente du traitement des enfants non accompagnés arrivés en Europe depuis des pays du tiers monde.

L'étude a nécessité des entretiens avec 150 adolescents afghans en France, en Grèce, en Italie, aux Pays-Bas, en Norvège et au Royaume-Uni. L'expérience vécue par plusieurs dizaines d'autres jeunes Afghans en Turquie a également été prise en compte. Une autre étude, menée actuellement par le bureau du HCR en Suède, sera prochainement publiée.

*« Un arbre ne bouge pas sans vent » est un proverbe afghan signifiant que rien n'arrive sans raison.

Pour lire le rapport (en anglais) :
Trees only move in the wind: A study of unaccompanied Afghan children in Europe. Christine Mougne, June 2010

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L'envoyé de bonne volonté de l'UNHCR Khaled Hosseini en visite en Afghanistan

L'envoyé de bonne volonté de l'UNHCR Khaled Hosseini s'est rendu en Afghanistan début septembre, pour se rendre compte de l'envergure et de la complexité de l'une des plus grosses opérations de l'UNHCR. Pendant 10 jours, l'écrivain célèbre a passé en revue des projets de l'UNHCR et a rencontré des rapatriés dans les provinces du nord de Kunduz, Baghlan, Balkh, Parwan et Kaboul. Khaled Hosseini, lui-même ancien réfugié afghan, maintenant installé aux Etats-Unis, a noté qu'il faudrait encore du temps et du travail pour que l'Afghanistan puisse offrir aux rapatriés des infrastructures et des services adéquats. Il a exhorté la communauté internationale à poursuivre son engagement envers l'Afghanistan, en lui donnant le temps nécessaire pour la reconstruction.

Khaled Hosseini n'a pas pu se rendre dans le sud et dans certaines régions de l'est, où l'insécurité ralentit le travail de l'UNHCR pour évaluer les besoins et pour fournir une assistance à ceux qui en ont le plus besoin. Depuis 2003, l'UNHCR a aidé plus de quatre millions de réfugiés à rentrer chez eux en Afghanistan. Cette année, environ 300 000 réfugiés afghans sont rentrés du Pakistan. Plus de 900 000 réfugiés afghans se trouvent en Iran, et deux millions au Pakistan.

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Afghanistan

Dans ce pays ravagé par vingt années de guerre, la vie reprend lentement ses droits. Car pour les réfugiés et les personnes déplacées qui sont rentrés chez eux, le retour n'est qu'un premier pas sur le long chemin de la reconstruction.

Le HCR fournit une assistance aux rapatriés sous forme de kits de première nécessité ainsi qu' une aide à la reconstruction d'abris, une sensibilisation aux dangers des mines anti-personnelles et des vaccins contre diverses maladies. Lentement mais sûrement, sur tout le territoire, les Afghans retrouvent leurs proches, reconstruisent leurs maisons, retournent à l'école et recommencent à travailler. Une nouvelle étape dans leurs vies vient de débuter.

Observez dans cette série le processus de retour, de réintégration, de réhabilitation et de reconstruction en Afghanistan.

Afghanistan

Reconstruire sa vie en Afghanistan

Avec les élections en octobre, 2004 est une année décisive pour l'avenir de l'Afghanistan, avec un nombre record d'Afghans rentrés chez eux. Depuis le début du programme de rapatriement de l'UNHCR et après la chute du régime taliban en 2002, les rapatriés sont au nombre de 3,6 millions dont plus de 2 millions en provenance du Pakistan et plus d'1 million d'Iran. 440 000 déplacés à l'intérieur de l'Afghanistan sont aussi rentrés dans leur région d'origine.

L'UNHCR a mis en place des centres dans tout le pays, premiers points d'accueil des rapatriés qui y recoivent une allocation pour subvenir à leurs premiers besoins, accéder à des soins médicaux et à une sensibilisation au danger des mines antipersonnel.

Dans le cadre de son programme de logement, l'UNHCR fournit des outils et des matériaux aux familles ainsi que des fonds aux rapatriés vulnérables (les infirmes et les veuves âgées), pour la contruction d'un nouveau foyer, souvent retrouvé en ruines au retour.

L'UNHCR finance aussi la reconstruction de bâtiments publics, écoles ou hôpitaux par exemple, ainsi que des programmes d'assainissement de l'eau, de formation professionnelle et d'activités génératrices de revenus.

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Afghanistan : L'histoire de Miriam

Miriam a été réfugiée en Iran pendant six ans. Cette veuve et mère de famille est revenue dans son pays en 2002. Depuis, elle est une personne déplacée dans son propre pays. Sa situation est très précaire.
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L'Ambassadrice de bonne volonté du HCR Angelina Jolie se rend en Afghanistan et appelle à faire davantage pour la réintégration des anciens réfugiés.